Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

lundi 29 avril 2013

HAÏKU CUL

Il est toujours une truie pour détruire.

LES MERLES AMOURS

Petite fable affable

Un merle, vieux et veuf, s’éprit
D’une petite drolette.
Pour épouse, vite il la prit
Bien que cette merlette
Pût être sa fille. Au bas mot.
Ils y trouvaient leur compte
Et chez les animaux
Point de préjugés pour ces contes
De morale à grumeaux
Qui tuent à coups de “on raconte”
L’Amour, ses biens, ses maux,…

Le merle, mieux qu’un bœuf, se prit,

Avec la jouvencelle,
À ne plus sentir - piperie ? -
Le poids des ans qui scellent
Une vie sans tendres accords.
La joie, la paix à l’âme,
Il rajeunissait, cœur et corps,
Se faisant feu et flammes
À chacun de leur corps-à-corps.
Et il allait, Mesdames,
À ces jeux, d’exploits en records.

Notre merle, dieu neuf, apprit

Pourtant que ces idylles,
Sans parler d’argent, ont un prix,
Que jeunesse est labile,…
Oui, c’était cousu de fil blanc
Après le temps qui presse,
Viennent, pour lui, les ans aidant,
Tendresses et caresses :
On devient l’aimé moins l’amant.
Mais, c’est là la tristesse,
La merlette, elle, avait vingt ans…

Le merle, vieux et veuf, comprit

Que rien de beau ne dure,
Quoi que l’on croie, qui que l’on prie,
Idole ou bien épure.
Sa femme, c’est bien affligeant,
Séchait les chaudes larmes
Que faisaient pleuvoir Paul ou Jean
Quand ils boudaient ses charmes
- Temps passant, amants exigeants ! -
À la foi de son carme
Qui redevint seul, songeant :

« L’Amour a les sens pour essence :

Si ce sentiment se nourrit
De corps, de noces en licences.
Il s’abreuve, amant ou mari,
À des âmes en effervescence.
Sans l’un et l’autre, il dépérit… »

RONDE EN NEUF

Cycle pyrénéen
Faux chant traditionnel bigourdan

Sur la place du village,
Dessous la vieille charmoie,
 Une fille à son bel âge,
Chante et danse, excusez-moi…

Les yeux ombrés de feuillages,
Éclipsant ses sœurs volages,
Sans vraie joie, elle s'y noie,
Un sourire à son minois.

Sur la place du village,
Mettant les gars en émoi,
Danse cette fille sage.
On est tous là, même moi.

Car malgré les persiflages,
Elle aime un goujat qu’est page,
Et danse pour ce sournois
N’valant pas poignée de noix.

Sur la place du village,
Gracieuse comme un chamois,
Elle envoie un doux message,
Mais, dia, ce n’est pas à moi !

Légère comme un voilage,
Elle danse pour un page
Qui la trompe en tapinois
Avec la fill’ du Génois.

Sur la place du village
Et chante, et danse, et larmoie,
Une fille à son bel âge
Mais, dia, ce n’est pas pour moi !

Sans fard et sans maquillage,
Éclipsant ses sœurs volages,
Elle danse, elle tournoie
Pour oublier ce sournois.

Sur la place du village,
Ses pleurs séchés, dans trois mois,
Redansera son corsage…
Et ce pourrait êtr’ pour moi !

SOUVENIRS D'EXODE

Sur Que reste-t-il de nos amours (Ch. Trenet)

Soudain, ma plume aux rimes accortes 
Me mène à des heures mortes
Au soir que le froid étreint.
Soudain, cachée, la chouette me sonne
Une mort nue sans consonne,
Un temps dru, un temps éteint.

Que reste-t-il de ces vieux jours ?
- C’est inutil’ d’y faire un tour ! -
Quelques mots. Deux trois photos.
Brumes épaisses.
Que reste-t-il de ces jours fous,
De ce départ pour on n’sait où ?
La peur au ciel qui nous poursuit,
Nous presse,…

Course effréné. Jamais le temps.
Routes bondées. Soldats suivant.
Que reste-t-il ici, là-bas,
De tout ce mois ?

Las les visages des gens chargés
Mes parents sag’. Au sol, Fauchés.
Route et villag’, c’est bien plus sage
Que s'arrêter.

Des maux, des pleurs dans lesquels on s’mure.
Marcher c’est la vie qui dure.
Un’ sirène qui aboit.
La fuite de la foule folle, ivre,
Éperdue de terreur. Suivre
Sans plus personne pour moi.

Que reste-t-il de ces vieux jours
Où je crains d’avoir fait un tour ?
Des images, deux trois photos.
Brumes épaisses.
Que reste-t-il de ces jours fous,
D’un départ pour on ne sait où ?
La peur au ciel qui nous poursuit,
Nous presse,…

Gosse entraînée. Un père aimant.
Valis’. Béret. L’ombre à maman,…
Que reste-t-il encor’ là bas,
Du peu de moi ?

J’avais pas d’âge. Pour les regrets,
Des mots d’usage. Bon gré, mal gré.
Just’ de passag’ dans l’paysage.
Pas s’arrêter.

dimanche 28 avril 2013

samedi 27 avril 2013

HAÏKU ERRANCE

Pourquoi est-ce que je discute
quand les autres bavardent ?

EN ROUTE POUR… LA BANQUE

Mesdames, messieurs : c’est un casse !
N’ayez pas peur : on est bien moins
Dangereux que les flics d’la place.
Aux sans audace, aux peu loquaces
On préservera la carcasse.
Aboulez. Point.
Oui tous, du caissier fainéasse
À vous, témoins.

Messieurs-dames, nous, juste on passe
Alors pas de cris, pas de foin,
Vous verrez : on est efficace.
Gardez bien au sol votre face
Et on vous fera pas de trace.
Fait’ pas le groin :
Aux bravaches et aux coriaces,
Le nez en moins !

Et oui, c’est un casse cocasse
Ou y a pas loin :
À nous, les milliasses en liasses
Et sans tintouin !

PROVERBES IRRÉGULIERS

Trop pomme, trognon !

*

Qui porc pine !

**

Science et mode du temps font plus qu’écorce ni que sage.

***

Mieux vaut tente défaite que tante refaite !

UNE SOURIS PRISE

Petite fable affable

Madame souris prise au piège
S’affole et alerte ses sœurs
Qui aussitôt en font le siège
Et pleurent en chœur, de tout cœur,
Sur le sort, ô combien funeste,
Qui, de morts, n’est jamais en reste…
Car, Leste, le chat, est si preste.

La captive a la queue coincée

Par le métal froid d’une barre.
Chacune ayant vidé, rincé,
Son sac de larmes, en exutoire,
On se met donc à grignoter
Pendant que l’autre gigotait
Car non loin, le matou, gîtait.

Ainsi le fromage du piège,

Désormais bien inoffensif,
Et s’émiette et se désagrège
Sous les coups de dents successifs
Des trotte-menue en colloque
Qui oublient leur amie en loques
Qui, sur le félin, soliloque.

Avant de partir, une dit :

« Il n’est pas vain le sacrifice
De celle qui permet au nid
D’en tirer un vrai bénéfice !
Sans toi point de repas ce soir,
Sur ce, l’Amie, bien l’au-revoir ;
L’ennemi pourrait bien nous voir.

- De quel sacrifice tu parles ?

Si vous m’aviez un peu aidée
Le piège étant, sans être marle,
Désamorcé et sans tarder,
Nous aurions pu tous nous repaître
Sans que ma fin ne s’enchevêtre
Aux vôtres : Leste est à un mètre ! »

jeudi 25 avril 2013

HAÏKU INNÉ

Les masses à la messe sont moins faces que fesses.

L'HIRONDELLE DE L'ÉCURIE

Petite fable affable

Les fermiers partis au marché
Pour vendre bêtes écorchées
Et tout ce qu’il faut pour la table,
Malgré l’hiver, malgré la pluie
Qu'il fait, et fera, aujourd’hui
C’est la fête dans les étables,
Les greniers, la cour, le jardin,…
Les animaux se font gredins,
Joyeux drilles et mauvais diables.

Est-ce bêtise ou accident,
Des flammes venues du dedans
Bientôt lèchent le corps de ferme,
Puis gagnent chaque bâtiment
Rongeant tout et tout abîmant
Du logis des hommes en perme
Comme des bêtes affolées.
On fuit, on crie dans la foulée,
Chacun croyant venu son terme.

Pourtant, alors que l’incendie
N’a pas tout mangé ni tout pris,
Aucune bête des poulettes
Au rat en passant par les bœufs,
Sans oublier nichées et œufs
N’est tuée, en groupe ou seulette,
Par ce feu qui gagne tout bien.
Vite elles ne risquent plus rien, 
Les pattes dans les violettes.

L’hirondelle de l’écurie
Alors qu’on cause, on pleure, on rit,
Perchée sur l’abreuvoir, s’envole
Vers les flammes faîtes rideau,
Puis y lâche une becquée d’eau.
Quelle est donc cette faribole
Se demande-t-on tout d’abord :
On s’inquiète, on le lui dit fort
Mais, à nouveau, elle s’envole.

Et ainsi de suite : envol,
Survol, largage, nouveau vol.
Alors qu’elle reprend son souffle
Viennent les questions sans trier :
« Que fais-tu ? lui dit-on inquiet.
- Je fais ma part et sans baroufle.
Si chacun en faisait autant,
Le feu ne tiendrait pas longtemps,
Lui qui fera notre mistoufle.

- C’est du temps et de l’énergie
Perdus ! fait l’oie. Restons vigies !
- Ma mie, quand survient un problème 
Si au lieu de le déplorer,
De pleurer, de métaphorer,… 
On se bougeait, point de dilemme :
Si on ne résout le méfait,
On en réduira ses effets. »
Et elle y retourne sans flemme.

EN ROUTE POUR… SAN FRANCISCO


Perdue au fond de quelque square
Elle est bien loin la maison bleue
Accrochée à notre mémoire,
Dans cet enfer anguleux,
Où le jeune cadre frileux,
Pour le tableau,
Sur les traces d’un boss fielleux,
Joue au beau lot.

Regard noir et jeu de mâchoires,
Dans un univers gris et bleu,
D’acier où tout se tend à se croire
Et linéaire, et populeux,
On cause, on, crie, on court, morbleu !
Entre un allô
Trop sec et un rencart mielleux…
Pour le boulot !

Ciel siliceux, soleil sableux,
C’est au galop,
Qu’à Frisco, on bosse, parbleu !
Fonce, ballot !

NIQUE & BERNIQUE !

« Toute science est si vaine et, pour ce qu'on en fait,
Confort imbécile ou méfait »
Jea Anouilh, Fables, L’astronome, 1962.

Dans notre univers si atonique

Où règne, ironique, le Cynique
Ordinateur du bureau unique,
Dans notre siècle savant,
Économique autant que technique
Comment ne pas finir laconique,
Voire, quelque peu, oui, sardonique
Ou alors moulin à vent ?
Face à ces sciences tyranniques
Qui nous font chiffre architectonique,
Au risque d’être un Anachronique,
Resterait-il, comme avant,
Loin des experts de la peur panique,
Une place pour le poétique ?
Oh oui, comme auparavant…

Harmoniques, symphoniques,

Jamais claniques, ni même ethniques
Mais, parfois, je l’avoue, volcaniques,
Les mots sont sources de vie
Et non une sombre mécanique
Ou bien quelque Moloch titanique :
Avec eux, Ordonnateur cynique
On revit sans préavis !
Et quand tout devient antagonique
Qu’on vous veut robot catatonique
Dans un monde de bureaux iniques
Quand meurent plaisirs, envie,…
Loin du virtuel, de l’organique,
La sève du monde est poétique.
Mieux, elle désasservit !

Dans notre solitude chronique

De technologies hégémoniques
Et autres machines sataniques
L’abîme où l’âme se noie,
Se traite, ici, de façon clinique
Au chimique. Êtres neurasthéniques,
Plus assez toniques en tuniques
Vous valez bien moins que noix !
Fuyez donc ce scénique édénique
Enfermé dans des vies synchroniques,
Banales, bancales, iréniques,…
Reste-t-il, loin des sournois,
Une place pour le poétique,
L’abysse des sens, le platonique,… ?
N’vivons plus en tapinois !

mercredi 24 avril 2013

mardi 23 avril 2013

HAÏKU DE VIEUX

Combien semblent dire, dès leur adolescence :
« Mon ignorance vaut mieux que vos connaissances
Votre talent bien moins que ma seule naissance,
Vous me devez respect et donc obéissance ! »
Chère engeance, cette bien-pensante indécence ,
Fruit de ta puissance, pue trop l’obsolescence…
Et fera le déclin, las, de ta descendance !

MOUSSUE, LA VACHE

Petite fable affable

Moussue, vache halée,
Donnait tant de lait
Que tout le village
Vantait ses exploits.
Son maître, sans âge,
Ménageait l’emploi
De cette laitière.
Voulant que l’entière
Humanité sut
Qui était, Moussue
Se mit en pâture
Au fameux « Salon
De l’Agriculture ».
Loin de son vallon,
Elle fuit son maître,
Sans mot ni lettre.

Paris se passionne :

Elle ne rationne
Pas ses quantités,
Quoi qu’elle ait à paître !
(Elle est vanité 
Sans laisser paraître !)
Quelques maquignons,
Flairant l’occasion,
De bons prix proposent.
Elle hésite… n’ose
Pas… et fait monter
Leurs folles enchères
Et puis, par bonté,
Se donne, Ma Chère,
Mais au plus offrant,
Le teint frais, l’œil franc.

Vraie reine d’étable,

La voilà notable,
La jeune Moussue.
Son nouveau patron
N’est jamais déçu :
Ce sont des litrons
Quotidiens que donne
Son pis, Ah Madonne,
Cette vache à lait ;
Et plus on la trait
Plus elle offre.
C’est un vrai trésor
Non, mieux : c’est un coffre
Qui se remplit d’or
Et donc vous profite ;
Ce, sans déconfite.

Mais un jour Moussue,

Sûr, à son insu,
Faiblit : on en tire
Moindre rendement.
« Il faut plus produire
Et ce rondement
Que cela vous plaise
Ou non !… Pas d’malaise ! »
Moussue n’en peut mais.
Finis les sommets
D’hier puis vient l’heure
Qu’elle se tarit.
Son maître n’en pleure
Pas : il a compris,
Et sans crainte aucune,
Depuis quelques lunes.

Homme fort aimable,

Il mit à l’étable, 
Tout amouraché,
 Une autre laitière,
Et chez son boucher
 Moussue si altière.
Finie la Moussue,
Qui n’avait pas su
Rester à son maître,
Tout ça pour paraître.
Car les profiteurs
- Imprésario, maître,
Patron, éditeur,… -
Aiment à promettre
Et n’aiment leur serf
Que le temps qu’il sert !

EN ROUTE POUR… MA CAMPAGNE

Au vacancier venu “revivre”
Ma campagne est paradisiaque.
Et ses gens aux cheveux de givre,
Ses odeurs de repas orgiaques,
Ou ses traditions insomniaques
Tous recouverts
De mots perdus, de soins maniaques.
Mais vient l’hiver…

Pour qui ne va jamais y vivre,
Ma campagne est aphrodisiaque
Dans ses parfums d’hier qui énivrent
Vivant dans un rythme élégiaque,
Dans l’abondance dyonisiaque,…
Et tous ces verts
Loin de ces fumées d’amoniaque !
Mais vient l’hiver…

Vrai, ma campagne est démoniaque :
À découvert,
Là, Elle s’offre en vers bacchiaques.
Puis vient l’hiver…

S.O.S. AMOR

Texte datant de… 1983

Je vous interdis de dire que vous aimez
Sots ignorants des douces choses du bonheur
Vous tous qui faîtes l’amour avant que d’aimer
Qui avez oublié d’écouter votre coeur

Sots ignorants des douces choses du bonheur
Que savez-vous donc du charme et de la grâce
Qui avez oublié d’écouter votre coeur
Vous n’rêvez que d’ouïr d’un corps qu’il crie grâce

Que savez-vous donc du charme et de la grâce
Ont-ils besoin d’artifice pour être aimés
Vous n’rêvez que d’ouïr d’un corps qu’il crie grâce
Oui vils acrobates de ces nuits mal aimées

Ont-ils besoin d’artifice pour être aimés
Et que de traquenards pour faire un de vos soirs
Oui vils acrobates de ces nuits mal aimées
Vous jouez les chasseurs mais vous êtes couards

Et que de traquenards pour faire un de vos soirs
Pour la câtin futile putain débile
Vous jouez les chasseurs mais vous êtes couards
Pour enfin vivre quelques instants fébriles

Pour la câtin futile putain débile
Ne vous mettez-vous pas en quatr’ huit et bien plus
Pour enfin vivre quelques instants fébriles
Pour toutes celles qui n’ont qu’un cul rien de plus

Ne vous mettez-vous pas en quatr’ huit et bien plus
Vous qui ne voyez que le sexe dans l’Amour
Pour toutes celles qui n’ont qu’un cul rien de plus
Combien de vieux mots vains avouent vos regards lourds

Vous qui ne voyez que le sexe dans l’Amour
Vous faîtes des vrais sentiments le désespoir
Combien de vieux mots vains avouent vos regards lourds
Pour une Etoile qui ne brille qu’un seul soir

Vous faîtes des vrais sentiments le désespoir
Vous qui avez brisé l’Amour l’avez tué
Pour une Etoile qui ne brille qu’un seul soir
Poupée peinte à outrance et vide à s’en tuer

Vous qui avez brisé l’Amour l’avez tué
Je vous interdis de dire que vous aimez
Poupée peinte à outrance et vide à s’en tuer
Vous qui faîtes l’amour avant que d’aimer

dimanche 21 avril 2013

HAÎK(l)U TAGE DE BEC

Je n’aime guère les bègues :
ils prennent toujours trop de temps pour ne pas en dire plus.
Mais je pardonne plus facilement un défaut d’élocution…
qu’un défaut d’éducation.

SI TU VOIS CE QUE JE VEUX DIRE

En mon coeur fier tu fis à l’amour un berceau
Et milles douceurs qui collent encore à ma peau.

« Je voudrais déposer la myrrhe
Humble à tes pieds comme le firent
Guidés par l'Étoile qu’ils virent
Les trois mages que l’on dit sires

Car tu as bâti ton empire
En te nichant en mes délires
Et à éteint d’un seul sourire
L’exubérance de mes rires

Moururent l’ennui et ses sbires
À l’heure où les journées expirent
Mes songes les plus fous transpirent
Et ne cessent de me redire
Les doux chants que tu leur inspires
Mon âme alors grisée chavire

De mes rêves et de mes soupirs
Tu es l’unique point de mire
Chaque matin est à bénir
Quand il s’allume à ton sourire

Je te souhaite sans départir
T’espère comme je t’admire
Non mon sang ne saurait mentir
Car seul le vent sans cesse vire

Que tel je sois sous ton empire
J’avoue ne fait que me ravir
Je ne sais si tes yeux me virent
Mais je t’aime et à en périr
Je te veux pour seul avenir
Toi qui est mon seul souvenir

Ces mots chantent un heureux martyr
Car je n’ose en vrai te les dire
Mon espoir se peut partir
Seul’ la mer parfois se retire

Je ne veux nos instants flétrir
Tu pourrais craindre le médire
Ou tes yeux pourraient me honnir
Me fuir ce qui serait bien pire »

Oui chérir peut ainsi s’écrire
Quand on n’ose pas ledire
Car je m’effraierai d’un dédire
Tu pourrais qui sait me maudire
J’ai tellement peur de ton ire
Et de tes larmes ou de ton rire

« L’aisses-moi mon cœur te décrire
Tes yeux saphirs sont ma lyre
Ils sauront j’espère à me lire
Ô combien par Toi je respire

Mes vers ne seront pas satire
Si tu froissais un jour ces dires
Pour Toi sans cesse il soupire
Et à Toi seule oui il aspire »