Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

samedi 28 février 2015

vendredi 27 février 2015

HAÏKU CHAGE

Être Homme c’est être seul.

Illustration : David Sanjaume, mars 2015

TOUT FAUX !

Petite fable affable

Jadis, notre vieux maître d’école,
Voulant nous poser quelque colle,
Nous demanda de tous gamberger
Au vrai problème de ce berger
Qui avait son loup, son chou et sa chèvre
Et un pont par-dessus la Bièvre
À traverser : « Donc vous raisonnez.
Ne vous fiez pas à votre nez :
C’est logique fort scientifique
Et rigueur toute mathématique ! »

Nous planchâmes tous donc sur le lot
De ce pâtre, ce pauvre ballot,
Qui affrontait un pont bien fragile
Qui ne pouvait supporter, futile,
Qu’hélas deux passagers à la fois.
On savait, en toute bonne foi,
Qu’il ne pouvait pas laisser ensemble
La chèvre et le loup sans que l’on tremble
Pour celle-là, ni chèvre avec chou
Sans qu’elle en croquât tout son bon saoul !

Quand on est enfant un tel problème,
Un dilemme à vous rendre blême,
C’est un casse-tête et un dégoût
Qui vous fait vite passer le goût
De toutes les sciences du monde
Et conduit, au surplus, à la fronde
Contre « la logique » et « la rigueur »
Dont vous sentez, quoique bon blagueur,
Que d’en avoir aussi peu vous condamne
À passer, toujours, pour un bel âne.

Qui peut bâtir un raisonnement,
Sainement et rigoureusement,
Avec un postulat imbécile
Que même un sot aussitôt décille ?
Que pourrait donc bien faire un berger
D’un loup, le pire des vils dangers,
Pour sa vie, ses biens et ses bêtes ?
Et faut-il qu’un loup au bois s’embête
Pour s’acoquiner avec un pâtre
Sans le bouffer tout crû, ce bellâtre !

Donc quand on prétend à « la rigueur »,
Et quand on professe « la logique »,
On ne commet jamais de telles erreurs
N’ayant rien de « pédagogiques » !

jeudi 26 février 2015

mercredi 25 février 2015

SOUS L’HAÏKU VERCLE

« Petite femme » et « grande dame » font des veuves tout aussi détestables.

LE BUSTE & LA STATUE

Petite fable affable

Un buste antique et une statue en toc, 
À la nuit tombée, discutent chez le broc’
Où ils espèrent depuis belle lurrette
Trouver preneur, amateur ou bien chineur.

« Vois, dit la statue, voix aigrelette,
Comment notre marchand, ce baratineur,
M’a martyrisée : je suis les bras cassés
Coups portés au cou et les seins effacés,…

- Ça fait authentique ! soupira le buste.
Tu trouveras peut-être quelque collectionneur
À séduire ainsi : le malheur rend auguste !

- Lui sommes-nous plus chers ? J’avais, par bonheur,
Un corps parfait pouvant plaire à un esthète !


- Moi, il me reste presque toute ma tête
Et comme disait, fit le diminué,
Un de mes contemporains* en sa pinède :
Le bonheur, ma foi, c’est de continuer
À chérir de tout cœur ce que l’on possède”. »

* Il s’agit de St Augustin (354-430)

mardi 24 février 2015

HAÏKU RIEUX !

L’Homme, qui remonte au Déluge et descend du singe,
Depuis ne fait que de la luge sur ses méninges.

lundi 23 février 2015

PLAIDÉ HAÏKU PAS BLEU

L’Homme hait sa mort ; il est souvent la mort d’autrui.

POINT COMMUN


Ah mon Dieu quel doux délice
Quand c’est vraiment de l’Amour
Qui en nos cœur entre en lice
Mêlé parfois à l’humour
Pour faire résonner l’orgue
D'un plaisir venu sans morgue

Oui Grands dieux, quels doux délices
Quand au for de nos amours
Entre nos corps là se glissent
La tendresse et le glamour
Pour sonner jouer les orgues
De joies jouant de la sorgue

samedi 21 février 2015

HAÏKU RONNEMENT

Si l’on se mariait avec soi tout serait parfait.
Mais comme « la perfection n’est pas de ce monde »,
on est bien obligé de le faire avec un(e) autre.
Et c’est là que l’on mesure - et regrette - toute la portée de cette maxime…

L’ÂNIER SANS CONDESCENDANCE

Petite fable affable

Le Roger est tourneboulé : son seul fils,
N’aime pas sa ferme, riche de maïs,
Ni les durs travaux des champs, pourquoi le nier.
Il s’en ouvre à son père, qui fut ânier,
Homme des plus sages qui l’a fait prospère.
L’Ancien qui vit sous son toit toujours tempère
Et rassure son rejeton ; il se joint
Et sans tintouin, à son labeur, si besoin.
Deux semaines plus tard, Roger interpelle
Son géniteur : son fils, prenant pioche et pelle,
En bleu de chauffe, avec aux lèvres un chant,
Lui dit reprendre exploitation, champs
Et bêtes, plus tard. Son humeur si changeante
Ne peut, seule, expliquer parole obligeante
Et revirement. L’ânier a-t-il agi
Pour que son fils se soit ainsi assagi ?

« Se peut !… fit l’Ancien avec un air de mystère.
- Comment ? Moi je lui ai parlé très terre-à-terre,
Puis l’ai menacé et même, un jour, puni
D’une obstination valant pour moi déni.
- Et tu n’as rien obtenu de cette mule !
- Rien que mots durs et fort blessantes formules.
- J’ai vu, à la fête, que ton sarrasin
De fils en pinçait pour la fille au voisin.
Elle n’était pas insensible à son charme
Et je crois qu’elle lui a rendu les armes…
Dans ces festivités, les hommes boivent trop,
Les femmes ont la langue qui va au trot,
Les vieux, eux, regardent s’amuser ce monde,
Apprenant tout sans demander à la ronde.

Il y a cinq jours, je suis allé causer
Au grincheux d’à côté. Hélas, j’ai osé
Lâcher ce que j’avais vu et su : ce pingre
S’est emporté mais si sa garce, malingre,
Marie ton fils il arrondira son bien,
Comme elle son ventre… Alors pense combien
Il a dû sermonner sa progéniture…
Elle a dû dire à son aimé la nature
Des propos de son vieux si bien renseigné.
Et voilà ton fils prompt à, ici, régner.
- Mais papa, c’est odieux, machiavélique,…
- Ce n’est pas moi qui ai fauté ! dit, angélique,
Le vieillard dans un rire : “À cheval donné,
On ne regarde ni les dents ni le nez” ! »

Bien que par ce tour, ses affaires s’arrangent,
Le coup joué par son père le dérange.
Ce dernier l’interrompt : « Comment mène-t-on
Un âne, fiston ?! - Par la voix et le ton,
Répliqua-t-il, en colère, au patriarche.
- Parfois, pour les dociles, j’avoue, ça marche !
- Avec une carotte ! - Oui, le plus souvent !
- Par le bâton - Rarement ! C’est énervant
Mais, tu peux m’en croire, les plus fortes têtes
Ne sont pas les plus solides, chez les bêtes,
Las, comme chez l’Homme ! ajouta notre ânier
- Mais tout ça n’a rien à voir, sans picanier,
Avec le vice de ta ruse chouanne ?!
- À voir ? Fit l’autre avec le regard qui luit :
On ne fait jamais mieux avancer un âne
Qu’en plaçant une belle ânesse devant lui ! »

vendredi 20 février 2015

HAÏKU VERNAIL

Un livre c’est une encre solitaire jetée sur une mer de pages blanches qui devient une bouée salutaire ou un bateau solidaire.

jeudi 19 février 2015

HAÏKU DE ROUGE

L’Homme se croit tout.
La vie lui rappelle qu’il est peu, la mort qu’il n’est rien.

TENDREMENT

Sur Tenderly (W. Gross & J. Lawrence)

Le soir, sourd, descend
Et la nuit s’étend,
Tendrement.
Le vent innocent
Fait durer l’instant,
Tendrement

Le pas sans entrain,
D’oublis empreints,
Lentement,
On va à ce train
Si seul mais serein.

Lentement,
Encor' plein d’égards
Se fuient nos regards.
Doucement,
Survient le départ :
Tu montes. Tu pars,
Sans même un baiser
Et l’âme apaisée.

Évidemment
Pour nous, c’est le glas :
Moi, je reste là,
Le cœur punaisé,
Le corps enniaisé,…
Évidemment,
Tu veux plus me voir
Donc pas d’au-revoir,
D’effleurement,…

mercredi 18 février 2015

HAÏKU DE NOCES TALGIE

Le mariage c’est un peu comme nos anciennes “provinces perdues” :
« Y penser toujours ; n’en parler jamais. »

mardi 17 février 2015

HAÏKU RANT

Celui qui n’est rien ne devient quelqu’un
qu’après avoir fait quelque chose… même un peu.

LES CHORISTES

Petite fable affable

Pourquoi les gens qui se font trop chier
Viennent-ils toujours nous emmerder ?

Un couple de cigales, désemployé,
 Aimant autant chanter que cacarder,
Cherchaient à intégrer une chorale
Bien qu’un rien leur amenât ire ou râle,
Car c’étaient des animaux exigeants,
Ayant toujours un « Je veux ! » sur la langue.
Malheur ! Rien n’était, pour ces “indulgents”,
Jamais assez bien au ras de la fangue.
Ils nomadisaient donc, de chœur en chœur,
Connus comme loup blanc, laissant rancœurs
Et rancunes après leur bref passage :
Partout, on les chassait dès qu’ils lassaient,
Ces “sympathiques” ayant pour message :
« “Peu” est insuffisant ; “trop” juste assez ! »

Lui, chanteur se pensant incontournable,

Était un raseur, barbant à l’extrême ;
Chanteuse se croyant indispensable,
Sa potiche était pis que cruche même.
Et, ne supportant pas d’être crottés,
Ils étronnaient comme pour saboter.
Or, dans l’herbe, une affirmation gratuite
Est rarement payante et se paie cher.
C’est donc pour cela qu’ils prenaient la fuite
Prétextant qu’il leur en coûtait bien trop
De se donner autant, partaient au trot,
Ou étaient exclus, de forte manière,
Les autres prétendant bien haut et fort
Que ces vantards de maquis sans bruyère
Étaient trop bien pour qui ne fait qu’efforts !

Toujours plus loin, partaient nos sautillants

Se croyant brillants, n’étant que bruyants. 
Les insectes suffisants ont, pour eux,
 Oc, de ne jamais être nécessaires, 
Ils ne manquèrent, après leurs adieux,
À personne : on chanta sans ces faussaires
De la convivialité autant
Et aussi bien - voire mieux - qu’au bon temps
Où on ne les connaissait pas, Madame,
Car la vanité corrompt notre allant
Et, n’affectant pas seulement notre âme,
Elle atténue, en nous, tous nos talents.

lundi 16 février 2015

HAÏKU PERFIDE

Détourner la conversation pour faire exploser son ego,
c’est le début du terrorisme intellectuel.

dimanche 15 février 2015

HAÏKU PLEUT PARFAIT

« Vieille fille » et « jeune femme » ne font pas les épouses les plus accommodantes.

CRIME EN MOTS SANS RIMES… NI RAISON

Une fort grosse larve,
Sur quelque autre larve
Qu'on disait cuistre
Commit un meurtre.
Un sale meurtre,
Violent, abrupt ;
Crime de monstre,
D’un odieux monstre :
Pour sépulcre, la goinfre,
La mange et, pis, s’en goinfre,
Ah, foutre et fichtre !,
Comme au triomphe.
Quoi un « triomphe »
Presque un tertre,
Pour un tel monstre,
Un odieux monstre ?

L’assassinat eut quinze

Témoins, je dis bien quinze,
Dans la pampre,
Tous des vers belges.
On craint les Belges
Pires que dioptres
- Même à quatorze ?
 Moins de quatorze 
Et sans gros muscles ! -
Surtout chez les vrais monstres ;
Alors les larves monstres
Qui sont sans sceptre !
Le monde est jungle,
Horrible jungle,
Pleine de monstres
Et d'odieux monstres !

Notre bête, la pauvre

Fit une chère pauvre,
Mesquine, humble,…
De ce vil meurtre,
Terrible meurtre,
Abject même puisque
Crime de simple
À l’horreur simple 
Sentant le chanvre.
La larve, mauvais bougre,
De sa sœur, pauvre bougre,
Comme d'une huître,
Fait d'un repas, un cirque,
Et de cet odieux cirque,
Crime de monstre,
D’un odieux monstre !

vendredi 13 février 2015

HAÏKU STAR CRAVATE

Nos sportifs et artistes, en bons patriotes,
placent leur cœur en France,
leur domicile en Belgique et leur argent en Suisse.

MINAUDERIES DE QUARTIER

Petite fable affable

Dans ce quartier-là, Madame, Monsieur, 
Il n’est que matous et toutous de race.
Mais voilà qu’un soir, un chat audacieux,
Au pedigree douteux y traîne crasse,
Poils et puces, sans en avoir le droit,
Créant chez nos bêtes l’émoi ou l’effroi.
On est collet monté comme son maître 
Ou sa maîtresse, dans ce bon quartier
D’esprits étroits, de culs serrés,… où être
Vaut moins que paraître ; et pas de moitié !
L’amitié y est moins dure que gypse
 Et on y a la franchise à éclipses.

Donc, tout en pastiqueries, on médit

De ce minet étranger qui intrigue 
Et, pis, dérange sans avoir rien dit
Ni fait de mal : contre lui on se ligue,
Les mauvais préjugés abondant quand
 Les bons principes manquent à l’encan !
« Né de paire inconnue, ce vil apache,
 Miaulait-on, est un sournois grivois,…
- Bien que je ne morgue en rien ses taches,
Car même mon mépris à un prix, vois
Combien sa démarche est fort peu féline !
- Moi, je la trouve des plus chevalines !

- Pourquoi donc se font le plus remarquer,

Toujours, les êtres les moins remarquables ? »
Non, ce nouveau-venu se démarquait
Bien trop, étant en tous points critiquable.
Une pétition lui fut envoyée
Pour que partît au loin ce dévoyé ;
On y écrivit sans chafouinage :
« Nous, animaux de ce lieu, ne voulons,
En aucun cas, dans notre voisinage,
D’hôtes indésirables ou félons. »
Il répondit : « Si je viens à en voir
Un, vous le ferai, au plus tôt, savoir ! »

Qui doit affronter la bêtise et l’arrogance

Fera bien d’user, pour la circonscrire enfin,
De l’intelligence, qui fait la différence,
Voire d’impertinence et être des plus fins.

mercredi 11 février 2015

PAROLE HAÏKU PET

Pourquoi la plupart des hommes petits par la taille veulent-ils se faire un grand nom ?

DÉCLARATION

Mon ange,
À la voix de mésange,
Bien que tout autour change,
Nous partageons l’instant,
Et affrontons le temps,
Depuis déjà longtemps.
C’est une chose étrange
Qui, sans doute, dérange
Qu’on vive encore et tant
- Époux sans contretemps
Amants impénitents,… - 
Que le bonheur s’engrange
Et que rien ne le mange.

Mon ange,
Ma femme,
À qui je suis, sans drame,
Fidèle par le cœur,
Par l’esprit et par l’âme,
Sans regret ni rancœur.

Mon ange,
Qui mérite louanges,
Bien que tous, autour, changent,
On va se contentant
De nous, jamais distants
Ni même s’inquiétant.
C’est une chose étrange
Sentiments sans mélange,
Refus de l’inconstant
Et de l’inconsistant
Que je vais, là, chantant.
C’est notre seul challenge,
Ma chance, mon archange

Mon ange,
Ma femme,
Pour qui je suis, Madame,
Sincère par le cœur
Et loyal jusqu’à l’âme,
Sans remords ni rancœur.

Mon ange,
Dans un monde de fange
Qui, de partout, s’effrange,
Sans être militants,
Nous voilà éclatants
De plaisirs sans mitan.
C’est une chose étrange,
Qui sans doute dérange,
Un lien si persistant
Et pas débilitant…
Oublions nos printemps
Pour de neuves vendanges
Si ça t’agrée, mon ange…

Archange,
Ma femme,
À qui je suis, sans drame,
Fervent de par le cœur,
Par l’esprit et par l’âme,
Sans regret ni rancœur. 
Mon ange,
Mon ange,…

lundi 9 février 2015

HAÏKU ZON SANS EXCUSE

Pour les fabulistes, tous les animaux parlent sauf la femme qui bavarde.

À JEAN-MARIE

Avec toute ma tendresse à ses épouse, filles & petite-fille

  Un linceul de neige s’étend sur la montagne.
Il protège celui qui, las, vient de partir,
Celui que l’on pleure en ce pays de cocagne
Qui lui ressemble tant mais qu’il vient d’engloutir…
Les souvenirs m’engluent comme une toile d’aragne.

Je marche sur la nuit dont les ombres me gagnent
Avec cet homme-là, toujours prêt à bâtir,
Dévoué, dur à la tâche et discret sans faiblir :
Il était un homme de convictions, à poigne,…
Son petit sourire au coin des yeux m’accompagne.

Un linceul de neige s’endort sur la montagne ;
Je marche sur la nuit dont la pénombre est bagne.
Il me revient sa voix : son ton met des rondeurs
À cette fermeté qui faisait sa puissance,
Dans un silence lourd qui ressemble à l’absence.

Sa vie eut des sautes de boussole : laideurs,
Dépits et déceptions étaient tus par décence,
Comme ses sentiments, enfouis par pudeur.
Il est parti loin de ses amours et compagne
Qu'un linceul de neige attend, là, sur la montagne.

dimanche 8 février 2015

HAÏKU KURIKU

Pourquoi vouloir créer de « l’intelligence artificielle »
alors que l’on n’a pas encore éradiqué la bêtise naturelle.

samedi 7 février 2015

HAÏKU LIÉ

Si la main tient la laisse, c’est le chien qui la mène.

AUX CHARLIE’S ANGELS (Je suis Charlie)

MAKE LAUGH, NOT WAR !

Bulle ou balle qui est la plus agressive ?
Quand on veut mourir debout, le verbe haut,
Plutôt que la crainte bouffant vos gencives,
 De vivre à genoux, on ne pense pas faux.
Ceux qui sont tombés, en vagues successives,
Nous ont fait lever. Salutaire sursaut !

Hier, le sang a coulé plutôt que l’encre !
Des bulles sont en berne et des traits tirés.
Oui, le sang a coulé tachant plus que l’encre.
On a fait expirer des gens inspirés,
Libres comme l’art, l’humeur jamais à l’ancre ;
Des dessins ont fait des défunts, déchirés,
Morts de rire… La faute aux fous et aux chancres !

Ce sont des armes de dérision massive
Que plumes et crayons, feutres et stylos !
Leurs mines sont plus persuasives
Que celles, anti-personnelles, des salauds
À qui manque une case, cette répulsive
Engeance par trop fêlée sous son calot.

Trop de sang a coulé et pas assez d’encre ;
Vils coups de feu pour quelques coups de crayon.
Et ce sang qui a coulé plutôt que l’encre,
C’est case blanche et carton noir en rayon :
L’humour de Dieu n’est pas accessible aux cancres,
Aux Charlots qui, fanatisme pour haillons,
Ont tué Charlie. Mais nos rires s’échancrent…

Sur la planche à dessin par trop expansive
Ils ont fait un carton à dessein, Fléaux.
« Une satire et ça tire ! » Expressive
Bêtise quand d’aucuns se la jouent, falots
Entre « J’accuse… » et « J’excuse… » en cent missives
Tweetés voire, pire, en haine compulsive.

Car le sang ayant coulé plutôt que l’encre ;
Son odeur tous les charognards attirait.
Hier, le sang a coulé plutôt que l’encre !
Mais quels que soient les conards qui ont tiré,
Le sang ne se lave pas, bande de cancres,
Avec du sang mais avec de l’eau tirée
Aux larmes de ceux qui saignent plus noir qu’encre.

Une nation passive, presque poussive,
Rejette un terrorisme qui n'est, Pélots
Ni religion - soit-on saint ou novice - 
Ni idéal sauf pour les sots, les ballots,… ;
Qui a rallumé une flamme offensive
En ouvrant le feu pour tirer le gros lot.

NOT AFRAID !

vendredi 6 février 2015

HAÏKU PÉCABRIOLÉ

L'alcool est mauvais pour la circulation. La preuve ?
Les ivrognes ont souvent des accidents de voiture.

jeudi 5 février 2015

HAÏKU PÉDROI

Le tissu cellulaire est une étoffe qui tient bien au corps, fabriquée en prison par les détenus.

POMMES DE DISCORDE

Petite fable affable

Dans la sombre cuisine du logis
Deux pommes, l’une fruit, l’autre de terre
Discutent. Enfin, sans démagogie,
Le fruit soliloque et l’autre se terre
Dans le silence et, parfois, lui répond :
« Tu n’es qu’un vil cul terreux, eh patate !,
Répétait-il, n’importe quel sol pond
Des tonnes de tes pareils à la hâte :
Sans forme et sans grâce, sales et laids.
Alors que le pommier, au ciel, étage
Haut ses branches pour me bien poteler
Une rondeur parfaite aux vents sages.

- Si fait ! Vous êtes si lisse et belle, et…
- Et, de vous parler, bien bonne pomme !
- Oui da, je n’suis qu’un légume grelet…
Pas une grosse légume, un lipome.
- Alors que, moi, je suis mieux : je suis fruit,
Le premier de la Création sur Terre !
- Et t’avoir croqué nous fait bosser ! » Bruit
L’économe agacé qui, plus, atterre :
« Je vous ferai sort égal, jacasseurs ! »
La pomme faillit tomber parmi les siennes :
Ce couteau, haut comme trois de ses sœurs
À genoux, coupait court à son antienne.

« Vulgaire et bas, j’étanche bien la faim…
Osa, timide, le fruit de la terre.
- Mais on garde le meilleur pour la fin !
Coupa la pomme… Devrais-je le taire ?
- J’en conviens mais je vous tranche pareil !
- Que non pas : moi, dessert, noblesse oblige,
Suis quartiers savourés, elle, appareil,
Finira petits cubes ou longues tiges !
- Pauvre pomme ! Tes mots sont moins sucrés,
Doux et tentants que ta chair. Je t’explique :
Avant que tu ne sois toute ridée,
Comme une des aînées de ta clique
Tu seras, las, toi aussi, liquidée.

Oui, ingérée puis digérée sans faute
Tu n’y couperas pas : mourir sera
Aussi pour ta pomme, et tu seras l’hôte
Du même étron, fait la lame au fil ras,
Que celle que tu dénigres et méprises
Ayant partagé le même repas.
Il faut, pour qu’une chose soit comprise,
En savoir la finalité, n’est-ce pas.
Ce que tu fais te fait : Sois avec l’autre
En n’oubliant jamais ta fin, l’apôtre ! »