Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

mardi 27 février 2018

HAÏKU PERMIS ?

Mon moi cherche un toit pour ne pas finir en noue.

RIEN QU’UNE BANDE DE CONTES…

Édito’  pour  RuedesFables,  février  2018

          Les cloches comme les cons sonnent mais la fable est un conte. Pas un mécompte, ni un gros conte comme ses pieds : un petit conte ; conte comme la lune parfois mais aussi plaisant qu’icelle quand elle est pleine. Un conte courant certes, mais c’est bel et bien une nouvelle, soit-elle paradoxalement vieille, qui thésaurise l’esprit de gros et au détail car un conte, c’est connu « ça ose tout et c’est même à ça qu’on les reconnaît ! » comme aurait dit l’irremplaçable M. Audiard.

     Ce type de conte, engageante poésie engagée, épargne peu et dépense maigre mais on opine à l’avis à bon compte. Dans ces bluettes qui ont bercé notre enfance et fait enrager nos enseignants soignés se signant en saignant on conte la vie autant qu’on raconte ce et ceux qui la peuplent. On appelle cela la sagesse populaire. Car les fables nous ont fait, quand le conte est bon, moins philosophes que penseurs car elles, elles, n’ont pas de système à prôner, de thèse à défendre ou d’idée(s) à vendre : souhaitant plus dire le vrai - aussi douloureux soit-il - que convaincre, ces avocates du bon sens rendent compte de nous, tout simplement, et de notre quotidien - défauts et qualités, droiture et travers, mœurs et pensées - et ainsi les bons contes font-ils les bonzes amis !

     Ici, vous en trouverez des lignes de contes car RuedesFables ne se paie pas de mots : on y échange en monnaie de conte, qui vaut bien celle du singe. Vous nous y demandez, à nous conteurs à gages ou conteurs éclectiques, sans cesse des contes - rimes des Anciens, raisons des Modernes - pensant qu’à conte tenu morale due. Mais comment les fabulistes d’hier et d’aujourd’hui font-ils leurs contes, me diriez-vous si je vous donnais cette parole que vous répugnez à prendre, après la lecture d’une de nos historiettes, contes donnés à publier, réglés comme papier à musique ?… En suant et en transpirant, car c’est un travail de bénédictin ou d’horloger - ou d’horloger bénédictin - que de polir un vers et de le ciseler pour qu’il offre quelque éclat à un conte nu. Car, ici, chacun travaille à son conte… le prochain bien sûr. Plus confiant dans l’avenir que dans le passé où s’ancrent des récits laissés pour conte. Parfois, si l’aventure contée vous plaît, vous nous demandez des contes. D’autres contes, s’entend… mais pas dans cent ans. Alors on se remet à l’ouvrage qui, peut-être, un jour viendra si Dieu que tous ces vendus à jeter de moralistes - au sens « Grand Siècle » du terme -  louent pour ce qu’il donne, leur prête vie. J’espère que vous vous rendez mieux compte que les fables vous en content… - pas que sur les doigts de cette main où je compte mes pieds - et que les faire en raconte.
     Au bout du conte, plutôt ouvert et pas que d’esprit, avec cet édito’-là le conte est clos, car vous y avez eu votre conte sans doute, chers Dracula qui vampirisez des yeux le sang de mes maux. Ne le conservez pas en banque ; il s’y endormirait ou s’y étiolerait comme un laissé-pour-compte : la fable est un conte qui se partage de toi à moi, de lui à nous, de pas d’âge jusqu’à plus d’âge, d’ici à là et d’ailleurs à plus loin. Alors diffusez sans compter pour qu’en fin de conte, la fable demeure un horizon qui illumine notre esprit et réjouisse notre cœur. Une science du plaisir. Un plaisir de sciences. Ainsi, ni pédante ni cuistre, dans la simple crudité de ses vers, sans verbe creux ni mots gonflants, tout Guillaume, toute Margot y trouvera son conte, y compris l’apothicaire ou l’épicier. À ce conte-là, conte-cheikh ou conte des pots, et seulement à ce conte-là, il est bon le conte comme on disait jadis et naguère sur nos petits écrans !
     Voilà, sans nul escompte, il n’y a plus qu’à vous rendre conte - joint ou juillet… voire plus si affinités - dans les pages qui se multiplient, à bon compte, sur ce site où l’on peut être à son conte comme user du conte d’un autre sans rendre compte à quiconque : la fable, libre par nature, libératrice par essence, s’offre à tous comme elle se donne à chacun sans acompte. Prenez-en votre part sans barguigner, la générosité n’est pas si loin du conte, surtout s’il est de cette race que l’on n’a pas à rendre… Et sur ce point - je n’ose écrire « pour le compte » ! - il n’est de conte à demi qu’il ne faille prendre en conte, soyez-vous archonte ou « trop bon trop con »… comme un balai.
     Foin de tout décompte du temps ou des heures, j’espère donc que vous allez trouver, ce mois-ci encore, autant que les précédents et moins que les suivants, votre conte affable dans notre bonne vieille RuedesFables (10 ans passés déjà !), ce piège à contes qui vous doit toujours des contes… et vous les donne, puisant chaque jour un peu plus dans son compte en branques pour vous offrir des nouvelles rimées qui contestent à terre, car elles n’ont rien de célestes - entre nous, point de conte en cieux - quoique beaucoup sont divines comme la comédie humaine qu’elles relatent !

     Alors, fabuleusement vôtre !

dimanche 25 février 2018

HAÏKU’ESTION

Comment vivre avec son temps alors quand on ne se sent pas de son époque ?

LES HEURES CREUSES

Jour de neuvaine de papa…

Il n'a pas tort celui qui, sans remords,
Dit aux très vieux sages comme aux pucelles
Que si rien n’est plus certain que notre mort
Rien n’est plus incertain que la date d’ycelle.
En attendant, de la jeunesse du jour
Qui accouche de « oui » et de « toujours »,
Vient la mort lasse de nos nuits sans rêves,
Où naissent des « non » et des « jamais »,… Sans trêve,
Les folles minutes ne nous parlent que de mort,
Une à une les heures creusent nos tombes,
Louent les mérites d’hiers faits croquemorts
De souvenirs qui partent au loin, en trombe,
Et d’un aujourd’hui restant prisonnier
Du jeu d’aiguilles qui nous fait nous nier…

Il n'a pas tort celui qui, à malemort,
Dit aux barbons barbants comme aux jouvencelles
Que si rien n’est plus certain que notre mort
Rien n’est plus incertain que la date d’ycelle.
En attendant, pour un jour ou un instant,
On voudrait figer l’horloge qui nous tisse
Un destin subi, une espèce de temps
Que l’on croit nôtre, brodé d’injustices :
Pour nous amener dans les dents de la Mort,
Une à une les heures creusent nos tombes,
Moissonnent nos corps, regrets et remords 
Et vendangent même le sang des colombes.
Mais si, las, toute heure te blesse ou t’abat
Seule la dernière tue ici-bas.

samedi 24 février 2018

HAÏKU’VOITURAGE

S’il est vrai qu’ « on a l’âge de ses artères », bien de nos villes sont d’antiques cités !

vendredi 23 février 2018

HAÏKU’MBAT

Les hypocondriaques ?… Ça me rend malade !

TOURMENTS AU TOURNANT

Après le 11 février 2018

Mots fades face au diktat des Moires…
Il est parti, à peine grison,
 M’apportant tout un flot d’idées noires
Nées de l’autre côté de l’horizon.
Cette peine qui m’est une chaîne,
Me fait ombre, mécanique usée,
Érodée, élimée, cérusée,…
La douleur a ébranlé le chêne
Prostré, l’a rendu désabusé…

Titubant mais debout face aux Moires !
L’acier du ciel pèse de plomb
Sur les ruines de ma mémoire
Que balaient des vents d’oublis félons
Ravagée d’averses et des lames,
De tsunamis, fruits de souvenirs
Las obscurcissant tout avenir.
Le désespoir résonne en vacarme
Mais le chagrin ne veut pas venir…

Les mots semblables lassent les Moires :
Mon passé en pièces est à bas,
S’efface sur le divin grimoire.
Héritier d’un nom qui gît là-bas
Dégoûté de ce moi tristissime,
Me voilà veuf de mon sang,
Orphelin sombre et pâlissant,
Affligé d’un présent fait abîme
Allant vers un demain vieillissant.

Mes maux sont le lourd tribut des Moires :
Regret et remords en lourds boulets,
Je marche à mon tour vers le ciboire,
Effondré, ravagé, gorge en goulet,…
Il n’y aura plus d’aube naissante,
Les pleurs me coulent en dedans du cœur,
Acides, ils corrodent ma vigueur.
Finies les aurores triomphantes,
J’ai des cendres en bouche et des rancœurs.

mercredi 21 février 2018

HAÏKU’LOMBARIUM

Aussi haut que soit monté un quidam, il finira par des cendres.

LES ANIMAUX PAS DANS LEUR ASSIETTE

Petite fable affable

Dans le petit jardin d’acclimatation,
Quelques bêtes ont trouvé une belle assiette
Qui jette l’effroi ou la consternation.
Comment ce joli petit plat à coquillettes,
En vraie faïence et au rural décor anglais,
Est-il arrivé jusque là ? C’est un mystère !
Dès lors, qu’en faire ? C’est un débat… à régler
Entre ces fils et ces filles de notre Terre.

Les paons qui goûtent à la discrétion
Comme leur plumage, fort modeste, en atteste,
Tenaient qu’il fallait entourer d’attentions
Un pareil trésor mais le singe, folle teste
Comme on sait, voulait, lui, à tous, l’exposer,
Ajoutant que son opinion était de prime
Intérêt car son cerveau, certes peu posé,
Était plus gros que celui d'oiseaux simplissimes.

Le zèbre dit qu’enterrer la chose trouvée
Serait sage car plus massif que ces atèles
Sa cervelle, plus que les lobes d’énervés
Bruyants et déphasés, faisait dans la dentelle
Étant de bon conseil à qui l’entendre sait.
Les jeux d’ego des bêtes valent ceux des hommes !
Le cheval, plus grand donc plus réfléchi, lassé
Lança qu’assiette vide ne vaut pas pomme ! 

Mais les paons se refusant à un pareil mépris
Voulurent clore cette discussion : « Puisque
Tête bien pleine et bien faîte a pour prix
Une taille proportionnelle, sans risque
D’erreur, c’est à l’éléphant qu’il faut mander
Son opinion ! » ce qu’on fit. Le pachyderme
Hélas mit les pieds dans le plat, entendez
Qu’il le brisa. La polémique eut ainsi terme.

Sommes-nous moins stupides que ces insensés
Quand nous mesurons l’intelligence à la taille
Et offrons au plus musculeux pouvoir sans faille ?
Cela va avec les conséquences qu’on sait !

lundi 19 février 2018

HAÏKU’NVERSATION

Il est des gens qui n’évoquent les autres que pour mieux parler d’eux-mêmes.

HOMMAGE À BEATRIX

Il règne comme un doux parfum d’enfance
Dans le monde de Beatrix Potter,
Univers d’animaux sans défense
Aquarellisé aux courants d’air.

Il règne comme un doux parfum d’enfance,
D’innocence et de vertu, de chair,
Car l’espièglerie n’est offense
Qu’aux idiots à blair mais sans flair.

Il règne comme un doux parfum d’enfance,
Loin des tonnerres et des éclairs
D’un temps qui a perverti l’Enfance
Plus douce et plus chaude que mohair…

Il règne comme un doux parfum d’enfance
Dans le monde de Beatrix Potter
Car l’espièglerie n’est offense
Qu’aux idiots à blair mais sans flair.

Il règne comme un doux parfum d’enfance,
Loin des tonnerres et des éclairs,
Univers d’animaux sans défense
Aquarellisé aux courants d’air.

samedi 17 février 2018

MAUVAIS HAÏKU

Quand je suis dans un mauvais jour, je passe, en sus, une mauvaise nuit.

LA MARIE MARRIE

Petite fable affable

La Marie abreuve, hélas, de ses larmes 
La fontaine, elle a dû rendre les armes
Au Jeannot, son galant qui l’a quittée,
Ce goujat, à peine eut-elle acquitté,
Sous le pommier et sur l’herbe tendre,
Ce qu’il jugeait, jà, ne pouvoir attendre.
Oc, c’est fini sans ambiguïté ;
Il a dit : « Sans regret, en vérité ! »

Et la Marie arrose de ses larmes
Le souvenir de ce qui faisait ses charmes.
Déflorée, qui voudra donc fleureter
Avec elle : à fleuret moucheté,
Il ira se vanter de l’exploit champêtre
Qui indignera, c’est sûr, le bon prêtre
Qui flétrit les filles « perdues », « embêtées »,
Ou celles, comme elle, qu’on a « jetées »,…

Marie n’a pas épuisé ses larmes
Quand les oiseaux sont tout à leur vacarme.
Le mariage ? Mirage envolé !
Après avoir bien batifolé,
Il a dit : « Pourquoi ach’ter une vache
Quand il n’y a qu’à passer, Pauvre Tâche, 
Sous la barrière bariolée
Pour avoir, à satiété, du lait ? »

jeudi 15 février 2018

AVOIR UN BON HAÏKU’PAIN

Dévoré de jalousie, je mange du lion quand on veut me forcer à avaler des couleuvres…

QUATRE

Comme il n’est dans nos années que quatre saisons, 
Des cheveux que l’on puisse couper en quatre,
Il n’existerait ici bas que quatre
Choses qui, bien que sans comparaison
Entre elles, ne peuvent ait-on à se battre
Qu’arriver à terme, parfois à déraison…

Il en va ainsi, ma foi, de la confiance
Trahie qui n’accouchera que de défiances
Comme du mot que l’on dit, trop vite ou trop tôt,
Et qui engendrera un conflit bientôt ;
Et l’occasion qu’on a ratée ne repasse
Plus jamais à portée jusqu’à ce qu’on trépasse
Alors que le temps que l’on a, un jour, perdu
Ne se retrouve pas plus, aux limbes pendu…

Oui, comme il n’est dans l’années que quatre saisons, 
Que l’on se plie en deux, las, en trois voire en quatre,
Il n’existe bien ici bas, l’ami, quatre
Choses qui,  quoique sans nulle comparaison
Entre elles, inutile pour cela de se battre,
Ne se récupèrent pas !… N’ai-je raison ?

mercredi 14 février 2018

mardi 13 février 2018

HAÏKU’MPRENDRE

Il n’est de visage qui ne soit un masque…

DAME VAUTOUR PERDANT SES ATOURS

Petite fable affable

Un vautour chauve, malgré son très jeune âge,
Déraison passagère ou réelle folie,
Est tombé fou amoureux d’une belle bien jolie,
Plus de prime fraîcheur. Un mariage
De passion non d’argent ou de raison !
Mais peut-on les plus vains ragots circonscrire ?
Malgré les quelques moqueries de saison
Chez les porte-plumes du coin ou les rires
Et les sourires des coureurs de chaos,
Ils filent le parfait amour dans leur aire,
Comme dans les airs sans heurt et sans cahot
Mais pas sans appréhension. Au contraire.

C’est surtout elle, Madame croque-mort,
Qui s’inquiète, le temps passant : peut-être,
- Ça pourrait venir vite sans y paraître ! -
Un jour, regardera-t-il, malgré le mors
Qu’elle lui a passé, un tendron de son âge,
Ou pire plus jeune avec de tendres appâts
Qui la montreront tout à son avantage.
Elle stimule son ambition, pas
Une mesquine, mais la seule qui vaille
La peine pour un bel et bon charognard
De cette envergure, qui soit à la taille
De son talent : celle de roi montagnard.

Elle lui permit donc de saisir sa chance,
Dehors l’aigle, roi-soleil et dieu-pluie.
Et, sans regarder derrière lui
Car ce n’est pas de ce côté qu’on avance, 
Avec elle, il évinça les prétendants
Au trône - épervier, busard, gypaète,… -
Donc tous les rapaces ayant quelque ascendant,
Ici, sur les oiseaux, de l’humble caillette
Jusqu’au héron. Mais fort grisant, le pouvoir
Attira à lui mille vaines poulettes
Qui succombèrent à son charme, et il fit voir
Les pierres à sa femme… qui prit la voilette.

Quand le remède est pire, hélas, que le mal
On paie longtemps ses choix d’un flux lacrymal
Que rien, sois-tu humain ou animal,
Ne tarit sauf la mort, tarif minimal.

lundi 12 février 2018

dimanche 11 février 2018

HAÏK(r)U’ITOIRE

Il n’est pas d’écrits où on ne laisse de plumes !

DIVINE PROFESSION DE FOI

« Nous qui vénérons les dieux et n’y croyons pas » (Paul Verlaine)

Je crois en Moi, le Père tout Puissant
Seul créateur du Ciel et de la Terre
Et de ces Hommes grouillants et bruissants
Qui, chaque jour, du matin au soir s’enferrent
À en faire des enfers fort rugissants,
 À défaire tout ce qu’hier j’ai pu faire.
C’est pain béni face à un dieu faiblissant…

Je crois encore en Moi, tout impuissant

À les faire s’aimer plus qu’adorer guerre
Ou profit sans me sentir vieillissant :
Les aimer n’est pas sinécure vulgaire,
Les inspirer sacerdoce éblouissant.
C’est un apostolat, ou ne m’y connais guère,
Que de chérir ces ingrats resplendissants…

Je crois pourtant en Moi, quoique blêmissant,

- J’en reste fidèle à Moi-même et en  gronde ! -
En ces enfants de chœur peu réfléchissants
Qui, tous, voudraient faire une croix sur mon monde
Et ne m’en sont, souvent, moins obéissants,
À Moi qui les ai faits, que vents ou osmondes !
Je le confesse, : ils me font, las, rougissant !

Je crois de bonne foi en Moi, mollissant,

Sauf quand ils me prêtent des propos infâmes
Pour tuer ou persécuter, agissant
Et prêchant pour ma paroisse contre femmes
Et autres petits démons réjouissants,
Contraindre pour Mes plus grande gloire et fâme
Comme si j’en avais prié ces pissants !

Je crois en Moi, le Père tout Puissant

Seul créateur du Ciel et de la Terre
Qui a bu mille pleurs, à flots jaillissants,
Jusqu’à sécher mon cœur veuf et solitaire.
Que m’importent tous ces enfants glapissants,
La messe est dite : puisqu’ils sont si sectaires,
Qu’ils aillent au Diable, ces envahissants !… 

vendredi 9 février 2018

EN ROUTE POUR L’HAÏKU’NU

Le monde est vaste aux esprits étroits.

LE MAÎTRE DES COLLES

Petite fable affable

Fort honnête homme et toujours affable,
Notre instituteur prisait les fables.
Il allait, un fablier en main,
Marchant et lisant comme le prêtre
Le ferait, d’aujourd’hui à demain,
D’un bréviaire… pour le paraître.
Nous aimâmes ces familiers
- La Motte, Florian, La Fontaine,… - 
Auxquels des heures l’avaient lié,
Lui offrant la sagesse incertaine
D’un enseignement qui, sans façon, 
Non, ne se voulait jamais leçon.

Donc, il pardonnait les certitudes
Du curé comme les habitudes
Et les attitudes de nos parents
Donnant, au long de l’an, matière
- Notre Créateur m’en soit garant ! -
À réflexion non altières
Inflexions. L’homme de valeurs
Était sage pas vain querelleur !
Et de même, il excusait au maire
Ses convictions : sa vérité
À lui n’était pas cigüe amère
Mais bons mots, adages et probité ;
Ses morales n’étaient point la Morale
De ces vieux qui, de tout las, râlent.

Devenu adulte je demandai
À mon bon maître, portant en dais
Ces cheveux blanc qui font la sagesse
« Pour quoi n’est-ce la Philosophie
Qui guida vos pas de ses largesses ?
Ou le dogme ? Ou l’idéologie ?

- Car en vrai bon-homme, je m’impose 
Des règles, et des bornes me pose,
Sans obliger autrui. Ainsi
Ai-je, quoiqu’athée, la paix de l’âme
Et, sceptique au moins, me trouve aussi
Plus d’une raison de vivre, Dame !
Il faut soi-même trouver sa voie
Dans tout ce qui ici fait la sève
De nos jours car, comme tu le vois,
L’as vu et le verras, la bêtise
Est notre lot, avec la sottise !

L’apologue bien fait par maints traits 
De ses lignes, est un buisson creux
Dans lequel le mérite est entré :
Le débusquer rend sage et heureux ! »

jeudi 8 février 2018

HAÏKU’AC 40

Tout ce qui est bon pour la Bourse est mauvais pour nos bourses. Et inversement.

QUESTIONS ANGOISSÉES D’UN GÉOGRAPHE DÉBOUSSOLÉ

Est-il facile de pénétrer Duranus (06) ?
Peut-on associer sans danger Laragne (04) et La Mouche (50) ?
La Force (24) est-elle avec nous ?
Mouais (44) et alors ?
Est-il mal séant de jumeler Saix (86) et Cucq (62) ?
Avez-vous vu ma belle collection de saucières de Salerm (31) ?
Si on n’aime pas Vivans (42), essayerons-nous Hébécrevon (50) ?
Est-on si peu républicain à Viverois (63) ?

mercredi 7 février 2018

HAÏKU’ADRATURE DU CERCLE

Joueur de triangle soucieux de résoudre la quadrature du cercle, comme tout homme carré dans un corps rond vivant dans un plaisant hexagone, ma vie, médiane quoiqu'elle aille de mal en pi n’est pas à géométrie variable. Voilà pourquoi, obtus comme un angle, je ne prends pas la tangente…

MA VILLE

J’ai vu ma ville
Au creux d’un’ criche,
Devenir friche
En sa mélasse,
Qui incivile 
Dans sa brouillasse,
Ment, flambe et triche,…

Sous les caillasses,
L'humeur filasse,
J’ai vu ma ville
Se fair' salace,
Devenir vile
Malgré ses glaces,
Devenir lasse
Devenir griche,…
J’ai vu ma ville
Fait’ bidonville !

J’ai vu ma ville,
Com’ hier l’Autriche,
Vendue aux riches
Des gens très classes
De vaudeville,
De vrais paillasses
Qui ment’, qui trichent,…

Dans sa bouillasse,
Pas très finasse,
J’ai vu ma ville
De place en place,
Se fair’ servile ;
Sa populace
Plus vraiment classe
Mise en bourriche,…
J’ai vue ma ville
Fait’ bidonville !

lundi 5 février 2018

HAIKU’ PEZ !

Le temps changent moins les gens qu’eux-mêmes ne les changent !

AU TOUR DES VAUTOURS AUTOUR…

Petite fable affable

Le chaos est avalé par l’avalanche.
Eole , sa cape soulevant,
Fait chanter haut la complainte blanche
D’un hiver froid comme ceux d’avant.

Les vautours n’ayant plus de charogne
À se mettre sous serres et bec
Conciliabulaient entre rogne
Et dépit : « Nous prend-t-on pour des pec’ ?!
On nous nourrit et on nous protège
Et, ayant retrouvé de l’embonpoint
Et de la descendance en cortège,
On nous affame !… Fermons les poings,
Frères, et allons rapacer et sur l’heure
En piémont et en sa demeure
Quérir les cadavres qu’à offrir
L’Homme, hélas, désormais répugne ! »

En horde qui ne saurait tarir,
Ces barbares ailés firent bugnes
D’une pauvre vache qui vêlait
Au pré. Hors saison. Là. Laissée seule.
Ce fut orgie et carnage. Fort laid.
Ça émut même les grandes gueules.
Mais le prédateur était protégé.
La Loi est loi. La Nature nature.
On dut faire son deuil, fustiger
L’instinct animal et les pâtures
Surveiller. Mais les bêtes revinrent…
Et à étancher leur faim parvinrent.

À laisser croître là un serpent,
Il finit par mordre au delà des terres
Siennes, et très vite à nos dépens
On l’apprend n’ayant plus qu’à nous taire.

samedi 3 février 2018

HAIKU’RSE CONTRE LA MONTRE

Par les temps qui courent, les heures trottent !

TOMBÉ DANS LE PANNEAU ?

Ayant, matin, fait l’Homme à son image
Mais n’en recevant guère hélas d’hommage
Car ce bipède des plus empressés
Court après des heures qui sont pressées
Par lui-même, Le Divin s’impatiente
De ses fidèles qui le sont si peu.
Il a donc fait poser en conscience,
Le placide et fort divin adipeux,
Un grand panneau qui dit en quelques mots
Le pourquoi et le comment de ses maux :

« Désormais, quoique chacun me réclame,
Mes bons enfants, je n’aurai plus le temps,
Devenu soucieux d’ma santé d’âme
Voire d’un vrai calme réconfortant,
Contrairement à vous tous, pour les disputes,
Les rancœurs, les bassesses ou les cris,
La bêtise qu’en tout cas l’on députe,
Les petits - et les gros - cons, les écrits
Vains, fourbes,… et les paroles stériles.

Pour pouvoir m’enfin prier et agir
Selon Mes bons préceptes, puérile
Engeance, je ne veux plus, là, vagir,
Râler, mentir, me masquer ni me plaindre
Ou, à tout propos faire procès, geindre,… ;
Donc, je me refuse à manipuler,
Voler, blesser ou haïr à toute heure,
Regretter tout, juger en soupe au lait,
Ressasser et humilier - gageure ? - 
Rabaisser ou jalouser, et j’en passe…
Tout ce que vous faîtes et qui tant me lasse ! »

Et quel écho en eut-il le Très Haut ?
Aucun… Et en se prétendant l’image
Du Créateur, de cahots en chaos,
L’homme agit sans vergogne ni ambages,
Toujours et encore. À Dieu, Tchao !

vendredi 2 février 2018

HAIKU’MPRIX ?

La vie n’a pas le pouvoir de nous apprendre quoi que ce soit…
Elle nous dresse à son vouloir, et ce, qui que l’on soit !

jeudi 1 février 2018

BONNE HAÏKU’M PAGNY ?

Les haines recuites poussent au parler cru !

« PETIT POISSON DEVIENDRA GLAND…

Édito pour RuedesFables pour décembre 2017

Pourvu qu’au mieux m’en prenne envie » ! Mais voilà, par cette froidure d’automne où, moi qui en fais pas des tonnes et chantonne, je m’écaille les miches au-dessous d’arbres qui chatonnent déjà, et notre art poétique, même quand il bretonne, en oublie poissons poissards ou fruits de mer poisseux et autres pétoncles incarnés. Car si « la littérature veut instruire ou plaire ; parfois son objet est de plaire et d’instruire en même temps » (Horace), celle pour qui, coinçant pour l’heur la bulle sans sortir de ma coque, je professe foi et cœur, étonne nos temps atones autant qu’il détonne aux heures monotones quitte à faire des ronds dans l’eau, ne semble pas goûter le fumet ou le sort du hareng, ni la toison du mérou, le seul de ces autochtones de l’onde pure à être velu au point que le poil de mérou s’tond ! La fable, même jetée à la rue du même nom, s’encroûtonne avec des quadrupèdes qui gloutonnent ou des oiseaux zélés qui se matonnent plutôt que de jouer, à couteaux tirés avec de gros poissons et une marée de branchies branchées et nageoires en pataugeoire. J’insiste, sans chercher à noyer le poisson, frais ou non, même chez les plus Grands - y aurait-il anguille sous roche ? - les hôtes des rivières et des mers sont aussi rares que mariages de la carpe et du lapin et « Homard m’a tuer ». Aussi, depuis mon pays de rochers où on est prompt à jeter la pierre, soit-il gravier, au moindre caillou - j’habite la Bigorre et suis donc bigorneau pur jus ! - mais où plus d’une morue dessalée qui se cache à l’eau pour rire comme une baleine, pécheurs et pêcheurs, je vous lance sur un tel sujet natatoire qui est du caviar et vous invite à chercher la perle dans l’huître ! Plutôt qu’à praire comme âne Hémione en sa solitude, pour mettre un turbot dans votre moteur à idées et refuser de vous couler dans ces moules qui vous rendent tartes, cher confrère de la RuedesFables où je piétonne, si par malheur tu seiche, viens poéter plus haut que ton Q.I. céans, malséant sur ton séant, le poisson, celui qu’il nous faudrait ferrer sans laisser filet et ne réjouit ni le chaland ni le chalut. Je le pistonne en m’en payant une tanche pour mettre à mal ce merlan - au regard pas vu pas frit - qui, encornet acoustique à l’oreille, frais comme un gardon coiffe ma calvitie avec application ou l’églefin aux ablettes de chocolat un peu trop travaillées qui fraye en eaux troubles et a hameçonné, fichtre, ma fille. Vifs comme truites, mes mots sans queue ni tête réhabiliteront la friture que j’aurai sur la ligne, puisque l’occasion qui fait le larron plus que le saumon, soit-il barbant autant que barbu, me tend la perche dans le panier de crabes de notre quotidien aux relents d’acétone où vivent en ban les sushis et autres ennuis. Il n’y a que le premier poulpe qui coûte… Oui, amis auteurs, quittons le plancher des vaches et lançons-nous à la pêche au gros comme au menu fretin, engueulons d’une morale bien sentie ces maîtres nageurs comme du poisson pourri, qu’ils soient requins de la finance, pseudo-loups de mer, raies publiques plates comme limandes ou maquereaux du show-business. Rappelons que sirènes valent mieux qu’une, et que la plupart d’entre elles ne sont, décoiffées et démaquillées, en un mot désapprêtées, que murènes, au petit matin. Ne nous em-pêchons de rien, faudrait-t-il marcher comme un crabe ou ne pas être de bon thon, avec des apologues au ras des soles - car apologies ce seront - finissant en queue de poisson. Ne fredonnons plus l’air d’Hair - « À quoi Riom ?… À quoi Riom ?… » - et ne faisons pas le dos rond mais le dauphin et chantons à l’unisson, soyons-nous poilus comme des ours même nus comme vers, ces eaux d’ici et ces eaux de là et point d’autre lieu, soit-il commun, où nagent comme poissons dans l’eau des êtres injustement abandonnés à leur sort ou morgués : rester muets comme carpe c’est encourager gueules d’anchois ou ces crevettes où tout est bon sauf la tête et tous ceux, qui congres comme leurs pieds, serrés comme des sardines, méprisent - au risque de la Naïade ! - les animaux aquatiques préférant voir un os là où il n’y qu’arêtes. Si comme moi, vous en avez calamar, jetez-vous à l’encre comme pieuvre pour la défense des bêtes qui n’en ont pas… pour ma part, j’ai piscine et après je passe au bar où m’attendent quelques barbeaux barbons rouges comme des écrevisses à force d’écluser. Car ils aiment, ça, l’alevin. Et quelle que soit sa couleur ! Allez, au bulot, oursins cachés dans la première poche venue de la RuedesFables, langoustes pas lourdes ou méduses…et fabuleusement vôtre !