Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

mercredi 31 mai 2023

HAÏKU RETOURNÉ

Ce n’est pas facile de faire face à quelqu’un qu’on a sur le dos !

LES COUSINS

Petite fable affable 

Un homme pieux, saint parmi les larrons,
 S’attristait à voir aller notre beau monde ;
Ne levant guère les yeux aux cieux, un luron
Se riait qu’il ne se trouvât sur la mappemonde
De lieux sans gogos à qui rafler des ronds.

« Honte à toi, Cousin ! lui fit le bon fidèle.
Du royaume de Dieu tes actes t’ont banni,
Agis pour le bien d’autrui, brûle des chandelles
Aux autels sacrés,… : ta vie d’impie renie !

- Et il me poussera une paire d’ailes ?!
Cousin, tu agis plus pour toi pour d’autres
Ou pour ta divinité : ce que tu fais,
Des plus compassés, avec des mots d’apôtres,
Tu le fais pour que ça ait, un jour, quelque effet
Sur ton Salut et non sur la vie des nôtres !
Alors remise tes sermons et leçons :
Mon Diable, moins que ton Dieu, est Tartuffe !
Regarde en face tes pensés et façons
Et va-t-en convertir sottes et autres truffes !

- Un méchant homme explique, au remord rempart,
Les meilleures actions en mauvaise part ! »

mardi 30 mai 2023

lundi 29 mai 2023

HAÏKU DANS LE VIF

J’aime à rentrer dans le lard aussi souvent que chez moi !

LE PLUS FIN DES AIGREFINS

Petite fable affable

Un jeune caïman, filou parmi les brigands, 
Se croyant renard parmi les loups, en ce siècle
Où les penseurs étaient eux-mêmes des intrigants,
Ne dévidait ses jours qu’en tromperies espiègles,
Roberies extravagantes… et autres coups fourrés.
La nuit le cachait au plus profond des forêts ;
Le jour le voyait tout à son art de l’entourloupe
Sur les routes, à l’auberge, au marché,… avec sa troupe.

N’étant pas de ces gueux qui, las, estourbissent l’un
Ou bistourissent l’autre, il savait bien son rôle :
Larron non sicaire. Le gibet du châtelain
Ou le puceux galetas grabataire des geôles
Jamais ne le virent quoiqu’hélas on le vouât
Souvent aux gémonies et que plus d’une sage voix
Réclamât pour son col les fourches patibulaires
Ou les bois de justice… mais jamais les galères.

Plus il se sentait haï, plus il se voulait craint
Et y travaillait ardemment, aimant surtout l’aube
Et le crépuscule et d’inextricables chemins
Pour arrondir vaguement, que l’on portât la robe
Ou l’épée, le pécule qui lui faisait matelas.
Mais jamais il ne détroussait, dans ses « Halte là ! »,
Une dame ou un pauvre ni ne navra quiconque.
Un jour, le questionna sur cela un quelconque.

Il dit : « À quoi bon mettre ma vertu au défi
Si mon orgueil ne peut en tirer quelque profit ! »

dimanche 28 mai 2023

HAÏKU DÉCOIFFANT ?

Pas la peine de couper les cheveux en quatre : une mise en plis n’est pas la rédaction d’un propos épistolaire par qui aurait des lettres !

samedi 27 mai 2023

HAÏKU DE FAUX

Un bon vivant fait-il un mauvais mort ?

TRISTES TOPIQUES

À l’ombre d’un château en Espagne
Que jouxtent, éternelle compagne,
Une tour d’ivoire délabrée
Et un vieux moulin à paroles 
Qui dominent, dans l’air tout ambré,
Une vallée de larmes et ses caroles.

Là, d’une source d’ennuis sourd
Quelque torrent d’injures qui court
Jusqu’à ce village où je m’enlise
Au milieu duquel on remit,
Jadis, l’église près de l’usine
À gaz qui ne se fit pas qu’amis.

Ainsi sont nos bons monts et merveilles,
Avec leurs beaux arbres qui les surveillent
Cachant, d’aventure, des forêts, 
Leurs buissons creux et, surtout, leur herbe
Plus verte qu’ailleurs et leurs guérets
D’épis chargés, leurs blés mis en gerbes.

Les mauvaises pentes mènent à maints
Champs d’investigations, aux chemins
De traverses, tout pavés de bonnes
Intentions qu’abritent des haies
D’honneur si fières et leurs couronnes
De lauriers à peine fanées.

Au vert pied de cette montagne
Qui, parfois, de souris accouche,
De petits ruisseaux font de grandes
Rivière car la vie y est
Un long fleuve tranquille et ses landes
Vont de fausses routes en sentiers…

Ami, au-delà de la barrière 
De la langue, oui, juste derrière
Mon pays n’est que lieux communs
- Soit dit sans jeter pavé en mare  -
Où, hélas, erre tout-un chacun,
La Raison et l’esprit à l’amarre…

jeudi 25 mai 2023

HAÏKU SUR LES OREILLES

Qui a les dents longues mais courte vue ferait bien d’avoir, en sus, du nez !

LE POÈTE & LA POULE

Petite fable affable

Une nuit grâce aux muses infidèles,
Un poète à l’article de l’amour,
Chantant d’une Belle appâts et atours,
Avait fait de beaux vers à la chandelle.

Il en était si fier qu’il en fit chanter,
Dès l’aurore, par le coq les louanges.
Donc, à son réveil, une poule, un ange
De Rousseur, dans le matin enchanté,
Par le chant alléchée voulut, bonté !,
En croquer… de ces vers et, là, avale
Le papier que la plume a grattée
Sans vraiment, avouons-le, le goûter.

Mécontente, la pécore cavale
Le pépier au rimeur qui pleurait
De rage, alors, la perte de son œuvre.
Il la fait cuire sans plus de manœuvre
Pour la punir de ce crime, écœuré…

Si, Auteur, tu ne veux pas qu’on s’en prenne
À ton travail, garde-toi qu’il ne traîne
Et force-toi à ce qu’on le comprenne,
Sinon finie pour toi la vie sereine !

mardi 23 mai 2023

HAÏKU QUI PLEUVENT

Jeune voulant jouir de biens, je n’avais rien ;
Vieux, j’ai du bien mais ne profite de rien !

BLONDE À LA BRUNE SOUS UNE LUNE ROUSSE…

D’après Une allée du Luxembourg de G. de Nerval

L’esprit plein de songes funèbres,
Ô rafraîchissantes ténèbres,
Elle est passée là, par l’allée,
Pas sonnant au pavé dallé.

Cette ombre vive aux geste prestes
Chantonnait un air qui vous reste
En tête, dont mon cœur perdu
S’est alors mordu, éperdu.

L’esprit loin des songes funèbres,
Ô rafraîchissantes ténèbres,
Mes lèvres alors l’ont fredonné
Sans qu’elle s’en soit étonnée.

Or l’ombre vive aux geste prestes
Se croyait toute seule, au reste,
Venant dans ma nuit, le regard
Tout en lueurs, tout en égards.

L’âme toute en songes funèbres,
Ô rafraîchissantes ténèbres,
Hélas la lune s’est voilée ;
La pénombre me l’a volée.

De l’ombre vive aux geste prestes
Je garde, souvenirs modestes
Un parfum passé dans l’allée,
Un pas et un air en allés…

lundi 22 mai 2023

dimanche 21 mai 2023

HAÏKU’OSE OU HAÏKU’ON SÉQUENCE ?

À téléspectateurs gras, écrans plats !

UN GRAND ENFANT

Petite fable affable d’après Les enfants & les bulles de savon
 de J.-F. Guichard (Contes & fables…, tome 1, 1808, fable VII-13)

Un bon gamin, prompt à s’amuser d'un rien,
Et promis à le faire longtemps, et bien,
S’émerveille devant les bulles joueuses
Qu’il tire sans cesse d’une eau savonneuse :

En soufflant dans un tout petit chalumeau,
Un proche cousin du pipeau, ce marmot
Faisait d’une simple et fort vulgaire mousse,
Quelques globes fort irisés, la frimousse
Ravie de qui a fait là un bel exploit
Ou une prouesse du meilleur aloi,…
Et il s’enfle, autant que ces boules légères,
À bien façonner ces mille messagères
Puis à les faire voltiger dans l’air du temps
Où elles éclatent, hélas, en un instant…

Oui, cet apologue est une métaphore
Du “Grand Monde”, de ces gens vêtus de soie
Ne cessant de faire l’éloge de soi,
Bulles de savon de pseudo-matamores :
Qui fort se vante à tout propos se nuit
Et ne trompe, manque de pot, que lui !

vendredi 19 mai 2023

HAÏKU BANAL

Je sors de chez moi plus souvent que de l’ordinaire !

ELLE ÉTAIT…

Elle était délacée. Elle était décoiffée.
Assise. La gorge offerte aux dieux tutélaires.
Ses pieds nus et blancs, au bout de ses jambes claires
Battaient l’eau là. C’était du plus bel effet.

L’air était doux et tiède,
Offrant un intermède
Tendre dans la pinède…

Le soleil caressait les bois profonds,
L’azur, si pur, lui faisait oublier les ombres
Et la venue prochaine de cette pénombre
Qui tue un jour limpide pour la nuit sans fonds.

Elle voulut de l’aide,
Et comme elle n’était laide
Et moi ni Grec ni Mède…

Sûr, l'herbe de la rive, encore, se souvient
Que dans les échos fous du chant de Philomèle,
Parfois deux corps s’emmêlent, aussi deux coeurs se mêlent,
Sur un champ d’amour sur lequel nul ne revient.

L’air était doux et tiède,
Offrant un intermède
Tendre dans la pinède…

Elle était délassée. Elle m’a délaissé.
Cheveux au vent. Riant que j’étais un novice
Qui lui avait rendu un signalé service…
Mais, de ces mots, je n’ai pas su en être blessé.

mercredi 17 mai 2023

BOIRE UN PETIT HAÏKU

Ça commence par : « T’es qui là ? »,
Continue par : « TÉQUILA  !!!!!! »
Et finit par : « T’es cuit là ! »

LA RÈGLE DU « JE »

Petite fable affable

Ayant toujours un « Je veux ! » sur sa foutue langue,
Un bonobo voulut, pour sortir de sa gangue
Sylvestre, que Dieu lui bâtisse châteaux
En Espagne, lui fît diamants en rivières,…
« Nom de Moi, au nom de quoi ? Fit-Il aussitôt

- Parce que je suis de ce côté-là des eaux
Le premier habitant ! » Ce fut vaine prière !

Préférant cultiver ses muscles que son esprit,
Un gorille ordonna, non sans quelque mépris,
Au très Haut, de régner sur la gent animale.
« Et Grand Moi, pourquoi ? Lors l’interrogea-t-il

- Parce que je suis le plus fort. C’est la normale
De sacrer un dominant, un dur, un vrai mâle,… »
Il envoya en monts brumeux l’être subtil.

Voulant se revancher de macaques joueurs
Deux babouins réclament vengeance au Créateur :
« Leurs tours nous ont, las, coûté les poils du cul, Père !
Il faut qu’ils paient… Et au centuple ! » Dépité,
Le Barbu refusa : « Ma Justice, je l’espère,
Est réparation non talion, paire
D’andouilles. » Et il leur laissa leur imberbité.

Mais ces plaideurs ne furent, hélas, pas les pires
Que le divin Monarque eut sous son bon empire :
L’Homme somma d’avoir ce que d’audacieux
Singes exigèrent jà… et en prit plus encore,
De requêtes assommant l’Éternel, en pécores…

Et c’est donc à la lassitude des Cieux
Que tient cette “Humanité” dont tant on s’honore ?

mardi 16 mai 2023

HAÏKU SUR LES DOIGTS

Si je reste, avec mon humour à deux balles, en dessous de moi je me sens quand même bien au-dessus de tous ceux qui ne valent pas quatre sous !

lundi 15 mai 2023

LE TEMPS DES HAÏKUS

Dire toujours « Plus tard ! »,  fera qu’on exclamera, un soir, « Trop tard ! »

CHANT D’ESTAMINET

Encore un’ pinte, un pichet, une chopine
Avec les poteaux, les copains, les copines…
Encore un’ pinte, un pichet, une chopine…

Quand le jour qui vieillit passe à l’éteignoir,
Que mémère aigrie nous attend en peignoir,
On chante haut, l’œil plus lourd que la pierre,
Très loin des larmes qui usent nos paupières,
Des boulets du boulot, des casqués à rapière,
Les joies d’un troquet où traquer et triquer,
Les soirs d’un troquet où truquer et trinquer…

Encore un’ pinte, un pichet, une chopine
Avec les clampins et les larbins de l’usine,…
Encore un’ pinte, un pichet, une chopine…

En hardes de gueux, en frusques d’héritiers,
Les braies qui béent, l’oeil pégueux, l’verbe entier,
Au grivois; au gêné, verre ou godet s’vide :
La rouge griserie du grison livide 
Répond aux gosiers d’nos gamins si avides !
Le fou rire essouffle, nous fait ros’ carmin
Et notre baroufle fait oublier demain…

Encore un’ pinte, un pichet, une chopine
Avec les poteaux, les copains, les copines…
Encore un’ pinte, un pichet, une chopine
Avec les clampins et les larbins de l’usine…
Encore un’ pinte, un pichet, une chopine…
Encore un’ pinte, un pichet, une chopine…

dimanche 14 mai 2023

samedi 13 mai 2023

HAÏKU DE TEMPS

On a rarement bonne mémoire pour les mauvais souvenirs ?

LA SOURIS & LE LOIR

Petite fable affable

Une souris, vive, affairée, au pas de charge
Parcourt le grenier encombré de long de large.
Elle bouscule un gros loir qui, négligemment,
Entre deux nuits, fait un somme,
De ronflements peu économe.

L’empressée enrage à le voir. Abondamment.
« Affalé parmi ces rhizomes,
Que fais-tu de ta vie ? Il te faut t'occuper ! »

Ouvrant un oeil et l’air bonhomme,
L’autre fait : « Je suis, las, à l’hiver de mes ans,
Alors je ronfle et je somnole en attendant…

- Et en attendant quoi ? » L’agitée s’interroge.

- En attendant de roupiller, de sommeiller,…
Si courte est la vie, vous devriez y pioncer ,
Au lieu de tant me fatiguer à me réveiller
En vous épuisant à si vitement foncer !

- L’âge est un naufrage qui fait que l’on déroge !
Fait doctement le rongeur. Mais tant lambiner
N’est point d’usage chez nous les petites bêtes :
Se négliger, lanterner, c’est à la tapette
De l’homme ou la griffe du chat se donner.

- Je n’y songe, Petite ni n’en rêve… J’ai l’âge 
Où se coucher c’est temps gagné et non perdu !
Corps inerte, esprit assoupi, on est plus sage
Face au chat, qu’à faire du vent et un tapage
Qui l’attirent comme bonne odeur au réchaud.

- Que faisiez-vous, l’Ancien, aux temps chauds ?

- Oh, je n’étais jamais en reste :
Entre deux nuitées, la sieste !… » 

Ne changeons pas une manière de vie
Qui, de nos prédateurs, n’excite pas l’envie.

jeudi 11 mai 2023

HAÏKU EN L’AIR

Je préfère faire faux bond que le grand saut !

BRUME D’ESPÉRANCE

D’après une photo de M.Y. Custeau (avril 2022) 

La terre bout d’impatience et fume aux cieux
Sans atteindre ni ternir l’azur audacieux.

Ce rideau voile l’horizon soudain plus prude…
Là, il réchauffe l’air et donne des frissons
Doux pour chasser les frimas qui, à l’unisson,
Faisaient l’hiver qui se meurt si long et si rude.

Ce sont les primes tressaillements du printemps,
Les premiers émois d’une sève nouvelle,
Tendres prémices d’une fièvre irréelle,
Qui annoncent enfin le retour du bon temps.

C’est le souffle d’un moment, le spasme d’un instant
Qu’a capturé l’œil averti du photographe
À l’affût des murmures des nues où s’agrafent
Les vertigineuses vapeurs d’un futur beau temps…

La terre bout d’impatience et fume aux cieux
Sans atteindre ni ternir l’azur audacieux.



mardi 9 mai 2023

FOL HAÏKU

Un grain de folie n’a jamais ensablé un esprit libre !

LES FÂCHEUX FÂCHÉS

Petite fable affable

« Qui perd un ami de la montagne
N’imagine pas ce qu’il y gagne ! »
Pensait un autour froissé, jadis, en frairie,
Pour dominer vaux ombrés et hautes prairies,
Avec Buse en pays de cocagne.

« Qui s’acoquine avec gens de plaine
N’est, hélas, qu’au début de ses peines ! »
Songeait une buse qui, hier, cousinait
Pour chercher jusqu’au piémont de quoi cuisiner
Avec Autour, en terre païenne.

Ainsi se sépara un couple de bandits
Qui terrorisait les horizons d’un Midi 
Sans que, jamais, nulle bête, jeune ou grisonne
Que les dieux ont créée en leur part d’univers,
En haut, en bas, ne les arraisonne ;
Sans que, jamais, aucun humain, été comme hiver,
Même héros mythique ou téméraire amazone,
Sur la terre, au ciel, ne les raisonne.

Séparées, voilà vulnérables nos terreurs :
Elles qui, à deux, étaient naguère invincibles
Devinrent cibles tentantes.  Plus accessibles.

Elles ne comprirent que trop tard leur erreur :
Celui qui d’un rien faisait un tout, prou morose,
Celle qui voulait qu’ensemble on ne fit grand chose,
Succombèrent à la conjugaison des fureurs
Et rancoeurs nées au temps des exploits grandioses.

Il n’est pire danger, dans le lin ou la soie,
Que de s’écouter et, pis, n'entendre que soi !

dimanche 7 mai 2023

HAÏKU D’CHAUD

Avec les sièges chauffants, désormais chacun et chacune, même en conduisant bien, peut avoir le feu au cul !

TU ES MON PAIR !

Petite fable affable

Une truie a mis bas. Donc la voilà coche.
Mais lassée de tous ces gros mâles si moches
Qui ne sont las que des cochons,
Sales, égoïstes et ronchons
Voire de vains cornichons !

Elle recherche quelqu’un qui la mérite,
Pour l’épouser selon les us et les rites.
Elle apprend dans quelque opus
Qu’il est des olibrius,
De sexe mâle qui seraient, aussi, « coches »…
Et sait, lors, comment faire sonner les cloches !
« J’en aurai un, fol émoi :
Avec ce nom, il est pour moi ! »

On moqua , dans le clos, cette sybarite
Même chez les siens, pourtant si hypocrites.
« Tudieu, qui vivra verrat ! »
Lui fit un porc au poil ras
Qui causait comme un ara.

Attendant, matin, son promis sur la place
Elle le reçut, Mazette, en pleine face
Si l’ignorance rend sot,
Qu’espérer de qui a des seaux
D’un savoir de vermisseau !

vendredi 5 mai 2023

HAÏKU DE COM’

Qui aime à se faire remarquer n’a souvent rien de remarquable !

BAROUF D’ « EN PÉTARD » !

Quel charivari que ces casserolades
Qui orchestrent les présidentielles balades !
Souvenir de nos médiévaux carnavals,
On y dit ainsi la colère comme en cornes,
Tambours, crécelles ou cloches on faisait écorne
À « l’admis ». Plus qu'un concert, un festival !

Quel charivari que ces casserolades
Qui mettent en musique les accolades
De milles ministériels déplacements !
Faisant lors un boucan de tous les diables,
Ces gueux n’ont-ils donc pas plus désagréable
Pour manifester leur mécontentement ?

Quel charivari que ces casserolades
Pour tous  les méprisants vendeurs des salades
Qui paradent dans ce tumulte plébéien,
Ne craignant pas qu'il n’y ait escalade,
Que violence succède aux engueulades !…
Que valent bruit de sabots, abois de chiens,… ?

Quel charivari que ces casserolades
Qui s’accompagnent de viles bousculades,
Disant que la démocratie fut trahie !
Interdisons tapage de maritornes
Éloignons ce chambard de va-nu pieds mornes :
Tant pis qu’on moque la Nation, le pays !

Quel charivari que ces casserolades
Ces scies en aubade comme en sérénade !
C’est vain, c’est vil, ces fâcheux partout lâchés
Oublient qu’un dos tourné et un lourd silence
Répondent mieux au mépris de qui les tance,
Comme pour Louis Capet, qu’un raffut fâché…

mercredi 3 mai 2023

HAÏKU D’COUDE

Avoir le bras long ne sert à rien à qui a les doigts gourds !

1984, C’EST AUJOURD’HUI !

Réécrire le passé c’est tuer le présent et mépriser l’avenir.

Sur une terre d’incultes si fiers d’être illettrés
Et jusqu’au pays de s Lumières, hélas, d’un trait
On réécrit les livres d’antan, on les mutile
On en ôte le scandaleux ou le futile :
L’époque est à l’indigence de la Cancel
Culture, des Sensitivity readers, Wokes,…
Sots, ignares et crétins mettant leur grain de sel
Dans des œuvres qu’ils sont incapables, ces schnoques,
De comprendre ou d’appréhender ; ce sont poisons
Au cul serré, à l’esprit étroit… S’ils en ont.

Ils jouent les Savonarole de la bien pensance,
Agissent en hayatollah de la bienséance,
Exigeant que nous vivions dans la stupidité
Qui est leur lot, leur destin, leur identité,…
Et oui, le savoir fait peur à qui n’en a pas ;
Et plus encore, on le sait bien, l’intelligence 
À qui n’en aura jamais sans mea culpa.
Ces tyranneaux, chantres du nettoyage éthique,
Sont de la création artistique les tiques.

Pour ces Torquemada, ces Goebbels et ces Khmers,
Terroristes de la pensée, négationnistes amers,
Ne suffiront jamais “lissage” et “polissage”  :
Demain les vils autodafés venus d’un autre âge
- Ils ont déjà commencé - réchaufferont leurs cœurs,
Apaiseront leur âme comme si l’auto-censure,
Déjà, partout, sans fin, auquel contraint leur chœur
Ou les procès qu’ils intentent étaient des flétrissures
Insatisfaisantes à leur orgueil de sangsues,
Grangrène qui par trop insuffisamment sue…

Abêtir et abrutir telle est leur logique ;
Uniformiser, appauvrir est leur apologétique
« Épurons la langue !… Imposons notre vérité ! 
Réécrivons hier aux lueurs pleines d’acuité
D’aujourd’hui ! » Tel est donc leur credo imbécile,
Ces puristes d’une langue dont ils ne savent, hélas,
Le b.a.ba. Qui donc ne voudrait qu’on les décille
Ces chasseurs de sorcières se voulant Jonas ?
S’il texte ignoble à vos valeurs qui doit être cible
C’est, ineptes chancres fanatiques, la Bible !



mardi 2 mai 2023

HAÏKU À SA PLACE

Moi qui me cherche encore, on me dit « posé », mais personne n’ose m’expliquer où alors je ne risque pas de « me trouver » comme on entend dire aujourd’hui.

lundi 1 mai 2023

HAÏKU EN SOLITAIRE

Le mépris des autres et le prix de ta liberté.

BONJOUR, MONSIEUR COURBET !

Petite fable affable qui est une véritable fausse anecdote…

« Monsieur, votre renommée de portraitiste
Courant tout Paris est arrivée à moi.
Or, je cherche le meilleur des artistes
Pour brosser cette beauté qui fait l’émoi
De mon amant le plus cher. Un bel ange !

Je veux que soient immortalisés, sans mélange,
Mon charme et ma douceur. J’exige un tableau
Très grand - N’oubliez pas : c’est un cadeau ! - 
Des plus ressemblants et plus vrai que nature.

Attention ! il se peut que, d’aventure,
Votre œuvre soit bien exposée au grand jour,
Si elle lui plaît, dans l’immense séjour
De mon ami où mon mari parfois traîne
Et je me refuse à ce que cette murène,
Mon époux, me reconnaisse. Le peut-on ?

- Oui madame. “L’Art peut tout !” dit un dicton »

Ainsi naquit, de ce génie sans faconde,
Ce chef d’œuvre qu’est “L’origine du monde”.

Ce que femme veut et que le talent fait
Ne reste sans postérité ni effet !