Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

mardi 27 novembre 2012

COMME UNE OMBRE

Sur Comme un arbre (Maxime Le Forestier)


Le nez collé au goudron,
Couché devant ta maison,
Dans la pluie, je rêve aux îles
Nées dans l’ombre de vos villes.

Moi, je sombre dans ta ville.
Personne n’a remarqué
Que ma vie est à l’arrêt
Que je suis être immobile,
Comme une ombre dans ta ville

Gris béton ou noir bitume,
Pour bouffer, las, je me bats,
Et mon grabat fait débat
Sur ton trottoir où tout fume,
Gris béton ou noir bitume.

Comme une ombre dans ta ville,
Les poubelles pour voisines
Mon sommeil, sans but, cousine
Avec de vieux magazines,
Comme une ombre dans ta ville

Comme une ombre dans ta ville,
J’attends, là, l’espoir en deuil
Et, las, plus de larmes à l’œil,
Face au flot d’automobiles,
Comme une lombre dans ta ville.

Gris béton ou noir bitume,
Le cœur cru et l’âme à nue,
Ma vie s’est tue dans la rue
Où toi, tu passes, en costume
Gris béton ou noir bitume.

Comme une ombre dans ta ville
Je ne suis qu’un simple corps
Qui se fond à ton décor
Comme son chien, sa sébile,
Autant d’ombres dans ta ville…

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