Petite fable affable
Il vivait bien, sans contrat ni contrainte,
Ce rossignol qui aimait à ouïr
Les récriminations et les plaintes
Des autres oiseaux et, mieux, aimait jouir
De leur dépit quand, au plus loin, ses trilles
S’harmonisaient à ces bons vents légers
Du doux printemps qui vont en escadrille.
Nul, et surtout pas lui, donc ne doutait
De son talent… qu’il appelait « génie » !
Donc par bois et guérets, il entêtait…
Las, suffisant jusqu’à la vilenie.
Un matin, merlette l’interpella :
« La modestie embellit fort les êtres
Quand, las, la fatuité nuit à ceux-là !
- Serait-ce là un avis qu’ose émettre
Laideron aussi terne que son chant ?
Pique de jalouse ou vain mot méchant
De qui jamais n’offre rien d’alléchant ?
- Ah, certes je ne suis pas des plus belles
Et, en plus, chante fort mal, Filoselle,
Mais, comme tu vois, je sais aimer, moi,
Et on me rend chacun de mes émois !
Qui, sans espoir de retour à l’autre, donne
Est le plus grand… et tout on lui pardonne. »
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire