Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

samedi 1 novembre 2014

INTERMÈDE SANS REMÈDE ?

Petite fable affable

Au pays de ces mufles de mouflons,
Très loin des si parisiens flonflons,
Vit un vieux couple de lagopèdes,
Oiseaux dont le chant résonne en écho
Quand l’été, là-haut, se fait plus tiède
Et que les monts s’inventent tout un dico
De teintes vertes, ocres et brunes
Qu’aucun peintre ne rendra sans lacune.

Ce couple eut un petit, depuis grandi,
Peu pressé de fuir son nid, comme on dit.
Se dépensant en blagues de potache,
Humour carabin, rires de bossu,…
Il vit donc de l’air du temps, l’air bravache,
Ayant, sans rien vivre, tout vu, tout su
Paillepoutrant autrui et le monde,
Trouvant ci hypocrite ou ça immonde.

Ils lasse ses parents, bien patients
Avec ce fils ingrat, inconscient.
Lui, souvent, il les trouve acariâtres
Et vindicatifs quand ils le secouent
Car toujours fort critique ce bellâtre,
Oiseux, oisif, se monte un peu le cou :
Nourri, logé et blanchi sans négoce,
Il a pour les siens le mot fort féroce.

On lui parle et il répond d’un « Je sais ! »,
Excédé ; on veut son aide et, vexé,
C’est toujours de la plus mauvaise grâce
Qu’il y vient, trouvant chacun stressé
Et speedé. Lui n’est pas de cette race
De vains fébriles ni d’oiseaux pressés :
On finit, tous, par la foudre ou la poudre !
Son père lui fit, prêt à en découdre :

« Dia, passe donc de “Je sais !” à “Je fais !”
Sinon, ta paresse aura pour effet
De te priver de tout ce dont tu rêves :
Bouge au lieu de jouer l’ici-gît ;
Chez toi l’effort est, chaque jour, en grève
Et quand tu gémis, nous deux on agit
Et, pour toi, on fait et défait sans trêve :
Nous juge qui vit de sa propre sève ! »

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