Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

mardi 25 novembre 2014

ON NE PEUT PIS…

Petite fable affable

Un oiseau, au loin, déjà discourt
Alors qu'une encre âcre et noire court
Sur la page d’une autre nuit blanche.
Accroché au bras mort d’une branche,
Près d’un gave étourdi de remous,
Une pie broie du noir, fait la moue.
Cette concierge, à l’accent rustique,
Épie ses voisinage et pratique,
Prête à clabauder, sur tout et rien,
Avec de vrais faux airs victoriens.

Elle était de ce sottes caillettes
Que pas assez de police inquiète 
Et, las, que trop de police effraie.
Passe un papy dans le matin frais,
Elle accueille ce flapi amène
Comme on le fait d’un énergumène,
Avec pour tout miel son fiel,
Lui qui vient baigner ses yeux de ciel.
Sans répit, cette harpie harcèle
Du ton aigre des voix de crécelle.
« Quoi ? glapit le tasteur de chenin,
Des mots à sève de venin ?
Chipie, ce sont là des manières
De vile et vaine poissonnière ! »
Aimant se faire Madamer,
La voilà dépit d’être blâmée,
Aussi cette toupie dit de l’homme
Qu’il était sans gain, hippie en somme.
Car pour femme de mauvaises vues,
Toute est faute, erreur ou bien bévue.

On tint donc, dans la Vallée, concile
Contre ce vieux-là si peu facile,
La pie le dit donc monstre et impie ;
Ses groupies le voulaient au tapis,
Ayant la faconde assez féconde
Mais la pensée bien moins profonde
Que leur ample décolleté.
Notre Vieux alors s’est révolté,
Il était sans roupie mais honnête,
Poli,… et pas pour la dandinette.

Un brin brouillon et un rien bavard,
Il évitait crevards et louvarts,
 L’esclandre comme l’échauffourrée,
La pie en traquenard l’a fourré,
Il était victime du paraître.
Quant à Dieu, pour ne pas être
En délicatesse, que c’est mignon !,
Avec qui se dit « l’Opinion »,
Il préférait, et de loin, se taire
Mais ajouta, un peu terre-à-terre :

« Tout croyant vient un jour à douter,
Même au sein de la béatitude.
Les autres n’ont rien à redouter,
Ni à questionner leurs attitudes,
Leurs pensées donc, ont la quiétude ;
Mécréants, athées,… sont arc-boutés
Eux, dans un carcan de certitudes ! »

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