Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

jeudi 3 novembre 2016

LE LOUP & L’OURSON

Petite fable affable

Il y eut dispute et bougonnerie
Chez des fauves qui vivaient en frairie :
« Qui perd un ami de la montagne,
Dit le loup, ne sait pas ce qu’il gagne ! »
Il s’était brouillé avec cet ourson
Avec lequel il copinait, pour son
Bien - et le reste ! - depuis l’enfance.
 Il allait le laisser seul et sans défense.
Cet abandon, malgré leur fâcherie,
Apparaissait fatale braverie.
Il suivait donc son ex-ami que l’homme
Fascinait, alors que lui savait comme
Cet animal est sournois et cruel,
Autant que pleutre et pleureur en duel.
Le plantigrade avançait, lent, placide,
Vers le hameau. Le loup qui est lucide
L’arrête en lisière des maisons
Et veut le ramener à la raison.

« Tu sais, plus que toi, j’ai couru le monde
Et je me sais partout la bête immonde
Qu’on craint à défaut de la respecter,
De tout on est prêt à me suspecter,
Mais, pour autant, je ne cours pas le risque,
Je le sais, de finir en ragoût ou bisque.
Je regrette que l’on se soient fâchés !…
Jamais un fusil n’osera me faucher
Mais toi, cible facile, gentillesse
Incarnée, tu finiras en pièces
Ou en carpette. Écoute qui sait 
Ce qu’ici, pour toi, pourrait se passer :
L’homme est maudit et ses armes traîtresses… »
Un coup de feu stoppa net son adresse.
L’ours s’en fut plus loin, épitaphant
Pour ce loup si sûr qui le croyait faon  :
« Quand, hélas, elle endort la méfiance,
Rien n’est pire que l’expérience ! »

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