Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

mardi 17 octobre 2017

COLLOQUE ENTRE COLOCS

Petite fable affable


Dans la maison, la panique règne en maîtresse.
Ça sent, pour le maître des lieux, le sapin
Et sa fin de règne veut dire que, traîtresse,

La chatte qu’il nourrit de pâtés de lapin
Va se rabattre sur tous les rats en détresse
Qui ne savent comment, ces sombres galopins,
Quitter le navire sans que, griffe en grappin,
Elle ne leur tombe sur le dos, la bougresse.
Donc, les carottes étant, dès lors, des plus cuites
Les téméraires ont pris leur courage à deux mains
Et, dans le même temps, il est vrai, la fuite 
Sans donc attendre de plus chantants lendemains.

La bête invita les rongeurs restants à l’heure
Où le soleil d’été tombe de son plus haut
Et leur miaule, avec une larme qui fleure
La vraie compassion intéressée, des mots
D’amène amitié ; tout comme eux, elle pleure
Le défunt et propose à ces grouillants marmots,
Pour le bien commun, et prestissimo,
De prendre les rênes de céans. Ce, sans leurre.
Elle n’a de cesse de raconter sa vie
Et des salades aux rats, étonnée qu’ils acceptent
Sa régence qui pour prix aura, sans envie
Ni malice, un des leurs par jour. Rien d’inepte !

Ainsi fut fait en la maisonnée où chacun
Trouva à grossir sans grigner car sa grignote
Quotidienne se trouvait  au baldaquin
Ou partout ailleurs, et sans peur, qu’on soit mignotte
Rate ou p’tit raton. La chatte, l’œil faquin,
Ne maigrit pas avec le régime taquin
Qu’elle avait instauré. Certes pas de cagnotte
À ce jeu, mais un repas gras, sûr - et moral ! -,
Sans savoir à courir ou épier des caches :
Sous le dévouement à l’intérêt général 
Toujours quelque appétit personnel, là, se cache !

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