Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

jeudi 11 juin 2020

VERS SOTS POUR UN BÉLIER ?

Petite fable affable

Loin de l’été qui attise la peau
Et fait braise de tous les oripeaux,
Une brebis rêvait fort à son prince
Dans un concert de clarines, en sa province
De songes, du clair matin de sonnailles
À la brune qui rend l’agneau canaille,
Elle composait, pour son bélier
D’amant, des vers, calame délié.

Lui, pressé comme un lavement, moins drôle
Que risible était toujours dans son rôle :
Robuste ribaud, il couvrait ses brebis
Comme un libertin sans besoin d’un bis.
Ce débauché estimait que, sans zèle,
C’était seul dû que dame ou demoiselle
Pouvait attendre ici d’un mâle, un vrai.

Vouée à la fille du vent, la plume 
De la donzelle, toujours sans écume,
Nomadisait sur ce macho ballot,
Sot comme un bulot, fat comme un mulot.
Mais elle prolixe et lui prolifique,
Étaient destinés au plus magnifique
Des amours, ça, elle, elle le sentait :
En ses cœur et âme il habitait.

Lui aussi en pinçait mais l’ignare,
Craignant d’en dire trop, comme font gnares,
N’en disait jamais assez : toujours dispo’,
Il était l’étalon de ce troupeau ;
Cela ne pousse pas à conter fleurette 
Ni aux tendres aveux dessus l’herbette.
Comme une autre, il la toisait au vert pré,
La snobait à l’étable à la vesprée.

Lors, cherchant plus un aval qu’un avis,
Il se confia au dogue, ravi
D’expliquer la vie à ce fils d’ouaille
Qui le prend d’ordinaire pour valetaille.
Toutou dit : « À trop cacher ses sentiments,
Comme l’écureuil faisant sa provende,
On finit par perdre, avant les lavandes
 Revenues, ce qui fit notre tourment. »

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