
Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques
parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…
dimanche 11 janvier 2015
samedi 10 janvier 2015
HAÏKU DE TALON
Projet de réforme territoriale en France :
La région chantera sous peu « Tiens voilà du tintouin ! ».
vendredi 9 janvier 2015
HAÏKU DE PIED DANS LA FOURMILLÈRE
Il est des gens qui, quoique droits dans leurs bottes,
ne cessent de marcher à côté de leurs pompes.
AURORE AUTOMNALE
Cycle pyrénéen
Au loin, alors que la nuit défaille,
Le soleil effeuille chaque faille,
Dévoile chaque éboulis pierreux
Mais ombre, pudique, chaque creux
De gris timides et de bleus sombres
Que les chaos accrochent, peureux,
Privés de leur intime pénombre.
Ses rayons, prévenants aspics,
Dévêtent, peu à peu, tout le pic
Le font rosir de plaisir, plus tendres
Quand ils caressent sa pointe. Cendre
Est le ciel qui était d’un noir brut,
Ton que gardent les nues en méandres
S’estompant à tous les azimuts.
Chaque aspérité, dorée de lune,
S’ocre en s’esquissant. Main opportune,
Le matin dénude les reliefs,
Un à un. Nul n’en fait grief
Au jour offrant ce déshabillage
Si lent, et pourtant toujours trop bref,
Du pays pudique des feuillages.
Le soleil effeuille chaque faille,
Dévoile chaque éboulis pierreux
Mais ombre, pudique, chaque creux
De gris timides et de bleus sombres
Que les chaos accrochent, peureux,
Privés de leur intime pénombre.
Ses rayons, prévenants aspics,
Dévêtent, peu à peu, tout le pic
Le font rosir de plaisir, plus tendres
Quand ils caressent sa pointe. Cendre
Est le ciel qui était d’un noir brut,
Ton que gardent les nues en méandres
S’estompant à tous les azimuts.
Chaque aspérité, dorée de lune,
S’ocre en s’esquissant. Main opportune,
Le matin dénude les reliefs,
Un à un. Nul n’en fait grief
Au jour offrant ce déshabillage
Si lent, et pourtant toujours trop bref,
Du pays pudique des feuillages.
jeudi 8 janvier 2015
mercredi 7 janvier 2015
HAÏKU DANS TA GUEULE
Au moment de se séparer, beaucoup de couples
préfèrent vider leur sac plutôt que de le faire.


Dessin : David Sanjaume, janvier 2015
PLUS QU’UN PAYS, UNE PATRIE
Où donc ai-je décidé de vivre
Quoi qu’il puisse demain s’ensuivre ?
Je vais là, et vis las, c’est fortuit ?,
Le regard lavé qui se fait suie,
Au plat pays où pleure ma peine,
Cloîtré derrière des barreaux de pluie
Et des murs de silence et de bruits ;
Oui, je demeure en cette arène
De longs jours bruissant à la traîne
De mes nuits enfuies, mortes d’ennui,
Portes m’enfermant en un sombre puits
De tristesses restées souterraines.
Terre de déchéance, produit
D’ans qui, sans cesse ni excès, fuient
Et qui, hélas, mon humeur gangrènent.
Le temps vous y vanne, quoique instruit,
Des souvenirs enfouis, recuits,
Au vent d’oubli où toutes ces graines
Se font médication où traîne
Un poison parmi ses plus beaux fruits.
Pour entrer hui, pas de sauf-conduit,
Cette garenne n’est pas foraine !
Ami, j’ai osé de vivre en moi
Qui m’y suit sait tout de mes émois…
mardi 6 janvier 2015
lundi 5 janvier 2015
APRÈS LA PLUIE,… LE GROS TEMPS !
Petite fable affable
“À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire !”
Pensait un ver viril, après une nuit noire
Où s’abattit la pluie, lui noyant son chez lui.
Il doit, et au plus vite, après la cour qui luit
Se trouver un chez-soi. Allez m’en croire :
Il s’en va ventre à terre, après la haie de buis !
Il épouse un sol cuit transformé en baignoire,
Évite becs, griffes, pneus, pieds allant au puits,…
“À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire !”
Pensait un ver viril, après une nuit noire
Où s’abattit la pluie, lui noyant son chez lui.
Il doit, et au plus vite, après la cour qui luit
Se trouver un chez-soi. Allez m’en croire :
Il s’en va ventre à terre, après la haie de buis !
Il épouse un sol cuit transformé en baignoire,
Évite becs, griffes, pneus, pieds allant au puits,…
“À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire !”
Disant son vers viril, le lombric, dérisoire,
Trémousse cul et col, glisse sur ses appuis,
Se traîne encor méshui, rampe comme l’on fuit,…
De ses efforts et peurs, il va glaner les fruits.
Mais s’enfuir pour s’enfouir, ça fait de ces histoires !
Au terme, il a conduit son périlleux circuit,
Et presque sans ennui… Hélas un tracteur bruit.
“À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire !”
À trop tirer le fil, on n’a que des déboires !
dimanche 4 janvier 2015
samedi 3 janvier 2015
HAÏKU & BLÉ, SÛRE ?
Face au parisianisme, rester dans sa brousse
permet de garder sa réserve naturelle.
BELLE IMPAIRE ?
Quoi qu’en pense le vieux fait Saint-Père,
Marre d’être, là, mari et père,
Même prospère et, parfois, pépère !
Aussi, ce soir, je me fais la paire
Loin de la maison qui m’exaspère :
Je suis le compère sans repère
D’un bel ange devenu vipère
Qui, dès matin levant, me tempère,
Me vitupère ou me désespère
Et, les soirs de blues, me récupère.
Mais sûr, ce soir, je me fais la paire !
Quoi qu’en dise leur fameux Saint-Père
Qui n’est, lui, ni mari marri ni père,
Piégé au repaire d’une épeire
Car, dans un couple, on ne coopère
Pas. Oh, que non ! Il faut que j’obtempère
Quand elle vitupère ou tempère !
Las, plus aucune magie n’opère
Et que veux-tu, désormais, que j’espère
Hors d’être beau-père et puis grand-père.
Et ça, jamais !… Je me fais la paire
Car elle me l’a trop cassée… ma paire !
Marre d’être, là, mari et père,
Même prospère et, parfois, pépère !
Aussi, ce soir, je me fais la paire
Loin de la maison qui m’exaspère :
Je suis le compère sans repère
D’un bel ange devenu vipère
Qui, dès matin levant, me tempère,
Me vitupère ou me désespère
Et, les soirs de blues, me récupère.
Mais sûr, ce soir, je me fais la paire !
Quoi qu’en dise leur fameux Saint-Père
Qui n’est, lui, ni mari marri ni père,
Piégé au repaire d’une épeire
Car, dans un couple, on ne coopère
Pas. Oh, que non ! Il faut que j’obtempère
Quand elle vitupère ou tempère !
Las, plus aucune magie n’opère
Et que veux-tu, désormais, que j’espère
Hors d’être beau-père et puis grand-père.
Et ça, jamais !… Je me fais la paire
Car elle me l’a trop cassée… ma paire !
vendredi 2 janvier 2015
jeudi 1 janvier 2015
M’ENTERVE QUI NE ZERVE PLUS !
Ma bonne vieille Minerve,
Sais-tu combien, il m’énerve,
Avec sa sagesse serve
Ce monde où vibre ma verve
Quand je sors de ma réserve ?
Oh oui, ma pauvre Minerve,
Ce monde qu’un rien efferve
Et que, chroniqueur, j’observe,
Faut-il qu’on le conserve
Tant la bêtise l’innerve
Et que nos “maîtres” s’en servent ?!
Eux qui nous tuent, nous dénervent,
En prétendant qu’ils nous servent,
Mine et lippe de loup-cerve,
De quoi donc ils nous préservent,
Ma pauvre vieille Minerve ?!

Dessin : Camille Lesterle, décembre 2014
UNE MUSARAIGNE MÉRITANT DES BEIGNES ?
Petite fable affable
Tout petit animal ladre et mesquin,
Museau tout effilé et gueule d’apôtre,
Une musaraigne, pour son saint-frusquin
Garder, fuyait les siens : « L’enfer, c’est les nôtres !
Prétendait-elle. N’en déplaise aux pasquins ! »
Elle n’était pas d’un commerce facile,
Toujours à vouloir, faisant tout pour pouvoir
Arrondir plus sa bougette trop gracile
À ses yeux ; elle y conservait ses avoirs :
Pécule en pécunes et grains, las, fossiles.
Elle était affairée, jamais déférente,
Du soir au matin et du matin au soir,
À tout et à chacun fort indifférente,
Elle amassait, thésaurisait sans surseoir
Quand elle n’accumulait pas, effarante.
Elle avait emmagasiner de quoi nourrir
Tout le champ mais réunissait davantage.
L’argent est un bel outil qui, sans discourir
Trop, fait souvent de la mauvaise ouvrage :
Il avait dérangé son esprit à le pourrir !
Renard voit dans cette manie très étrange
De capitaliser sans rien voir autour,
De rassembler de si énormes vendanges,
Une victime sans pareille alentour
Pour ses appétits valant ceux de phalanges.
Il se rend donc chez ce moissonneur hors pair,
Mais à la voir, là, si agitée et si maigre
Pour faire chère, elle avait trop peu de chair.
« C’est pas une affaire la pisse-vinaigre ! »
Il la regarda jouer du bec, du flair…
Puis lassé, pour ne plus voir la tête folle
Qui s’affamait à étancher ses besoins,
Levant son cul et son camp pour plus frivoles
Mais dodues bestiaux, il partit plus loin,
Ronchonnant, bougon, pour l’autre mariolle :
« Que l’on soit tourneboulé ou impavide,
Une vie avide tourne vite à vide ! »
Comme l'an passé… avec un petit plus !
HAÏKU PEU DE CHAMP’
Je vous la souhaite prospère mais rimée !
…/…
Et cette année, pour mon plaisir, et le votre j'espère,
Camille se joint à moi :
Camille se joint à moi :

Illustration : Camille Lesterle, janvier 2015
mercredi 31 décembre 2014
NUIT BIEN URBAINE
La nuit on vit sans l'artifice
De tout ce qui fait notre vie
De tout ce qui fait notre vie
Et ne fait pas vraiment envie :
On efface les édifices
Et le ciel se fait orifice.
La nuit, on vit !
Le ciel absorbe, maléfice,
Les lumières qu'on asservit
Pour faire étoiles en lavis
Et lune enfin sans sacrifice.
La nuit, on vit…
DON JUAN REPENTANT
Petite fable affable
Finit de fleureter ou de coqueter,
Patinages, pucelages, pelotages,…
Don Juan est las de se dépieuter
Pour coucher avec tous les cœurs otages
Des donzelles ou des rosières mal lardées,…
Qui, ayant déjà donné leur cœur, s’engagent
À ce que le reste suive sans tarder.
Notre galant avait connu, sans être à gages,
Toutes les coquettes à couettes fardées
De ses Espagne,
Ville et campagnes.
« J’en ai assez, vois-tu, de coqueliquer
Fit-il à Catalinón, son Sganarelle,
Dès que le coq, matin, a coqueriqué
Au prix de menues menées de maquerelle.
- Mais faire, ici et là, la bête à deux dos
Ou voir la feuille à l’envers dessous les hêtres,
Avec la pimpéousée s’offrant, cadeau
À vos menteries d’amants, je crois, mon maître,
Ce n’est que répondre, souvent rapido,
À leurs attentes :
La chose tente !
- Celui qui croit qu’aimer avec feu et flammes,
Plus des soupirs pour les attiser, fait rajah
Le pourceau qui ne ménage point son âme,
Voit miroir aux alouettes de goujat !
- Seriez-vous devenu prude ou censeur ?
- Autant qu’une veille catin, mon brave !
- Vous voir virer pudibond, vous si noceur,
Ou chaste, m’eût interdit et rendu hâve,
Moi, conteur et compteur, un brin jouisseur,
De vos campagnes,
De vos compagnes…
- En prenant le parti de n’en devenir
Jamais un bon, je ne suis que vénielles
Pensées, manœuvre ou manigance à honnnir,…
- Est-ce vieillir qui vous fait l’humeur plurielle ?
- Le temps est tout en nuances, mon valet,
L’âge tout en nuisances : hélas, il donne
Plus de vertus détestables, aigrelet,
Que de vices aimables, mais pardonne
À Ton maître, ce soir, de tout déballer
De ses balafres
Et de ses affres !
- Maître, qui s’épanche trop risque de choir !
- Tu as raison : de nos jours, peu de gens osent
Avancer qu’ils reculent. Peur de déchoir ?
Moi je revois mes positions et je glose,
Sans m’effacer devant les gommeux voulant
Me renvoyer à mon passé, sur la route
Que je vais prendre demain, non comme un croulant,
Mais en homme débarrassé de ses doutes :
Un vieux beau est plus ridicule, au bilan,
Qu’un jeune sage !
- Ou un corps sage !
- Pucelles me saoulant sans, las, me griser
Ni m’énivrer ; épouses qui, à leur guise
Croyant, un temps, leur plaisir dépayser,
M’assiègeant, vaincues, car je les ai conquises
Me lassent pareillement !… Les laiderons,
Mal aimées et, souvent, cruelle injustice,
Mal baisées ont mêmes désirs que tendrons !
Je répare mes anciens torts, préjudice
À ces beautés ignorées, tous ces fleurons
Boutons de femme,
Fille comme Dame.
- Mais Dieu, vous êtes Don Juan. Pincez-moi !
Pensez à votre réputation, à la mienne,
Moi, votre ombre : vous n’avez guère eu d’émoi
Que pour les plus belles, nobles, plébéiennes,…
Elle font et feront vos nom et renoms !
- Mais une jolie fille que l’on repousse
Trouvera toujours pour la consoler d’un « non »
Quelqu’un. Dût-elle en rester l’âme aigre-douce.
Mais celle aux moindres appâts ou la guenon
Qui la regarde,
Qui y prend garde ?
- On dira que votre vue baisse et, aussi,
Le reste. Et pourquoi pas des filles faciles ?!
- Crois-tu que moindres beautés seraient ramassis
Qui ne se courtise pas, soumis, docile,… ?
Dieu voudrait, dit-on, me punir : Don Juan
S’amende en aimant, parmi ses créatures,
Les moins réussies, qu’un croyant va fuyant
Dépitant son Créateur par tant d’étroiture.
Ce n’est pas là la promesse d’un truand
Ou vain ramage,
Mais humble hommage :
Car à mon avis,
Une vie toute asservie à une envie,
Sera une vie
Qui aura, las, fort peu et bien mal servi ! »
mardi 30 décembre 2014
lundi 29 décembre 2014
LA DISPUTE DES ROULIERS
Petite fable affable
Un char, une charrette et un charreton,
Sur un antique chemin, haussaient le ton.
Aucun ne voulait céder le pas à l’autre
Quoique ne pouvant passer par là de front.
« Je suis le plus utile, bande d’apôtres,
Dit le char, ceci dit sans vous faire affront.
Mes quatre roues et mon lourd fardeau vous prouvent
Ma puissance et mon rôle. Je vais premier ! »
Il fonce. À la première ornière qu’il trouve,
Il s’embourbe. Le voilà à jérémier
Ou, même, à jurer sur le saint nom de Dieu.
Et, bien sûr, un grand rire succède à l’ire
Chez ses deux comparses, cela va sans dire.
Puis, avec des larmes de joie plein l’essieu,
La charrette affirma : « Pour mes faix et gestes,
Mes deux roues passant par tout chemin sont prestes ;
Même par le trou de souris que ce char
Me laisse ici ! » Elle force le passage
Et verse sur le bas côté. Revanchard,
L’empêtré partit d’un fou rire sauvage.
« Les vantards, Ma Belle, sont toujours punis !
- Nous sommes donc, à plus d’un titre, réunis ! »
Le charreton, seul, se réjouit et se gausse :
Lui, sans ridelle, avec l’âne pour tracteur
Et des ballots pour charge est, dans toute ferme,
La risée de tous. Il n’a que détracteurs.
Il voit, dans cette situation, le terme
De son travail subalterne et trop moqué.
Avec un rire discourtois, il contourne
Les deux autres par les haies et le bosquet
Protégeant ce chemin encombré. Il tourne
L’obstacle donc. Mais le voilà prisonnier
Des branches du taillis et de ses racines.
Il peste et râle pendant que l’assassinent,
De mots peu doux, les deux autres. Or survient
Un vieil homme poussant son humble brouette.
Celle-ci, ayant le sens commun, parvient
À jouer, dans l’embarras, de sa rouette :
« Je n’suis rien, porte peu, mais rien ne m’arrête !
Sans retard ni vanterie, fais-toi bosseur,
Car vient assez vite, et sans complaisance,
Le jour où se voient tes insuffisances
Assez pour provoquer la joie des gausseurs ! »
MISS VALENTINE
Gamine t’étais pas mâtine,
Mais voilà ta peau se satine
Et t’es devenue églantine,
Une de ces fleurs qui trottine
En decolleté et bottines,
Que tant de mains déjà lutinent
Que trop de lèvres baratinent
Et cent milles baisers butinent,
Affamés,
Enflammés,
Sans l’aimer,
S’attacher,…
T’es devenue Miss, Valentine.
Toi t'as gardé l’âme enfantine
Mais t’a poussé de la poitrine,
Et c’est une belle vitrine,
Un beau morceau en ballottine
Dont plus d’un fait sa barbotine !
Fais gaffe aux épines et aux mines
Des amoureux criant famine
Tout en berline et brillantine ;
Leurs mots doux ne sont que comptines
Qui t’embobinent et qui s’obstinent
Pour dire, demain, dès matines,
T’avoir pris plus, t’es pas mesquine !,
Que ce que tu as donné, coquine ;
Se vanter,
Affamés,
Enflammés,
Condamner…
Oui, te voilà « Miss Valentine ».
Sais-tu à quoi on te destine
Depuis qu’ont poussé ces collines ?
Tu n’es plus que « Miss Valentine »,
La libertine crevettine,
Plus câline qu'un' Maryline,…
La facile « Miss Valentine »,
Toute en lune et en clémentines,
Fille à l’accueillante sentine,
Pour qui l’Amour n’est que routine.
C’est comme ça, « Miss Valentine »,
Terminées heures enfantines,
Jeux innocents, mines mutines,…
Les gars n’sont pas or mais platine !
dimanche 28 décembre 2014
HAÏKU DE VENT
À faire la pirouette comme girouette au moindre souffle des sondages,
on n’est qu’un vain dominant.
samedi 27 décembre 2014
HAÏKU DE CHIFFE ON
Restons civils, j’aimerais que tous les chefs des armées
soient vraiment des chefs désarmés !
L’INCONSCIENCE DE LA JEUNESSE…
Petite fable affable
Dans toute l’inconscience de leur jeunesse,
Des grenouilles, dans leur mare, ayant trouvé
Une barcasse dont l’amarre achevait
De rouiller, ont décidé, hélas ânesses,
De fuir leur vieux pays, proches et prochains
Pour se découvrir une patrie nouvelle
Que celle où sont nés ces têtards sans cervelle
Qui se voulaient aussi savants que malins !
Leurs vieux parents les disaient génération
Condamnée à passer du « bof ! » de leurs phrases
Au « beauf » d’une vie où, toujours, tout vous rase.
On sait, chez nous, que toute génération
Est considérée comme « perdue », pauvrette,
Par celle qui l’a engendrée, éduquée,…
Ce qu’ignorent nos batraciens ensuqués
Par une destinée fort peu guillerette !
Pour nos jeunots, en plus de les sucrer,
Ces vieux-là, ramenaient un peu trop leurs fraises,
Car ils ne savaient pas que faire les frais
De la conversation, sans parler de braise,
Coûte moins, ma foi, qu’être payé de mots.
Mais ayant quitté l’âge des grenouillères,
Nos balourds, n’affrontant guère d’autres maux,
Allaient par les nénuphars la crête altière.
Ces empattés de frais refusaient l’aiguillière
Que leurs pères, plus que bons pour le linceul,
Tendaient les faisant passer pour serpillières
Ou bien sots… y arrivant très bien tous seuls.
« Quoi ? » et « Pourquoi ? » faisaient leur vocabulaire.
Même à la mare, qui n’a dix mots con sent
Bien qu’une allusion suffise, mais bien claire,
À faire illusion chez ces gens bondissants.
Leur bêtise consolait la lune, en perme,
De la sienne et rendait plus intelligents
La larve et l’Ancien. Déluge diligent,
Les bons mots pleuvant dru de leurs mauvais termes,
Firent agir ces jeunes peu sagement :
Las, au lieu de mener leur mare au grabuge,
Ils décidèrent de quitter leur refuge,
De découvrir un monde, au loin, sans tourments.
Cette barque, elle, serait leur caravelle.
Le talent est la modestie du génie :
Nul ne s’inquiète, bête comme civelle,
Que personne, chez ces batraciens bénis,
Ne sait manœuvrer cet esquif qu’on libère.
Il va donc à hue et à dia, lent, sur l’eau
Qu’il ride sans bruit, plein de pré-pubères,
Équipage de fortune et matelots.
Après des nuits et des jours de longue errance,
Nos coasseurs conquérants touchent au but
- Tant mieux car plus d’un a mouillé son calbut ! -
Abordant un lieu que n’ont pas rendu rance
Leurs pères qui sont ordres et préjugés.
Ils accostent donc et partent reconnaître
La terre promise par Dieu adjugée ;
Une nouvelle ère allait pouvoir naître.
Hélas, ils n’avait pas fait trois petits sauts
Qu’ils sont entourés par leurs pères qui se marrent :
Sachant vents et courants, pour les vieux, ces sots
Ne pouvaient faire qu’un vain tour de leur mare !
Sans charbonner par trop mon temps et ses mœurs
Ni, las, farder la vérité à outrance,
Je crois et crains que les jeunes, enfumeurs,
Pensent tout savoir ou inventer dès l'enfance.

Illustration : Camille Lesterle, octobre 2014
vendredi 26 décembre 2014
jeudi 25 décembre 2014
NOUVEAU NOËL
La ville n’est que lumières
Pour nos cœurs las en chaumière,
Dans la foule et le bruit
Qui offrent au noir de beaux fruits.
La tête dans la brume,
Noël a des parfums d’agrumes,
De futurs souvenirs
Désangoissant notre avenir.
Dans les yeux qui scintillent
Et dans les phrases qui pétillent,
On redonne la vie,
Attise ou éteint les envies.
Et, autour de la bûche,
On s’active comme à la ruche,
Délaissant passions
Et frissons ou privations.
Avec ou sans la neige,
Nos jours ne sont plus aussi beiges :
Ce soir, on les a peints
Des couleurs brillant au sapin.
Tant pis si le temps passe
Ou si bientôt l’année trépasse,
L’ennui, au loin, s’enfuit
Cette nuit l’a fort éconduit.
La tête à la renverse,
Noël referme enfin son commerce
De rêves en allés
Parmi les cadeaux déballés.
La ville étreint nos rires
Pour nos cœurs tant privés de myrrhe :
Bulles et confettis,
L’espoir, l’oubli sont de sortie !
LE CRAPAUD DE MON JARDIN
D’après un travail de Camille Lesterle
Oui, le crapaud dans mon jardin enterré
Attend la nuit où il pourra, atterré,
Loin des grands marais blafards qu’à peine rident
Des souffles frais et tendres que la nuit bride,
Sortir d’un sommeil qui ne fait pas dîner
Et le bout du nez qu’il a bien boudiné.
Il converse son saoul avec la limace
Ou Madame coccinelle qui grimace
Pourtant de le voir aussi laid et si gros,
Entre carottes, choux, navets et poireaux ;
Lui qui vous cause comme de plus grands meuglent,
Lui qu’un tout petit rayon de lune aveugle.
Et le crapaud dans mon jardin enterré,
Couché auprès de la couleuvre terrée,
Ira, sous les lueurs de Phoebe qui bulle
Se griser, là, d’une aile de libellule,
Vendre ici, sans envol, sa prose à des vers,
À des escargots dévorant du vert,
Faisant, pour manger, du cloporte à porte.
Il vit de l’air du temps mais, alors, qu’importe…
La nuit il revit quand, sous l’astre sans or,
Le monde du grand jour qui le hait s’endort.
Heureux, parmi les oignons et les salades,
Sans peur des oies ou des gnons, il se balade.
Car ce terreux, peureux, pour se déterrer,
Attend donc patiemment, mais sans trop errer,
Cette heure où la lune au grand marais se couche
Sans se noyer, où se taisent enfin mouches
Et moustiques partis, au soir, rêvasser.
Quand il en aura assez de coasser
Et de sautiller, de pierre en pierre,
Il ira retrouver à deux bonds du lierre
Son trou que cachait bien un amandouvier.
Le matin aura, las, son nom oublié
Quand il perlera de rosée l’herbe verte ;
Il ne connaîtra que calme et ombrée, certes…

Illustration : Camille Lesterle, octobre 2014
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