Plus notre monde parle de sexe, moins il parle d’amour !
LES RIVAGES DU RIMAGE
Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques
parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…
samedi 13 décembre 2025
SYLVE ADVENUE
« Ils pourront couper toutes les fleurs,
/ ils n’empêcheront pas le printemps. » Pablo Neruda
Petite fable affable d’après un proverbe turc
Ce breuil brouillon était une république
De petites clairières et de gros bosquets
Qui ne restait pas de bois à ces suppliques
Montant des feuillées, bruissant de cents bouquets
De chants d’oiseaux, entêtants, gais, angéliques.
Il n’était lors que frondaisons, taillis, halliers,…
Accueillant tous ceux que la famille des arbres,
Résineux, feuillus, compte de parents, d’alliés.
Ils poussaient branche flexible ou tronc de marbre
À l’ombre de ramures jamais taillées.
S’y trouvaient jeunes pousses, rejets et sauvageons
Vivant à leur bon gré ou bien à leur rythme
Grandissant. Bruyères fleuries ou ajoncs
Poussaient, côtoyant mousses, fougères, crithmes,…
Chacun y faisait sans faillir feuilles et bourgeons.
Puis, on se lassa de l’apparent désordre
Qui ressemblait à de la déréliction.
La futaie, peu affûtée, voulut plus d’ordre
Et donc on procéda à des élections :
Fut élue la hache qu’on ne savait mordre.
L’habile avait convaincu, matoise, affable,
Qu’elle était des leurs ayant un manche en bois.
Ce qui s’en suivit, hélas, n’est pas fable
Que l’on peut raconter, même au noir sous-bois,
Mais appartient à l’Histoire malaimable.
vendredi 12 décembre 2025
SONGES CREUX EN BEAUCE ?
Sur une photo de Marc-Yvan Custeau, 29 décembre 2024
Mon passé, en noir et blanc, est trace d’hiver :
Juste un sillage
Balayé par le blizzard du Temps. Endroit. Envers.
Comme d’usage.
Pour l’Histoire, tout ce passé est fait divers,
Simple passage,
Mêlé à d’autres, aussi laissés à découvert,
Pas vraiment sage ;
Plus de gris - la vie est d’un pervers ! - de que vert,
Comme d’usage.
Malgré ses revers, j’ai gardé un cœur ouvert
À tous mes âges.
jeudi 11 décembre 2025
NOS BONNES MANIÈRES EN USAGE
Comme gentillesse passe pour faiblesse,
Dans le laisser-aller commun, la politesse,
Plus que muflerie et plus que goujaterie,
Semble d’un autre temps voire d’un autre monde,
Une abjection obscène, une tare immonde
Ou bien, pire, une encombrante afféterie.
L’urbanité, grossièrement enterrée
N’est plus en notre époque pressée sans arrêt.
Être policé paraît suspect ; le savoir vivre,
La courtoisie, l’affabilité,… calculés.
L’éducation vulgairement oubliée,
Le tact et la retenue n’existent plus qu’en livre.
Car il est de bon ton d’être malséant
Et convenance ou correction, céans,
Sont préoccupations à d’aucuns odieuses.
Quand l’impudence est pour tous une qualité,
L’irrévérence une vertu, une commodité,
Toute obligeance passe pour obséquieuse.
Délicatesse, galanterie ou bonté
De cœur ne sont plus, las, des gracieusetés
Mais malhonnêtetés quand, partout, sans réserve,
Pour l’aménité on n’a guère plus d’égards,
Que salutations se heurtent à des regards
Hagards et que respect peu d’amis vous conserve.
mercredi 10 décembre 2025
VENUE AU JOUR
Sur une photo de Marc-Yvan Custeau, 21 décembre 2024
La terre fume l’eau qu’elle a bu
Jusqu’à, je le crois, n’en pouvoir plus.
Et cette aurore, parée de brumes,
Lève le rideau obscur d’une nuit,
En tissant de vaporeuse écume
Des heures qui se meurent d’ennui.
Les roseaux que le vent banderille
Nous jouent les harpes éoliennes et brillent
D’une rosée fraîche où ce levant
Abreuve quelques rayons timides.
L’air embué, semble lent, mouvant
Sa traîne de gaze, floue, humide.
mardi 9 décembre 2025
HAÏKU DE CHAPEAU DE PAILLE
On n’a plus le temps de musser, de nos jours, car on ne radine pas avec l’amour.
LE BERGER & SON TROUPEAU
Petite fable affable
Au déclin d’un beau jour, au versant d’un coteau
Où poussait, amère et rase, moderato,
Quelques touffes d’herbes, monte au cieux une plainte :
« Est-ce de ta bonté, Dieu, la divine empreinte
Que de nous avoir donné un pareil pasteur ?
Incapable ou distrait à la tâche, fort hâbleur
Et trompeur, il nous tond moins qu’il ne nous écorche
Nous offre bergerie moins souvent qu’un vieux porche.
Il fait de sa houlette hélas un vil gourdin
Et de son chien le plus terrible poulardin ! »
Au terme du ce jour, au sommet du coteau,
Où pissait, l’œil au loin, le triste zygoto
Qui faisait vivre ces ovins dans la crainte :
« Est-ce le signe, Dieu, de ta grandeur éteinte
Que d’offrir à un bon pâtre un cheptel râleur
Et ingrat, quand je le guide, même à la torche,
Le protège et l’unis. Oui, presque je le torche !
Du levant au couchant, entre serpolet et thym
Il désobéit et se rebelle, mâtin ! »
Princes, si le troupeau vous disconvient, sur l’heure,
Changez-en !… Croyez-moi : m’étonnerait qu’il pleure !
Peuples, si le berger tant vous nuit, dans l’instant,
Changez-le… même si espérer est tentant.
lundi 8 décembre 2025
EMBUSCADE MATINALE
Sur une photo de marc-Yvan Custeau, 26 novembre 2024
Dans une résille de brume,
Le levant s’est, las, fait piéger.
À l’heure où de l’ombre il s'exhume,
Un voile fin, filet léger,
L’arrête un instant dans sa trame,
Floutant l’horizon, plus lointain,
Estompant les couleurs qui ne crament
Pas les cieux d’un matin éteint.
Cette buée, en glue de l’aube,
Est un vrai réseau. Lors, trappé,
Le disque d’or blanc traîne en aube,
Communiant avec la terre, happé
Comme la track. Pire, sans traque,
La brumaille joue de ses lacs
Et lacets sur bois et baraques
Puis s’évanouit, tout-à-trac.
dimanche 7 décembre 2025
LA PESTE
Pas à pas, sans que ne ne tinte trop sa clochette,
La Peste marche à nous pour nous offrir sa nuit ;
Le Rhinocéros se multiplie, fait grand bruit,
En costume croisé, notre esprit il crochète.
Nos ciels grisent de plus en plus à coup de machette
Les étoiles palissent ou pire s’enfuient,
Lumières artificieuses et sans fruit ;
Le Mal se vend à qui veut bien qu’on l’achète.
On a beau peser lourd sur nos portes et calfeutrer
Nos fenêtres, il entre par toutes la première brèches
Pour nous décocher, ça, là, ses venimeuses flèches.
Moins en loques qu’en costume croisé, outrée
Dans ses propos, manipulatrice en diable,
La Peste s’invite, hélas, à notre table.
samedi 6 décembre 2025
LUMIÈRES DU LEVANT
Sur une photo de Marc-Yvan Custeau (16 août 2023)
Venues des profondeurs de l’aube,
Quelques couleurs courent au ciel
Entre l’amarante et le miel…
Et l'ombre sombre se dérobe.
Cette chaude harmonie, sans fiel,
Enlumine les nues qu’éveille
Un beau matin, tout en merveilles,
Et met nos sens a flor de piel.
Elle habille de pigments, c’est chance !,
Ces jours que l’on vit en dormeurs
Car les nues teintent notre humeur.
vendredi 5 décembre 2025
LE CRAPOUSSIN RIGOLARD
Petite fable affable
À François-Joseph Terrasse Desbillonsc (1711-1789)
Un singe qui ne s’était mie vu en mare
Croisa, matin, son image en un miroir.
Il se faisait grande joie et tintamarre
Bien plus grand encore, et sans vergogne, à voir
Et moquer un personnage aussi difforme !
« Dieu, pour ainsi faire, n’était pas en forme :
Ce magot de personne n’est le trésor !
Qu’en penser si son esprit vaut ses dehors !
Fagotin aussi mal fagoté est faute
De la Création, non une simple erreur ! »
Il se gausse à s’en faire péter les côtes
Tant que vient à lui un rat un brin chambreur.
Le rongeur fit à qui n’est que railleries :
« Mais que nous vaut force liesse et brocards ?
Ce tableau mérite piques, dauberies,… »
La guenuche, c’est vrai, ne vaut pas un liard ;
Son ami le rat a de jolis traits, par contre :
« Serait-ce, laideron, ta prime rencontre
Avec le plus fidèle de tes portraits ?
C’est drôle, ce zigomar qui, dans la glace,
Ne sait se reconnaître et, pis, ne se lasse
De se moquer. Lors le doux mot d’« abruti »
Sied à la bête plus sotte que vilaine
Comme à l’engeance qui trop se dit “humaine”
Et ne se voit comme fable la décrit ! »
jeudi 4 décembre 2025
RIDEAU SUR LE MONT RIGAUD
Sur une photo de Marc-Yvan Custeau, 17 novembre 2024
Entre cendre et boues, l’aube a mis sa palette
Aux bruns et son nuancier aux tons merlette.
Aux plis de la brume, le vitrail éteint
De l’aube bistre a fui les feux du matin.
Non, pas de jour qui brûle dans la chaudière
D’une aurore étincelante de lumières ;
Juste un drap voilant les ombres du décor
Et un dais moins sombre avec lui en désaccord.
Entre cendre et boues, l’aube a mis sa palette
En berne et son pinceau est morne aux voilettes
Froissées qui fument des sienne, des châtains,…
Car l’aube a fui les feux follets du matin.
Non, pas de jour qui brûle dans la chaudière
De lueurs chauffées à blanc !… Bis aux bruyères,
Juste des plans sculptant le lointain, raccords
Et un dais encore avec lui en désaccord.
mercredi 3 décembre 2025
LE TEMPS DES FÊTES
Marrons glacés marrons grillés
Il nous revient le temps des fêtes
Qui fait tourner toutes les têtes
Et les yeux des enfants briller
Marrons glacés marrons grillés
Ils guettent mine insatisfaite
Aux toits les cheminées les faites
Avec l’espoir au cœur chevillé
L’hiver d’ennuis déshabillé
Devient une saison parfaite
Marrons glacés marrons grillés
Couronne et sapin sont prophètes
D’une ère sans nul trouble-fête
Marrons glacés marrons grillés
mardi 2 décembre 2025
HAÏKU MOI
Pourquoi me dit-on que j’ai de beaux restes alors que je suis, toujours, en tout et pour tout, un être des plus entiers ?
CIEUX GRACIEUX
Sur une photo de Marc-Yvan Custeau, 7 novembre 2025
Le ciel est de miel et d’ambre
Et, pourtant, c’est déjà novembre.
Au miroir de la rivière
Se mire, tête première,
Un bois noir encore endormi
Que Carpo dévêt à demi
Sous une pluie de lumières
Venues des terres vanillères,
Dans une impression accalmie
Qui pousserait à la prière.
L’aube timide chauffe peu
Le païen sauve-qui-peut
Du noir de ces soirs de passage.
Lors courant lent et rides sages,
S’éveillent dans l’éclat sirupeux,
Pour l’heure étincelles et paillettes,
D’un matin dont le temps feuillette
Tous les instants, peu à peu.
Tout est beautés, tout est silence,
Loin de l’humaine pestilence.
En tournant sa face au levant,
L’onde dialogue avec le vent
Léger comme l’air qui balance
Encore entre entre jour et nuit,
Sans trouver une ombre d’ennui.
lundi 1 décembre 2025
LE BOUFFON DU BEFFROI
Petite fable affable
Miséreux, contrefait, le bouffi du beffroi
Fait toujours fuir d’effroi, par temps chaud, par temps froid,
Patriciens et bonnes gens de la plèbe urbaine,
Leurs enfants effrontés pourtant comme moineaux.
Que sorte sa face de gargouille au créneau,
Et les punaises de sacristie crient leur peine ;
Les poux de tonsure alors ne sont plus que haine.
« Mais quel mal a-t-il donc fait pour être si laid ? »
Murmurent les palais ; « c’est bête à marteler
À grands coups de galets ! » susurrent les chaumines.
Hérétique, sorcier ou juif ? Les langues vont
Bon train, le bourgmestre menant le bataillon
Et l'orchestre des sains clapets à bonne mine
Huant ce bonnet à grelots, cette « vermine » !
La peste frappa le bourg malgré le tocsin,
Tuant jusqu’à ses saints, n’affectant le malsain.
Face aux divins arrêts la justice des hommes
S’empara de ce fou : « Qu’as-tu fait de ta vie ?
- Rien, je le crains et, las, crois bien qu’on me l’envie.
- On la passe à suer, nous, pour l’honneur de Rome,
Et à prier, sans fin, en bon pépin de pomme.
Toi tu vis d'aumône donnée, de pain mendié
Dans quelque vieux trou par charité octroyé.
- C’est peu ! fait le fada que milles peurs tenaillent.
- Mais trop pour ce que tu es utile à ce bourg.
On te donne ce qui s’achète à grand débours
Et t’offre ce qui se gagne quand on travaille !
C’est injuste pour qui paie la dîme et la taille.
- Vous m’en voulez d’être libre quand, aux fers,
Vous êtes aux servitudes volontaires offerts ?
Regrettez-vous piété et pitié ?… Madone,
La jalousie guide vos rancunes et rancœurs !
Allons, moi le simplet, je n’ai à moi qu’un coeur.
- Qu’au divin courroux, à l’ire céleste on donne
Pour qu’enfin, de t’avoir choyé, il nous pardonne ! »
On sonna ainsi le glas de ses jours par feu
Et flammes sans qu’il plaise, hélas, à leur Bon Dieu
D’éloigner son fléau pesteux de cette ville
Où des pauvres reprochent à un vil miséreux,
Que Nature avait fait encor’ plus malheureux,
Le tant maigre bien que récoltait sa sébile
Et ce qu’il moissonnait des mains les plus civiles.
La convoitise nous fait perdre humanité
Et, dans les pires maux, toute fraternité…
dimanche 30 novembre 2025
samedi 29 novembre 2025
HAÏKU DUR
Tout ce qu’on fait est difficile au début, compliqué au milieu et incompréhensible à la fin.
LA PROLIXE RATE PROLIFIQUE
Petit fable affable
En tout lieu, en toute chose, la quantité
Ne fait en rien la qualité
Et nous l'allons montrer sur l’heure.
Une rate se dilatait
De rire quand, toute alitée
Qu’elle était, alors que la savane s’apeure,
La lionne est grosse des œuvres de son époux ;
Y a de quoi mettre les bouts !
Mais elle, elle accourt vers cette future mère,
Comme une dératée puis elle joue l’amère :
« C’est misère que de n’avoir
Qu’un petit à mettre au bavoir,
Quand des bêtes, hélas, bien plus viles
Ont, comme moi, sujet servile,
Par portée, bien… douze petits
Croyez que c’st par sympathie
Que je viens et, prou, vous console,
Moi qui en suis à sept mises bas cette année ! »
Ainsi dire est se condamner
Mais tuer une rate… où serait la gloriole ?
La reine matoise répond
À cette faiseuse de capons
Sans autre forme de procès : « Madame,
Merci de tant compatir à mon « drame ».
Je n’aurai qu’un enfant, c’est « irritant »
Et il faut plus de cent jours de grossesse
Pour qu’à mes yeux enfin, là, il paraisse.
Mais lui sera lion… non proie plus vile que taon ! »
vendredi 28 novembre 2025
jeudi 27 novembre 2025
MA RIVIÈRE AU RÉVEIL
Sur une photo de Marc-Yvan Custeau, 03 novembre 2025
Emportée enfin, la nuit partie sans retour,
Laisse le ciel, sur des flots au flambant sillage,
Dans un instant ardent valant tous les toujours,
Aborder nos rivages.
L’empyrée déchiré se cherche un nouveau port
Dans la rivière qui rougit des avances
Éblouissantes d’un matin tout en transports,
En éclats de jouvence,…
Ce miroir troublé d’un éphémère troublant,
Dont l’onde se ride là où l’aube se mire,
Avive la lumière du jour né, tremblant
Où les nues s’admirent.
Aussi éclatante que brève, l’aurore est d’or
Et puis de flammes ; l’air comme l’eau elle embrase
Faisant des rêves et sommeils profonds, chers trésors,
À la parfin, table rase.
Tout s’allume, jusqu’au lointain
Qui resplendit dans l’éther léger comme plume,
Puis s’estompe le point d’incandescence atteint,
Ce jusqu’à fleur d’écume.
Le temps suspend son vol pour un fort bref moment,
Lui qui court son cours et, sans fin, son fil dévide,
Fuyant on ne sait quoi, on ne sait qui, dément
Comme une tête vide.
La beauté se dissipe comme fait parfois l’ennui,
Lentement s’adoucit. S’éteint. Enfin s’efface.
Tel un parfums qui embaume pourtant s’enfuit,
Laissant traces tenaces.
De ces points du jours ne restent que souvenirs
Fugitifs de beautés fugaces qui soupirent
Et auxquelles les mots peuvent quelque avenir
Offrir quand elles expirent !
mercredi 26 novembre 2025
mardi 25 novembre 2025
RIDICULE
Petite fable affable
Dans le tréfonds du parc du château de Versailles,
Une Luciole, tous les soirs, vaille que vaille,
Éclairait le monde des bêtes de bon lieu
Au point de passer pour un demi-dieu
Aux yeux des plus laborieux, fourmis ou abeilles,
Car sa lueur, au labeur, aidait à merveille.
Enivrée qu’on l’idolâtre, la mouche à feu
Décide que tous ces animaux de bien peu
Ne la méritent plus tant elle brille,
Il lui faut devenir la banderille
De lumière du plus étincelant des rois.
Elle fuit le jardin pou la Cour. Et tout droit.
Par chance, on festoie là-bas plus qu’on ne sommeille.
Elle a beau scintiller, brasiller sous les treilles,
Elle indiffère avant d’agacer,
Puis d’être ridiculisée assez.
Et c’est le Roi-Soleil qui clôt son vain manège
D’un coup de mouchoir qui était blanc comme neige.
Il vaut mieux être Grand chez les Petits,
Toujours, qu’insignifiant chez les nantis…
lundi 24 novembre 2025
dimanche 23 novembre 2025
Inscription à :
Commentaires (Atom)


.jpg)



