« Ils pourront couper toutes les fleurs,
/ ils n’empêcheront pas le printemps. » Pablo Neruda
Petite fable affable d’après un proverbe turc
Ce breuil brouillon était une république
De petites clairières et de gros bosquets
Qui ne restait pas de bois à ces suppliques
Montant des feuillées, bruissant de cents bouquets
De chants d’oiseaux, entêtants, gais, angéliques.
Il n’était lors que frondaisons, taillis, halliers,…
Accueillant tous ceux que la famille des arbres,
Résineux, feuillus, compte de parents, d’alliés.
Ils poussaient branche flexible ou tronc de marbre
À l’ombre de ramures jamais taillées.
S’y trouvaient jeunes pousses, rejets et sauvageons
Vivant à leur bon gré ou bien à leur rythme
Grandissant. Bruyères fleuries ou ajoncs
Poussaient, côtoyant mousses, fougères, crithmes,…
Chacun y faisait sans faillir feuilles et bourgeons.
Puis, on se lassa de l’apparent désordre
Qui ressemblait à de la déréliction.
La futaie, peu affûtée, voulut plus d’ordre
Et donc on procéda à des élections :
Fut élue la hache qu’on ne savait mordre.
L’habile avait convaincu, matoise, affable,
Qu’elle était des leurs ayant un manche en bois.
Ce qui s’en suivit, hélas, n’est pas fable
Que l’on peut raconter, même au noir sous-bois,
Mais appartient à l’Histoire malaimable.
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