Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

dimanche 1 février 2015

LITANIE ORIENTALE

Le ciel se fissure et la ville tremble,
« Le croissant fertile », notre Berceau,
Est devenu stérile linceul. Ensemble,
On ne peut y vivre sans ces sursauts
Qui crevassent notre monde à la ronde,
Qui craquellent en secousses et en ondes
Une Humanité sortie du ruisseau.
Bien, Mal, vice ou vertu, plus rien n’encombre
Nos maîtres qui vont faire, assassins,
Comme il leur incombe, la part de l’ombre
Sur notre destin que la Mort, las, ceint.
Pourquoi sont-ils foreurs de catacombes ?
Pourquoi doit mourir tout ce qu’ils surplombent
Quand la loi ou la foi sont leur dessein ?

La nuit se lézarde, ses échos grondent,…
Une pluie de fer et de feu sur nous
Tombe par cette brêche et, là, féconde
Les maux semés par qui met à genoux,
Récolte la mort, engrange la haine
De sa violence : il a mis aux chaînes
Tout ce qui faisait que nous étions « Nous ».
Dès l’aurore, la pénombre obombre
Notre soleil aux rayons froids, défunts
Qu’on soit l’été ou pas, qu’ils soient en nombre
Ou non : ils n’atteignent plus nos confins ;
Ce n’est plus qu’hécatombes dans la combe.
Thanatos en trombe toujours nous plombe,
Et laisse partout, chez nous, son parfum.

Sur l’horizon félé, le sol s’affaisse
Sous nos pas qui titubent car, ici,
Tout bascule, tout s’écroule ou s’abaisse ;
Les nues qui s’effondrent laissent leur scie :
Le jour n’est qu’un trou ouvert sur nos tombes,
Décombres sous lesquels, las, on succombe.
Pourtant il n’en fut pas toujours ainsi…
Des cités qui tremblent, des vies qui sombrent
Et mettent par trop l’hiver dans mes vers,
Et l’autre rive de la vie, si sombre,
Devient espoir de repos, univers
De paix quand tombent oliviers, colombes,…
Quand demain, avant d’éclore, succombe
Dessous les bombes, avers et obvers,…

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire