Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

mardi 19 mai 2015

LES CONCIERGES

Un regard de fouine et un groin chafouin,
Toujours atournée à la billebaude,
Jouant les ingénues ou les nigaudes,
La Marie Bonbec de notre bon coin,
Manières affectées, mine penaude,
Aime avec d’aucuns se condouloir
Dans son escalier et ses couloirs.

Tout en sous-entendus, la pipelette 
Garde nos portes, surveille nos mœurs,
Nos va-et-vient et lettres avec humeur.
Tout potins, la portière est aigrelette :
Ses secrets de commère font rumeur
Tant, à vau-vent, ce rossard tout en fesses 
Son catéchisme, hélas poissard, professe.

Pour cette sybarite, tout et rien
Restent toujours sur la sellette ; ignobles
Ils deviennent chapes-chutes dans bien
Des cas, des preuves que les vrais vauriens
Habitent les étages qu’on dit « nobles »
Et, queussi-queumi, même à bien piocher,
Les autres n’ont rien à se reprocher.
Naguère, elle a marié un frélampier,
Comme sa moitié digne des loges,
Cul collé à la chaise, œil sur l’horloge. 
Il s’embarbouillait quand il pipiait,
En vison-visu, avec un de ces doges
Qui habite « les beaux quartiers ». Dame,
Comme lui !… Donc du respect, il réclame.

Ces deux-là, c’est à grands coups d’en tout-cas
Que j’aurais aimé saluer la brume
De leurs yeux inquisiteurs, et par cas,
Leur air de deux airs ou leur dos délicat,…
Tant ces légumes, tout en amertume,
Étaient fourbes, malfaisants, ragoteurs,…
Et, pour une croquignole, ergoteurs.

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