Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

lundi 11 mai 2015

NINON


Elle ne disait jamais oui, Ninon,
Au jeune amant ou au fils avenant,
À tous ces garçons polissons, que non !,
Les Don Juan par trop entreprenants,
Ce n’était pas, hélas, « son type ».
Et, vraiment, elle avait en grippe
Tous les Princes charmeurs de grand renom,
Casanova pressants rêvant nanan,
Ou les godelureaux trop prévenants,
Ces galants jouant du sourire et des fanons.

Elle ne disait jamais oui, Ninon,
Aux courtisans, coureurs et badinant
Avec les Lisette, avec les Manon,
Cavaliers, cavaleurs, déclinants,…
Même si elle avait, jà, l’âge
De mener le chat au fromage,
Elle fuyait matous mités, ânons,
Vieux beaux empressés comme manants
Et minets minaudant, inabstinents,
Tous dragueurs de dragons et de guenons.

Elle ne disait jamais oui, Ninon,
Aux bougres fascinateurs et planants,
Aux jouvenceaux séducteurs et canons,
Super-héros de supérette prenant
Soin de jauger sa boutique
Avant de lui faire l’article.
Pères pervers sortis sans vos Junon,
Loin d’elle !… Comme les vrais penchants,
De ces prochains qui sont trop approchants,
Serviteurs serviables mais… sans nom.

Elle ne disait jamais oui, Ninon,
À ces bourreaux des cœurs s’agglutinant
En promettant plus que des Trianon,
Trop polis pour en rester au Net, tenant
À une vertu qui ne s’use 
Que si point on n’s’en amuse.
C’est pourquoi à ces attrappe-minons,
Aux courtois, aux enjôleurs l’entraînant,
À l’amoureux la voulant opinant,
Elle ne disait jamais oui, Ninon !

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