Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

mercredi 15 juillet 2015

UNE AIRE NOUVELLE ?

Petite fable affable

Un aigle de haute volée qui vivait de vols et de voleries 
À l’envie est devenu le seul roi des montagnes.
Les oiseaux du lieu, qu’importent leurs chamailleries
Ou différends, saluaient ce grand rapace à poigne,
Une fois  par an, en gage de leur soumission.
Seul le vautour s’évite cette humiliation.

Le suzerain envoie un de ses vassaux à l’autre
Félon qui répond, crânement, au féal surpris :
« Le ridicule des autres nous console du nôtre :
Ta veulerie est donc vilenie et l’ahuri 
Chez toi cache un abruti !… Je suis un être libre
Et refuse de m’incliner face à ce félibre.

- Mais il est notre souverain, maître de nos monts
Et de leurs vaux : on lui doit respectueux hommage !
- Je n’ai pas souvenance que ce sombre démon
Ait été élu, ou désigné, par quelque plumage
Que ce soit. Votre obéissance est donc superflue :
Il ne serait rien et vous, idiot, guère plus !

C’est métier de chaque instant d’être courtisan.
N’espérant de personne don, place, faveur, grâces
Ni gain, je me veux déplaisant plus que complaisant
Et peux ainsi me regarder dans la glace… en face ! »

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