Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

dimanche 17 juin 2018

LES AMERS OISEAUX DE MER

Petite fable affable

Refusant de danser la valse hésitation,
Un cormoran voulut être agréé, noir de plume,
Chez les fiers Pélicans à l’implantation
Immaculée mais, las, à l’entendement d’enclume.
Pour ce genre d’affaires, c’est Sieur Goéland,
Laquais des grands becs ensachés qui, l’air des plus dignes,
Promeut ou déchoit qui croit, dans quelque élan
De sa vanité, jà courtiser ces presque cygnes
De l’océan. Ce valet-là, l’œil inquisiteur
Et le verbe moqueur aime fort que l’on en rabatte
Devant lui, que l’on s’humilie et sans façon,
Qu’à tout propos, sur toute chose faite, on le flatte
Sachant trop son pouvoir, faisant tout haut leçon
Aux plus sages macareux comme aux folles mouettes,
En remontrant aux frégates et aux plongeons,…

Jusqu’au jour où un fou, cette insigne girouette
N’ayant pas cacahuète en tête comme un pigeon,
Avertit ses pairs que ce goéland-là, carpette
Devant ses rois, ne valait hélas pas tripette.
Aussi une sterne, un matin, le remplaça
- Car les Pélicans, Goéland, à force lassa -
Plus terne et plus modeste, en un mot moins arpette,
Mais le fou dit, dès que la sterne ainsi se plaça,
Que rien ne changeait en pays de Thalassa :
« Méfiez-vous de l’humilité et du paraître :
Souvent le larbin est plus hautain que son bon maître ! »

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