Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

mardi 25 mai 2021

VIVE LA MARIÉE !

« Femme toujours à la femme est funeste ;
Vieilles surtout sont pires que la peste. »
Barthélémy Imbert, Auberée (1788)

Chez les molosses, colosses bouffeurs d’os, sont noces :
Belosse, la fille du roi de ces crocs féroces,
Épouse, la gueule au gloss, en virginal péplos, 
Un certain Hippocampéléphantocamélos.

On a amené, pour l’amen à l’hymen, une foule
De familiers et d’alliés qui se défoulent
Sur les tourtereaux qu’on imagine, et ça sans fard,
Elle ingénue volage et, lui, cocu soiffard.

C’est surtout ce qu’en dit le concile des séniles,
Lices à lisse pelisse et peau qui plisse en chenil.
« “Fidèle et sage ” avec ce gros museau juvénile,
Sornettes ! fit l’une : c’est gage de douleurs en mesnil !

- Les tendrons n’ont d’amis que suborneurs car Jeunesse
Est, surtout quand on a ces charmes-là, traîtresse.

- Si fille ne les a pas offerts, femme les leur donnera…
Car si elle ne l’a pas fait elle le fera ! »

Sachant bien quelle fumée sort de ces conclaves,
Le père de l’épousée va aux chiennes faisant enclave
Parleresse comptant les galants et les amants
À venir de la rosière au minois si charmant,
De la jouvencelle fraîchement baguée qui, pucelle
Jouait  nymphe farouche et timide jouvencelle.

Il les salue avec les révérence et respect dus,
S’enquiert de leur bien-être, l’air détendu.
Les vieilles, flattées, invitent leur bon hôte
À discuter mais il glisse, alors, à ce ban de dévotes :
« Je hais qui prétend voir dans l’ambre de l’avenir
L’ombre de ses plus inavouables souvenirs… »

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