Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

jeudi 21 avril 2022

L’ASILE ACCUEILLANT

Petite fable affable

Un renard et un loup, compères affairés,
Tenaient en leurs vils crocs la campagne, atterraient
Les poulaillers. Ni basses cours ni clos de ferme
Qu’ils ne terrorisaient… et razziaient, à terme.
Un marchand de poulets accueillait volontiers,
Sans compter la paille ou le grain, en toute amitié,
Les rescapés de leurs pillages, les victimes 
De leurs carnages par conviction intime.
Quand on a bon cœur, qu’importe l’âge ou la plume,
Il accueillit canard, pintade, dindons ou bien paons,…
Ne faisant que dans la galline, de coutume,
Mais aucun malheureux n’allait à ses dépens !

Ayant consciencieusement la volaille
Détruit et, pis, anéanti toute poulaille,
Hors celle gardée par les mâtins du volailler,
Nos larrons s’en prirent aux garennes et clapiers,
Aux lapins jusque là épargnés. Cette faune
Se pressa chez le fermier bienveillant, béjaunes
Traumatisés, vieux rescapés, de tout privés.
Les laissant hors, au péril de leur vie, rivé
Sur ces principes : « Moi, je fais dans la plume ! »
L’homme les envoya donc ainsi à la mort
Et aux envies des fripons, sans regret posthume
Et, las, même sans l’ombre du moindre remords.

« On ne peut accueillir toute la misère du monde »
Se disait ce sot jusqu’à donc s’en rendre immonde,
Oubliant que les lapins n’ont qu’un temps, s’entend,
Et que molosses peuvent perdre leurs dents…

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