Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

mardi 19 avril 2022

RÉVÉLATION

Petite fable affable

Née coiffée, régulièrement peignée,
Cette girafe-là aimait à régner
Sur toute une cour de dames à fort long cou
Qui pourtant, dit-on, ne l’aimaient pas beaucoup.
Répétant en paradant en son troupeau
Que, très souvent, sous un petit buisson, 
Un gros phacochère gîte, obscur propos
S’il en est, elle allait générant frissons.

Cette tête frivole au goût volage avait
Appris quelque chose et se mordait les joues
De ne pouvoir, las, partager ce bijou.

Elle qui n’était que migraines et vapeurs,
Voire insomnies ou douleurs, faisant toujours
Montagne de taupinière, n’a pas peur
De prou déblatérer, arguant tout le jour,
Que des non-dits viennent tous les on-dits
Qui démasquent secrets les mieux ourdis.

Elle avait glané, au matin, au marigot
Que chez les gnous, il paraîtrait qu'il semblait…
Et, foi de nombre de commensaux du cours d’eau,
Il fallait taire le mystère d’emblée.
Partout hélas, petite cachotterie 
Fait naître aussitôt de grandes causeries;

Ne sachant qui croire ni que résoudre, chacun
Y allait fort de son extrapolation.
La girafe disait savoir d’un faquin,
Drôle de zèbre ayant claudication,
Ministre du roi de ces vains bovidés
Ayant une cervelle que corvidé,
De ces choses que seule une intime sait.
« Je tais son nom, faisait notre infatuée,
Mais ses confidences je peux vous répéter
Mânes de la savane peuvent me tuer
Si je ne dis pas la stricte vérité ! »

Alors que la Sybille allait dévoiler
Ce qu’on dissimulait tant, et ses tréfonds,
Sachant les arcanes que l’on cabalait
Retentit un “Pan !” effrayant girafons.
« Qu’est-ce donc ? Fit la parleuse malengroin.

- Le jugement des âmes qui te sont témoins !

- Douterais-tu de mes informations ?…
J’ai dit de qui le tenir, rayé boîteux !

- Je suis celui-là et ne te connais point !
Fit-il et lui montra, en moins de deux,
Son dédain et son cul, disant en appoint :
Plus que ses craques c’est, las, la vanité 
Qui perd, tôt ou tard, le menteur patenté… »

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