Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

dimanche 15 septembre 2024

HAÏKU POUR LA ROUTE

Le chemin n’est pas si poétique que ça de notre premier verre à notre dernier ver !

TRISTESSE

Je perds, peu à peu, ma vigueur et ma joie
Et me quittent des amis parfois.
Aucun espoir, dans mon lointain, ne rougoie
En plus rien, hélas, je n’ai foi.

Quand on vit dans un monde bourgeois
Plus crétin que celui des villageois,
Vite on dépare : souventesfois,
Idée ou talent est feu grégeois
Traqué sans merci, en rabat-joie,
Comme au temps des croisades et des montjoies.

Aussi, me fuient mes forces et ma joie ;
Je résiste toutefois.
Si nul espoir, dans mon lointain, ne rougoie,
J’avance tout-à-la-fois.

samedi 14 septembre 2024

HAÏKU À LA UNE

Dans les journaux un bon sujet peut bénéficier d’un mauvais traitement alors que parmi les journalistes, souvent, un mauvais sujet aspire à un bon traitement !

vendredi 13 septembre 2024

HAÏKU SUR LA TÊTE

Le monde est vieux mais il ne sera jamais assez grand pour moi.

LES DEUX PRÉTENDANTS

Petite fable affable

Un noir bousier se voulait né noble.
Et mieux, le plus grand de ce vignoble
Où Messire, alors, daignait gîter
Et paraitre sans plus s’agiter.

Verte, une mante lui conteste
Ce bon droit-là. Hélas, en attestent
Les cadavres de mille animaux
Qui balisent, sans bien plus de mots,
Entre les ceps, sous rameau et vrilles
La route qu’elle fait sienne ici, 
Dès que le point du jour au loin brille,
Sans que ça la peine ou la soucie.

Un beau matin d’été se rencontrent
Ces petites bestioles qui font montre
De prétendre, toutes deux, haut, fort,
Aux mêmes titre, rôle et confort.

C’était fatal. Et ce fut rapide,
Même aux dires des plus intrépides.
Car que croyez-vous donc qu’il advint,
Aux vignes, entre la vile et le vain ?
Comme prétend dicton de naguère :
Qui attend qu’advienne son destin
Sans en faire plus, ne pèse guère
Face à celui qui suit son instinct.

mercredi 11 septembre 2024

HAÏKU DE L’ÉTRIER

Si je ne baisse jamais les bras c’est pour mieux lever le coude !

CONCOURS DE BOMBARDONS

Finie la sinistrose :
Le printemps nous est dons,
Plaisirs et abandon…

Tout au cœur d’une rose,
Un frétillant bedon,
Fredonne un gros bourdon.
En vers et même en prose.

Car il lui fait sa cour
Allant certes au plus court
Et puis s’en va, morose,
Quand un autre, las, accourt
Serments, beaux discours,
Et de mots doux l’arrose…

mardi 10 septembre 2024

lundi 9 septembre 2024

HAÏKU AU NET

Une femme honnête et un honnête homme ne peuvent vivre en une maison… mais dans une maisonnette !

LA PIE & LE RENARD

Petite fable affable

En voulant renouveler la fable
Du lièvre et de la tortue,
Une pie moins rouée que têtue
À quelque vieux renard affable
Proposa une petite course
Jusqu’au point naissant d’une source.

Bien qu’il ne fût point sûr du coup
Il accepta cette gageure
Que Dame l’Agasse, par pure
Vantardise, voit jà gagnée :
Le but choisi est éloigné !
Notre pie prend donc son envol.

Lors, le Maître Goupil lui happe
La queue et, puis, ensuite, en lappe
Le restant, du corps jusqu’au col,
Bien plus vite que ne le pense
Qui a moins d’esprit que de panse.

Qui, las, vous défie de voler
Vous croyant tout camisolé,
Finira toujours rissolé
Quelque idée, il ait fignolé.

dimanche 8 septembre 2024

samedi 7 septembre 2024

HAÏKU DE SIFFLET

Au train où vont les choses, on ne peut trouver le bonheur que dans l’égard.

SONNET SHAKESPEARIEN… OU PRESQUE

La vie ne nous traite pas toujours en amis
Et nos amours, jadis, nées d’un maigre étincelle
Durent malgré le peu qu’elles ont en escarcelle.

Ni les moires ni Dieu ne font qu’elles chancellent,
Rien ne les érode, ne les a abattu
Ou ne les bouscule, pas même un vent têtu,
Du piédestal où le bon de nos cœurs les scelle.

Aucun marbre antique n’est indemne, ma mie
Et nul monument ne résiste au temps qui passe,
Aussi puissant soit-il, pour faire de la place
Aux nouvelles beautés comme aux neuves académies.

Pourtant la Mort même, je sais, ne pourra mie
Séparer nos deux âmes qui ont même paroisse
Et tremblent, à se désunir, d'une même angoisse.

jeudi 5 septembre 2024

HAÏKU ASSASSIN

On passe sa vie à tuer le temps… mais c’est toujours lui qui nous a en fin de compte !

AU TEMPS DES FLEURS

Petite fabl affable

L’Eden en était donc à son premier printemps
Et, las, on s’ y emmerdait ferme à tout instant :
Pensez : un endroit où, tous les jours, ne rien faire
Est la plus pressante de toutes vos affaires !

Or, aux premières chaleurs, Eve constata
Que la pelouse, au matin, perlait, ça et là,
De rosée et qu’Adam, devenait, à l’aurore,
Un peu plus dur de la feuille. Et lui, plus encore,
Avait bien commencé à sentir que la sève
Montait dans la branche. Il en parla à son Eve.

Les deux locataires d’un Paradis perdu
On ne sait où, pour changer, auraient lors voulu
Savoir le pourquoi et le comment de ces choses ;
’Faut s’occuper un peu dans le parfum des roses !

À force de tâtonnements, incidemment
Adam vit un fruit défendu qui, sûrement,
Ne l’était pas tant que ça. Leur Pater, austère,
Quoiqu’à cheval sur la vertu régnant sur Terre
L’avait caché sous un buisson par trop ardent.
Il y croqua, je l’ose dire, à pleines dents.

Le Barbu, qu’a tout vu, ne put en faire plus.
Il s’émut de ces ébats d’en bas qui l’excluent.
Il se condamna à mater les jeux de mômes
Qu’Il n’avait pas encor' poussé à bâtir Rome.
Fâché, outré, révolté, le Dieu d’Amour chasse
De son jardin ceux qu’il avait faits. C’est la classe !

Et depuis on est embrenné, sans faim ni fin,
Parce que deux puceaux, vivant nus, n’ont pas feint
D’ignorer charme et beautés de l’œuvre divine,
D’honorer un absolu qu’hélas on devine,
À loisir, dans une vie passée à  gésir,
À vivre jours de désirs et nuits sans plaisir.

Tout ça car au Paradis l’Ennui fit le Vice
Et que Dieu, impuissant et jaloux de service,
En rougit et rugit, il n’est las qu'interdits
Et non-dit qui tentent, les âmes dégourdies !

mercredi 4 septembre 2024

mardi 3 septembre 2024

HAÏKU DE BANDE PASSANTE

À quoi ça sert d’avoir une bonne connexion si c’est pour n’avoir que des mauvaises nouvelles !

ON NE SE REFAIT PAS…

surtout que maladroit comme je suis, je pourrai me rater !

Oc, bien sûr, j’aurais aimé « être »
Plus que je n'ai, hélas, été ;
Mais je détestais le paraître
Et sais éphémère l’été.

J’aurais dû me choisir un maître
Et, là, dans son ombre, guetter
L’approbation qui vous fait naître
À un destin à trompéter.

J’aurais pu faire gourou, prêtre,
Offrir le feu tel Prométhée,…
À quoi bon : le temps se fait traître
Et la Vie se noie au Léthé…

dimanche 1 septembre 2024

HAÏKU VIF

Vivre avec un être intelligent peut être dangereux mais le faire avec un sot est souvent périlleux.

LE PRIX DU MÉPRIS

Petite fable affable

Matin, un paon parada dans la cour.
À le voir si beau la poulaille accourt,
Le compare au coq qui, las, se renfrogne
Malgré sa superbe et fait, lors, la trogne
Pour aussitôt faire à ce fat-là front :
Il n’est pour lui qu’avanies et affront.

L’adoration pour l’emplumé fut telle
Que l’Oiseau de Junon eut clientèle
Parmi les volatiles : on proposa
Que l’arrogant l’autre l'encrêté remplace.
Et on fit plus vite qu’on n’en causa.
Exit Maître coq ; Pimpant prit sa place.

On adulait jusqu’au dédain ce paon
Et, las, il s’exerçait à bien des dépens :
Mais sa Majesté avait trop de morgue
Pour jaser à l’aube avec le Soleil
Qui préférait retourner à son sommeil
 Plutôt qu’ouïr le son creux de son orgue.

Travail désorganisé, volaille inerte,…
Notre basse-cour courut à sa perte,
Surtout que le Roi fraîchement élu
Se refusait à offrir quelque vertige
Aux cocottes qui tant l’avaient voulu ;
Trop fier pour honorer ces callipyges !

On l'exila, revint le roi légitime
Qui lui asséna cette vérité :
« Poseur, on n’est que la victime
De soi et, surtout, de sa vanité ! »