Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

dimanche 13 mai 2018

LES DEUX LIONS

Petite fable affable

Un lion, souverain en sa savane
Envie au grand jour l’un de ses bons pairs
Qui toujours en majesté se pavane,
Prenant à tous les vents, par tous temps, des airs
Qu’on dit, à l’alentour, « de circonstance »,
Faisant, aussi, à tout venant, des mines
Sentant la sentence ou l’accointance
Qu’on vécut au palais ou en chaumine.
Ses peuples étaient en adoration,
Chantant haut sa puissance et sa gloire,
Louant son règne et sa  modération.

Notre jaloux, l’esprit comme en bouilloire,
Décide d’imiter, idée d’animal,
Ce brave roi : il feint le saint, il mime
La grandeur, contrefait le libéral,
Joue le juste, en mots et pantomime,
Attendant des hymnes vantant son nom.
Hélas, trois fois hélas, chose pareille
N’advint point : il perd renom
Et autorité… Qu’ouït son oreille ?

On se gausse ?!… On le moque ?!… Par Dieu,
Il veut en avoir le cœur net. Sur l’heure.
Il va trouver son rival en lieu
Neutre et lui demande raison comme on pleure.
Et l’autre répond à l’ardélion :
« Parce que, mon ami, tu vagabondes :
Un lion qui copie un lion
 Devient un singe* aux yeux du monde ! »

* D’après Victor Hugo.

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