Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

jeudi 17 octobre 2019

LA BUSE EN BISBILLE AVEC UNE AIGLE

Petite fable affable

Pour rabattre un peu le caquet d’un paltoquet,
Buse de son état, qui giboyait en plaine,
Une aigle fort jalouse vint à croquer
Toute la portée de sa rivale vilaine.

Ce fut un esclandre tout en insanités
Où on fut douché par une pluie d’injures
De part et d’autre et, pire, avec fatuité,
Promesse de vengeance comme une gageure.

« Je vous suis, fit alors l’aigle, souveraine.
En vassale, vous vous devez de me lécher
La main et non de me saluer, fort hautaine,
Que du bout du bec ou rogner mes droits, péché
Mortel dans les cieux : aussi je sanctionne,
En suzeraine avisée, qui infractionne ! »

Face à qui la débinait, l’endeuillée rapace
Ne pipait plus mot, contrition sans ferveur,
Ruminant, stoïque, en attendant que ça passe.
Cela pourtant ne plaida pas en sa faveur…
Quoiqu’elle ne cherchât pas le mot de la feinte
Un exil immédiat la punit enfin.
Mais l’ostracisée revint, sans plus de complainte,
Dénicha les fils de l’aigle. Les goba sans faim.

À qui lui disait vendetta, crime immonde,
Elle répétait : « Que l’on soit manant ou roi,
Il n’est, hélas, de prédateur en ce bas-monde
Qui ne devienne un jour ou l’autre une proie ! »
Une balle prouva ses dires. Tu m’en crois ?!

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