Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

vendredi 25 octobre 2019

LE PAON PRIS EN FAUTE

Car la mode des paons se répand…
Petite fable affable

Du temps où les animaux parlaient,
Ils avaient, nous dit-on, la télé.
Depuis, qu’en plus, ils réfléchissent
Ce vice est parti aux immondices.
Chez les bêtes, on fit ministre un paon,
Avec pour portefeuille l’école
Qu’il réforma par blocs non par pans
Pour que les jeunes esprits décollent
Le nez qu’ils collaient de leurs écrans
Du matin au soir, petits ou grands.

On invita ce paon dans le poste
Avec de gentils enfants, sans riposte,
Des gosses comme on rêverait
Là où, déjà, on les révérait.
Il leur fait dictée car c’est la mode
Qu’il veut remettre au goût de ses jours.
L’exercice est sûr et fort commode
Un de ces classiques de toujours
Que l’on goûte pourvu que le fassent
Sa progéniture ou les bidasses.

Mais quand vient la conjugaison,
Un passé simple fit, sans raison,
Déraper le paon qui mit le verbe
« Courir » à ce vieux temps superbe
Dans une étrange sauce : « il coura »
Remplaça « il courut » !… Fait comme un rat,
Ayant jà fauté à la personne
Première du singulier 
- « Je couru » pour « Je courus » - il sonne
La récré : la langue déliée,
Une gamine, polie, releva
 L’erreur. Hélas ! On en resta là…

Il en va ainsi de ces cuistres
Qui veulent vous faire la leçon
Quand il leur faudrait, soient-il ministres
Ou pas, en prendre avant, et sans façon,
Que de nous pomper l’air à tout défaire
Pour avoir l’impression de « faire ».

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