Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

mardi 19 mai 2020

LES 55 JOURS D’UN PÉQUIN

Parce que je suis un peu casanier,
Aimant m’encager, las, comme ours bourru
Tout autant que m’engager, on m’a reclus,
Croyant bon de me faire prisonnier
De mon chez-moi. Et deux mois, de m’y cloîtrer
Comme en cellule l’était moine escouillé,
De crainte que l’Autre vienne à me souiller,
Pestiféré par Virus venu folâtrer.

Nomade d’esprit et sédentaire de corps,
Comme toi otage de la pandémie,
Je devins captif d’écrans se disant amis
Qui effrayaient chacun encore et encor’,
Je fus esclave de routines sans fin,
Toujours assis, tant qu’on m’a pensé rassis,
Arrêté plus qu’aux arrêts, gris de cœur aussi,
Gavé de peurs recuites jusqu’à plus faim.

Embastillé par nouvelles ressassées,
Séquestrant mes habitudes et me serrant 
Dans une absence d’avenir moins frustrant,
J’errais dans ma solitude. Cadenassé.
Parce que je peux, parfois, être attachant 
On m’attacha pour mieux me libérer,
Mieux m’élargir, alors que je suis jà « gros »,
Et me trouver, en bon ami Pierrot,
Moins enfermé voire moins enferré.

Car de toujours les Autres sont ma prison
Volontaire qui confine mes espoirs
Et tous mes rêves, soient-il ceux d’un seul soir.
Mais les retrouver est mon nouvel horizon ;
Détaché de tout, l’œil gambadant en vaux
Et l’air dégagé, sans rien réfréner,
Je vais, toujours prévenant, me déchaîner.
Vous voilà prévenus, Mes Frères… À nouveau !

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