Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

vendredi 29 mai 2020

LES POULES & LES PERDREAUX

Petite fable affable

« À une époque de supercherie universelle,
dire la vérité est un acte révolutionnaire. » 
George orwell, 1984

Il prit à Jupin l’envie d’avoir basse-cour.
Ces caprices divins au Mont Olympe ont cours.
Mais il fallait prendre soin de cette poulaille,
Donc songer aux vieux jours de toute volaille.
Le dieu des dieux ne voulant s’enquérir
De ces menus détails, qu’à l’Immortel n’importent,
À toute discussion ferma donc la porte
Décidant qu’il suffirait de les équarrir.

Branle-bas et bronca chez oiseaux et oiselles
Qui, des plus mécontents, battirent fort des ailes,
Tempêtèrent haut et, pis, protestèrent prou.
On imagine un jupitérien courroux
À pareille insolence, à tant d’impertinence.
Le Maître des Cieux alla quérir chez les perdreaux
Qu’il casqua et botta quelques braves héros
Pour calmer cette plèbe. Et en toute imminence.

Et ces nouveaux-venus, formant des unités,
Purent tout « nettoyer » en toute impunité,
Faisant aux édentés cracher sang et molaires :
Partout ils blessèrent, amputèrent, énucléèrent
Même, hélas, immolèrent une dinde venue
S’informer du pourquoi du comment, ingénue.
Et les perdreaux zélés après tout ça pleurèrent
Que la république des volatiles n’aimait
Pas leur race et s’en ouvrirent comme jamais
À qui en avait fait des Judas face aux grégaires.

Toutefois quand tous ces dévoués serviteurs
Qui avaient pour un beau médaillon de sectateur
Et pour quelques graines en surplus vendu leur âme
À Jupin, se rendirent enfin compte que, Dame !,
Ils n’en auraient pas plus que poules quand sonnerait
Leur heure et que, dia’, leurs couvées en auraient
Moins encore, ils tournèrent, ensemble, la crosse
Permettant révolution au Paradis
Des Dieux, laquelle poussa Jupin pardi
À offrir poulailler aux hommes. C’est d’un rosse !

Quand un problème occupe tes jours, tes nuits,
Que tu ne peux compter sur aucun appui,
Fais la guerre au voisin, et si ça t’ennuie,
Laisses-la à qui te suit… ou à autrui.

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