Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

mardi 1 mars 2022

LE CABOT & LE CLÉBARD

Petite fable affable

Un chien de haute lignée promenait
Son bon humain ; quelque foutriquet de race
Certes, mais plutôt du genre fin de race,
Par les rues que Noël a illuminées.
Il va, l’âme servile et la dent vorace, 
Plus vain et plus hautain qu’un ministre crasse,
Il toise tous les lieux tous les minets.

Le brave freluquet faisait de même,
Quand ils croisent, par hasard, un clebs bohème,
Visiteur de poubelles, un chien errant
Qui dort sur les trottoirs et qui, sans dilemme,
Tout le jour traîne au cul des autos sa flemme.
Ce vain bâtard, sans position ni rang,
Est apostrophé crûment par le gros dogue
D’un aboi enragé, brutal au ton rogue,
À peu près en ces termes, peu chaleureux !
« N’as-tu point, à traîner ainsi, de vergogne ?!…
Tu fais honte à notre espèce !… Vois ta trogne !

- Te crois-tu, l’Ami, pour autant plus heureux ?!

- Parce que l’on pourvoit à mon bien-être ;
Partout, en tout, pour tout, je suis mon maître !…
Et toi, Croquant ? Fait le sang pur sans allant.

- De ma liberté ne voulant me démettre,
Pour tout, en tout, partout, je suis mon maître !
Répond l’outragé sans forcer son talent.
Qui vit en harmonie avec lui-même
N’a aucun besoin de jeter l’anathème ! »

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