Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

lundi 31 juillet 2017

LA MOUETTE, LE GOËLAND & L’ALBATROS

Petite fable affable

Un enfant, sur la plage abandonnée, dessine
Jusqu’à ce que le soir qui, parfois, nous fascine
Le renvoie, las, à ses rêves un temps envolés
Ou vienne  prendre la mer déboussolée.

Une mouette l’oeil sur les traits dans le sable
Se prend à dire tour haut : « Qu’a-t-il fait, que diable,
Ce chenapan avec son bon bâton : un rond
Et un demi-cercle… J’y suis ! fait fanfaron
L’oiseau : c’est un gros neuf ! un de leurs signes, un chiffre !

- Certes ! fit un goëland jouant de son fifre,
Venant à l’opposé : c’est un symbole humain,
Mais un six, qu’a tracé là sa petite main.

- Que nenni, importun ! c’est un neuf sur la grève ;
Je le sais : j’en ponds, moi, mon cher gobeur de fèves !

- Et niet, la mouette ! C’est un six. C’est obligé.

- Ne vous en déplaise et sans vous désobliger
L’une et l’autre, fit alors un pataud troisième
Marin, aux deux ailes par trop grandes, albatros
De son état, piteux au demeurant, Kéros
Étant son berceau, mais si vouliez vos places
Échanger vous verriez vite, et sans fallace,
Que vous avez raison l’un et l’autre et, pis, tort
L’autre et l’une sans que je sois esprit retors.

Qui  veut juger, ici-bas, des gens et des choses
Doit savoir que tout est affaire de point de vue :
Nul ne se trompe en tout comme aucun virtuose
N’entend rien sans bien vite être de la revue ! »

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