Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

samedi 15 juillet 2017

NE JETEZ PAS LA PIERRE AUX CAILLOUX !

« Laissez-les me jeter la pierre. Les tas de pierres, c'est le commencement du piédestal », A. Dumas fils 
Petite fable affable


Jour à marquer, comme on dit,  d’une pierre blanche,
Guillaume et son fils partaient, matin, pour le marché.
Il gèle à pierre fendre et le petit flanche.
Il s’assoit : « Père, pardon, je ne puis plus marcher :
Un caillou, saleté, s’est fiché dans ma chaussure
Et ce pavé, las, glisse à s’en casser la figure ! »
Fit-il, malheureux comme les pierres du lieu.

« Mon fils, n’en veux pas au règne minéral car Dieu
Lui a donné dans nos vie et, mieux, dans notre histoire
Un rôle premier. La chose ici-bas est notoire.
Dès l’âge de pierre, elle a son utilité :
Pour faire le mur, l'aire ou la route surtout pontée ;
Si l’enfant en fait un jouet à ricochets sur l’onde,
Espérant bien faire d’une pierre deux coups
Le chasseur en fait un projectile pour sa fronde
Laquelle servira à te payer à bas coût
Ou à manger, parfois, dans nos modernes cités.

Si le distrait toujours trébuche sur l’une d’elle,
Qui construit à sable et à chaux a félicité
D’en trouver pour sa maison voire sa citadelle.
L’habile sculpteur en tirera une œuvre d’art
 Et le fatigué, comme toi, y posera ses fesses
Et sur toi on en roulera une, mon blédard, 
Qui n’amassera pas mousse, je te le professe
Quand viendra à toi Charron, l’ultime  passeur,
Donc ne lui jette pas la première de ses sœurs :
Tu ne trouveras jamais, sur ton chemin, de pierre
Qui n’ait quelque chose à t’offrir, et pas plus fière ! »

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