Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

dimanche 25 février 2018

LES HEURES CREUSES

Jour de neuvaine de papa…

Il n'a pas tort celui qui, sans remords,
Dit aux très vieux sages comme aux pucelles
Que si rien n’est plus certain que notre mort
Rien n’est plus incertain que la date d’ycelle.
En attendant, de la jeunesse du jour
Qui accouche de « oui » et de « toujours »,
Vient la mort lasse de nos nuits sans rêves,
Où naissent des « non » et des « jamais »,… Sans trêve,
Les folles minutes ne nous parlent que de mort,
Une à une les heures creusent nos tombes,
Louent les mérites d’hiers faits croquemorts
De souvenirs qui partent au loin, en trombe,
Et d’un aujourd’hui restant prisonnier
Du jeu d’aiguilles qui nous fait nous nier…

Il n'a pas tort celui qui, à malemort,
Dit aux barbons barbants comme aux jouvencelles
Que si rien n’est plus certain que notre mort
Rien n’est plus incertain que la date d’ycelle.
En attendant, pour un jour ou un instant,
On voudrait figer l’horloge qui nous tisse
Un destin subi, une espèce de temps
Que l’on croit nôtre, brodé d’injustices :
Pour nous amener dans les dents de la Mort,
Une à une les heures creusent nos tombes,
Moissonnent nos corps, regrets et remords 
Et vendangent même le sang des colombes.
Mais si, las, toute heure te blesse ou t’abat
Seule la dernière tue ici-bas.

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