Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

jeudi 5 avril 2018

LES NOUVEAUX ARRIVANTS

Petite fable affable
  
Une perruche et un serin, un cardinal,
Oiseaux certes mais ne faisant pas très « local »,
Un jour, en nos ramées, avaient trouvé refuge
Après avoir fui la misère et les rets
De leurs tristes tropiques où le malheur déluge.
Ils avaient dû, émaciés, en peu d’arrêts,
Traverser un désert où règnent les rapaces
Et affronter la mer, ses périls, son espace,…

Ils étaient tous là et las, le regard perdu, 
Claquant du bec, plumes abîmées, bien entendu.
Le linot n’avait, pour ces gueux, qu’indifférence ;
Le chardonneret en sa livrée, blâmant tout,
Méprisant le reste, les disait pestilence ;
Le pinson des haies craignait de ces risque-tout
L’assassinat et le vol : « Pensez donc, des bêtes
Qui crèvent la faim, c’est pire que Malebête ! »

Le rossignol voulut aider ces étrangers,
Il fut fort houspillé et non point louangé
Par la fauvette, le coucou, le rouge-gorge,…
Il n’y eut guère que le pic-vert qui, malgré
Tous, eut pitié leur offrant quelques grains d’orge
Et son amitié sans plus de simagrées.
Tant pis pour les perdrix qui encore commèrent
Ou ces bons perdreaux de l’année valant leurs mères…

À tous, notre toqueur, qui passe pour frappé,
Répond : « Ici-bas, le malheur n’est pas un crime 
Pas plus que leur pauvreté ne va vous happer…
Mais vous pourriez être de ceux qu’on opprime ! »

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