Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

mardi 5 juin 2012

LA BALLADE DU BLAIREAU

Petite fable affable

Un vieux blaireau qui se croyait un homme,
Priant Priape, mais jamais repu,
En quelque lieu clos, cette grosse pomme,
S’attaqua à une caille crépue.
Il était des gens de pouvoir, rompu
Aux affaires qui font tourner le monde,
Et sur cela, depuis toujours, il fonde
Qu’on doit lui céder en tout et sur tout.
Ainsi sont ceux qu’on respecte à la ronde ;
Lui qu’on voyait Lion chez les coqs, itou.

Notre prédateur, puisqu’ainsi on nomme
Ces faunes, vit son rut interrompu.
Il n’en fut pas moins traîné, le bonhomme
Devant le juge Renard, un lippu
Que rien ni personne n’a corrompu
Que l’ambition et l’estime profonde
Qu’il avait de lui-même, heureux surtout
De se payer un Grand aussi immonde.
Ces bêtes-là peuvent finir dans l’onde ;
Lui qu’on voyait Lion chez les coqs, itou.

Médias à la curée, amis qui gomment
Blaireau de leurs tablettes tant il pue,
Sur qui pouvait compter le gentilhomme ?
Sur la bafouée, blairelle trapue
Qui, face aux faits, à la rumeur grappue,
Seins clairs et mine sombre le seconde…
Puis, on blanchit Blaireau de presque tout.
Peu de Puissants de leurs fautes répondent :
Lui qu’on voyait Lion chez les coqs, itou.

Gens de biens, face aux gens de peu qui grondent
Vous gagnez toujours par tours et faconde.
Quoique ainsi sauvé, plus d’un manitou
Se priva d’une destinée féconde ;
Lui qu’on voyait Lion chez les coqs, itou.

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