Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

lundi 17 juin 2013

L’ÉCHIQUIER

          La vie à peine éclose s’avère faite d’heures encloses, boules imparfaites et inégales enfilées sur un squelette de jours thé, étai effilé, qu’on tait qui sont autant de traits sans attrait… même ceux d’été. Et, nous, pauvres morpions devenus pions inquiets de l’échiquier, on y joue, tour à tour, le chéquier de nos jours avec le cruel banquier du destin : le Blanc en douar ose, parfois, offrir une pause au Noir ambiant. Dans notre rôle de pas grand’chose, bons parfois à quelque chose, à condition de ne pas prendre de pose, on y glane d’aventure une passerose sous un toit de lauzes… bref, bien peu de choses. Mais cette primerose métamorphose notre sinistrose, celle qui nous conduit comme sous hypnose à enfiler un jour quiet de plus sur une case plus loin, un temps sans vraie psychose mais sans ecchymose non plus… Ce n’est faute d’avoir reçu tant et tant de coups, pourtant !
     Pour nous, sombres ayant-cause qu’un rien sclérose, simples Petits Choses qui ne seront jamais virtuoses, les diagonales de ce jeu sont trop longues mais closes : elles nous emprisonnent sur un carré de jeu trop petit, à force de clauses qui nous nécrosent et dont on a notre dose. On y est fait fou. Ou on le devient, plein de couperose, jusqu’à la névrose, quoiqu’on veuille ou quoi qu’il y paresse et paraisse… et ce jusqu’à la dépose : Dame, la déchéance étant la plus sûre de nos échéances, aussi cavalier cela puisse être. Car prendre la reine dans l’arène, grandiose apothéose !, ne nous fait pas roi pour autant : Quelque façon dont on en cause ou qu’on en glose, effets et causes, notre vie en (bois de) rose, sévère en prose comme en ses vers, ce n’est pas plus de choses… mais ça conduit à l’overdose ou la thrombose, sans gnose !

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