Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

mardi 9 avril 2019

LE POÈTE QUI SE LA PÈTE

Petite fable affable

Se déchirent les noirs qui vêtent la nuit…
Jà, deux ailes crissent, pour tromper l’ennui.
Sous l’ombrelle esquissée d’une délicate ombelle,
Un humble grillon troubadour chante les belles
Des champs, leur douceur et leurs aimables appâts
Qui sauront faire quelques papas, pas à pas.

Jusqu’à l’heure où les muses, dans l’ombre, musardent
Voix trémulante et air inspiré, il se hasarde
À mettre en vers les joies des joutes des amants, 
Et en musique le feu des jeux le plus charmants,
Pas toujours finaud, ce grimaud dit les délices
Intimes qui rendent tout un chacun délice.

Mais ce quinaud, dans ses cothurnes, a un caillou :
Une épouse à laquelle cet ancien voyou,
S’est, certes, accoutumé mais qu’hélas, sans vergogne,
Il trompe ; et il moque la fidélité qui rogne
L’envol des mâles et ceux qui, comme les pigeons,
S’y livrent, vils, faibles ou chattemites clergeons.

Ce chantre aussi fustige l’épouse volage,
Le voleur de pucelage, les mères avant l’âge,
Les courtauds et les proprets aimant cet amour
« Contre nature » comme il dit car, de toujours,
Chez les siens on décroit qu’on puisse un jour
Aimer son ou sa pareil(le), car c’est périlleux
Et navrant travers qui rend Dieu vétilleux.

C’est ainsi, l’imbécile jà sans pitié
Pour les vertus qu’il n’aura jamais, fort déroutantes
Pratiques, est sans charité ni amitié
Pour les prétendus vices qui point ne le tentent…

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