Petite fable affable
Dans une de ces prairies d’AmériqueOù hivers comme étés sont homériques,Où s’ébroue la jeunesse et où se joueLe destin du monde, un fauve acajouFait régner sa loi sans vraiment rien faire :Seulement paraît-il et, là, l’affaireEst entendue. Il est si gros, si puissantQue seul, peut-être, quelque bison paissantPourrait, las, lui tenir tête. Et encore.
Nul ne défie donc ce vil manticore,Alors qu’en fait, un rien le fait sursauterEt qu’il fuit même son ombre au débotté.Risquant de mourir de faim, cette pommeConsomme, en secret, charogne et fruits vertsChampignons trouvés sous quelque couvertCar il agit, en tout, comme fait l'Homme :La bête "veut" lorsqu’elle est sans pouvoirEt, quand elle "peut", reste sans vouloir.
Dans une de ces prairies d’Amérique
Où hivers comme étés sont homériques,
Où s’ébroue la jeunesse et où se joue
Le destin du monde, un fauve acajou
Fait régner sa loi sans vraiment rien faire :
Seulement paraît-il et, là, l’affaire
Est entendue. Il est si gros, si puissant
Que seul, peut-être, quelque bison paissant
Pourrait, las, lui tenir tête. Et encore.
Nul ne défie donc ce vil manticore,
Alors qu’en fait, un rien le fait sursauter
Et qu’il fuit même son ombre au débotté.
Risquant de mourir de faim, cette pomme
Consomme, en secret, charogne et fruits verts
Champignons trouvés sous quelque couvert
Car il agit, en tout, comme fait l'Homme :
La bête "veut" lorsqu’elle est sans pouvoir
Et, quand elle "peut", reste sans vouloir.
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