Inspiré d’Anna de Noailles (1876-1933)
On étouffe d’angoisse et pourtant on respire
Conscients de n’avoir pas encore vu le pire,
Qu’il est, hélas, d’autres cercles de notre enfer
À explorer en ce siècle de feu, de fer,
Pris dans le piège de mortels engrenages
Qui rappellent « naguère » et les plus cruels âges.
On étouffe d’angoisse et pourtant on respire
Alors que le Mal et l’horreur voient leur empire
S’étendre partout : fous hurlant dans les woofers
Leur haine, tout terreau devenant mâchefer,
Et la peste, par nos villes et par nos villages
Revenue, contaminant et sages et volages.
On étouffe d’angoisse et pourtant on respire
Sur une Terre qui fume, de sang transpire,
Sur le chemin tout droit des ruines et du chaos
Parmi les restes d’un espoir, allant cahots-
Cahan, qui s’est joint au dès lors au vain attelage
Bras liés, mains coupées, d’une paix qu’on grillage.
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