Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

mardi 9 avril 2013

LES MALHEURS DE LA POULE FAISANE

Petite fable affable


Une poulette allait, en pleurs. Son faisan
De mari,  qui n’avait rien d’un malfaisant
D’ordinaire, la faisait cocue. Cruelle 
Est la vie de la cour où les Belles,
Coquettes qui caquettent ne manquent pas.
Elle l’a surpris qui suivait pas à pas,
Après le repas, la poule d’eau, si laide.
Ce n’est pas une oie blanche, la palmipède !
Il la coquetait derrière le fumier
Dont il allait user comme d’un sommier.

C’est un bien pesant fardeau que la tristesse
Qui naît d’une sournoise indélicatesse :
Car si cela ne s’ébruite pas, se voir
Trompée est dur ; que ça vienne à se savoir
- D’un poulet, d’une phrase - et c’est une honte
Pire, pour les poules, qu’absence de ponte.
Donc elle tait son boulet, fait profil bas
Mais sa mine, à tous, fait supposer un bât.
Aussi les autres ailées glosent et gloussent :
Elle était si zélée cette poupée rousse !

Elle avoue à une amie, larme et sanglots,
Que l’homme de son home n’est pas réglo’.
Sous le sceau du secret, cette chose est dite,
Cela s’entend. Mais, engeance maudite,
La volaille est gent partageant toujours tout,
Si c’est du lourd et de l’intime, surtout.
L’amie se confie vite à qui, pour le compte,
Le répète à qui la dit à qui la conte…
Un secret partagé à peu, reste à Dieu,
Mais au secret faisant des œufs, dis-lui adieu.

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