Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

mercredi 11 décembre 2013

L’AIGLE & LES AUTRES OISEAUX

Petite fable affable

Les oiseaux se réjouissaient de la guerre
Que, royal, l’aigle avait pu gagner
Sur les Hommes et leurs fauves qui, sur terre,
Par monts et par vaux, avaient régné.
Ils profitaient largement d’un territoire
Que, seul, ce rapace défendait,
Les serres augustes, le bec péremptoire.
Chacun profitait, et dépendait,
De ce souverain des cieux que jalouse
La buse, bornée, ne valant mieux que bouse.

Quand l’ombre de son vol sur le sol glissait,
Elle était, ô combien, effrayante ;
Il terrifiait plus encore quand bruissait
Son aile au ciel montant, si vaillante.
Si la buse s’était déjà rebellée
Jadis, l’aigle l’avait éconduite
Puis tolérant,  l’avait laissée se mêler,
Si elle révisait sa conduite,
À ses autres sujets, plus sages que soumis.
Le César des cimes soublia l’infamie.

Comme il sied à son espèce, toute buse
Est retorse. Au lieu de s’amender,
Tant s’en faut, celle-ci étant vice et ruse,
Embrasa l’esprit des commandés
Et des gourmandés,… bref de tous ceux que l’aigle
Lésait en exerçant son pouvoir.
Ayant plusieurs fers au feu, voyant ses règles
Et son autorité décevoir,
Bafoué, il s’en fut plus haut en montagne
Laissant les oiseaux, seuls, battre la campagne.

La buse usurpa donc le trône des cieux,
Sans plus d’ambages ni aucune vergogne.
Usant contre elle des moyens audacieux
Qu’avait utilisé la charogne
Désormais reine, de vieux vautours
La chassèrent à leur tour car cette buse
N’était pas un aigle. Puis le tour
Vint du règne, aux violences sans excuse,
Des noirs corbeaux que renversèrent les pies.
Les Hommes ont repris vaux et pics. C’est tant pis…

Car la réussite déplaît en ce monde,
Où l’envie rend pleutres et sournois immondes,
Il faudrait se défier de ses « amis »
Autant, voire plus, que de ses ennemis…

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