Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

samedi 21 décembre 2013

NUIT D’ÉTÉ

D’après un conte d’Alphonse Allais

Quelques apaches parigots,
Comme ils disent dans leur argot,
En bref, une bande d’escarpes,
Du genre muets comme carpes,
Ont forcé le rideau baissé
D’un vieux clampin qui paressait
À l’étage de sa boutique
« Aux bijoux beaux comme l’Antique ».
C’était juillet. Ou peut-être août.
Ils ont fait vite et sans raout.

Ces vandales plus qu’accomplis,
Ont agi bien après complies,
Pour faire au calme leurs bricoles,
Leur combine de basse école.
Le cave entend malgré leurs soins.
Plutôt qu’attendre les arsouins,
Il va voir de quoi il retourne.
C’est alors que le casse tourne…
Nos purotins ont des surins.
Pour le cas où… Restons sereins.

L’autre gueule. Mais pas longtemps.
Ils font au bourgeois mécontent
Une légion d’honneur qui tache,
À l’ancienne, à coups d’eustache,
Puis s’en vont dans la nuit, à pied.
Avant, ils ont mis un papier
 - Restez polis ! a dit le fourgue
Qui leur refilera des bourgues -
Sur le rideau de fer baissé,
« Fermé pour cause de décès ».

Illustration : Camille Lesterle, février 2015

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