Petite fable affable
Un songe-creux aimait à méditer en paix
Pour s’entretenir au mieux avec lui-même
Il se fit ermite au gré d’un bois épais.
Jamais d’anathème ni mie de blasphème,
L’humeur égale et sereine, épanoui
Il menait une vie simple et réglée, calme
Loin du monde, de ses bruits et de ses louis,
Vivant de peu en cabane à toit de palmes.
On vit en lui un saint ; il n’en demandait
Pas tant. On accourut à lui pour une bonne parole,
Un conseil qu’il offrait sans rien quémander,
Une onction - qu’il refusait - ce n’était pas rôle
À sa mesure,… Cette modestie-là
Lui attira des foules ce qui le lasse
Et il se renfrogne de ce vain brouhaha.
« Comment ? dit un notable tout en audace,
Depuis notre venue tu ne t’abîmes plus
Dans ce mortel ennui qu’est la solitude !
- Depuis votre venue, malgré votre afflux,
Je me sens, las, bien plus seul qu’à mon habitude ! »
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire