Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

dimanche 5 février 2012

LA FOURMILIÈRE

Petite fable affable

Un vieux cheval, un peu bourrin,
Qui passait pour un peu bourrique,
Fatigué du dos et des reins
Avait une étable tout de briques
Mais que de la terre pour sol.
Son maître comptant sous et sols
Bien plus souvent que coups de trique.
Un soir, après que ce-dernier
Lui ait versé sa maigre avoine,
Il voit un petit braconnier
Prendre un bout de son patrimoine.
Et un autre, puis un suivant,
Voleurs plus rapides que vent,
Gabelou et dîmeur des moines.
Tous ces insectes, noirs félons,
Grain à grain, pillaient sa mangeoire.
Des yeux, il suivit le sillon
Qu’ils faisaient jusqu’au territoire
D’où venaient tous ces chapardeurs
Insatiables par leur ardeur
À carotter son réfectoire.
Sans fin, il entrait et sortait
D’un tertre terreux, bref un dôme,
Des légions qui, pour subsister,
Sont cohortes où nul ne chôme.
Notre haridelle avisant
L’antre des intruses gisant
L'écrase comme fait un môme.
Las, les bêtes sont de retour,
Opiniâtres et familières,
Avant que ne pointe le jour,
Avec une autre fourmilière.
Le cheval se plaint au fermier,
Qui chiche et dur, mais point fumier,
Fait de l’étable une volière.
Il espérait que ses poulets
Becqueraient sans mal, ces voleuses,
Nourrissant bien peu leur goulet !
Si l’idée paraissait heureuse,
Les poulets ont vite compris
Comment s’offrir du grain à bon prix
Dans cette étable aux pluies poreuse.
Le cheval était fort marri
D’être le dindon de la ferme.
Les hordes n’ayant point tari,
Le fermier mit bientôt un terme
À l’oisiveté des poulets :
Sa colère s’est défoulée
À rosir plus d’un épiderme !
Matin, il prit les grands moyens
Et offrit aux razzieurs infimes
Des grains rouges, bon citoyen.
Le cheval se dit : « À quoi rime
Qu’on félicite ces bandits ?! »
Mais il en vint moins à midi
Et puis, plus aucun, après prime.

La police, ici, ne combat ni les complots,
Ni les affaire, magouilles ou imbroglios
Elle en profite et rien ne font, singulière
Est la chose, coups de pied dans la fourmilière !

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