Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

mardi 7 février 2012

NOBLESSE OBLIGE

Petite fable affable

Face à la foule des félins feulant
Un chat européen, plein d’amertume,
Se plaint : « Frères, quoique proche parent
Du lion, de la panthère au noir costume
Du tigre, du puma,… tous reines ou rois
Chez eux, on me dénie toute noblesse.
Moi qui ai dix quartiers, passé l’octroi,
Qui sont mon fief !… Cela, morbleu, me blesse.
Je suis urbain et patricien soigné,…
Respectable,… honorable… et je m’honore
Moi-même d’être d’auguste lignée :
Par la cuisse gauche, nul ne l’ignore,
Je suis cousin d’un ancien shah persan,
Et, dit-on, à la mode de Bretagne,
D’un pacha, bleu de poil comme de sang.
Grand saigneur avec toutes mes compagnes,
Je dors le jour, vis et fête la nuit
Comme les vrais et grands aristocrates.
Je suis l’hôte, au-delà de la mi-nuit,
Des faîtes des maisons des ploutocrates.
Mieux, le gentilhomme que je côtoie
Me donne du “Vous”, de la particule :
“De gouttière” m’appelle ce courtois !


- Plaisant plaidoyer mais fort ridicule
Dit Léopard, être “de qualité”
Veut dire aussi en avoir, mon bonhomme :
Tu es un ingrat sans rivalité ;
Fourbe, filou, fripon comme un homme ;
Flagorneur, intéressé et hautain…
On ne naît pas noble, Ami, on est noble ;
Et non l’inverse. Cela est certain :
La vertu fait l’honneur, non un nom noble ;
Quant au vice, lui, il rend roturier 
Et fait déroger plus bas que voiturier ! »

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