Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

vendredi 17 février 2012

LA HOULE

D’après « La foule » chantée par Édith Piaf
(Michel Rivgauche/Angel Cabral & Enrique Dizeo)

Je revois ces flots qui meurent et se retirent,
Glissant en mouillant la plage et des minois,
Et le bris des vagues couvre les cris, les rires
Qui se noient et rejaillissent sans nul effroi.
Mais vaguant parmi ces peaux, moi je circule,
Assourdi, presque égaré, et le pas las
Je fuis et les contourne, c’est ridicule,
Puis la lame vient effacer mes quelques pas…

Emportés par les vagues qui les traînent, les entraînent
Voguant d’un côté, de l’autre,
Flottent et nagent des corps
Jamais las de l’effort
Qui les retient non loin des autres,
Quand les poussent aux creux
Le flux, le reflux, vidés mais heureux.

Entraînés par les vagues qui s’élancent et qui dansent
En gerbes d’eau qui s’envolent
Emportés ou refoulés,
Enfouis et soulevés,
Tous ces corps, rebronzés, batifolent
En s’offrant, fous et preux,
Au flux, au reflux, vidés mais heureux.

Le tumulte éclabousse l’inutile ire
Marine, le remous des rouleaux où croît
La joie en jets, où flottent les cris, les rires,
En flux, en reflux, jamais bien peureux.

Emportés par les vagues qui les traînent, les entraînent
Les éloignent l’un de l’autre,
Ils luttent contre le sac,
Refusent le ressac,
Et s’inondent du plaisir des autres
Dans les ondulations,
D’acclamations en protestations,

Entraînés par les vagues qui s’élancent et qui dansent
En gerbes d’eau qui s’envolent
Ils ne vont jamais bien loin :
Pas de coins ni recoins
À l’horizon où les voiles volent,
Où le ciel meurt abandonné
Des ruées que j’ai, ici, trouvées.

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