Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

vendredi 1 mars 2019

LE KOALA CHAGRIN

Petite fable affable

Un koala, plus doux qu’un simple ours en peluche
Plus lent qu’un aï et placide qu’un panda,
Hantait des eucalyptus avec une greluche
Voulant marier ce doux citoyen lambda
Des forêts. Mais elle savait les gais rouages
De l’Amour quand lui, pauvre fol, ne cherchait
Que la paix du cœur dans le plaisir du corps. Sage
Précaution qui allait tout vif l’écorcher…

La belle jouait, en effet, les délicates
Étant d’un peu délicieux commerce :
Face au bec fort toujours insolent de la perverse,
Notre ourson ne pipait mot, regardant Hécate
Pour se consoler, alors que les clabaudeurs,
Tous avides, avec cette curiosité
Qu’ont les vains bavards et les futiles baveurs,
Et quelle que soit la parladure usitée.
Ayant l’œil assoiffé, prompt à s’abreuver 
De ragots, et l’oreille toute affamée propre
À nourrir la moindre rumeur pour l'heur, œuvraient
À leur basse besogne, sans plus d’amour-propre,
De murmures, de chuchotis et de vils bruits,
Koala goûtant à l’amer de ces fruits…

Mais à bien juger l’orient de sa perle,
Tout en grimaces et simagrées, notre bon ami,
De prime, se jugea plus laid ou noir que merle,
Indigne de bonheur puis, quelle infamie,
Que l’aimée était pis et sale que truie.
Mais,  pensant cela, las, il errait par deux fois :
Il n’est remède dans le blâme d’autrui
Ni, dit-on en forêt, dans la plainte sur soi !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire