Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

samedi 23 mars 2019

QUOI DE NEUF, D’OC ?!

Cycle toulousain

Aquilon et zéphyr te vous gonflaient leurs joues piètres
Fialangres de nues pour voiles et pour guêtres
En ces temps où la mémé se perdait les oies
Car le froid lui portait peine des fois, je crois.
Oc, Pute borgne, vaï ! c’est bien l’autre automne 
Qui s’en vient et il en fait jà des tonnes,
On ne pourra plus tranquillots vous espincher
Les mignotes mal attifées qui t’aguichaient
D’un souris plan poulit ou d’une sombre oeillade
Qui parpaléjait sans plus de jérémiades,
Ni les picanier ni d’un poutou pégueux
Les mercier de se sentir ainsi moins gueux…

La morte saison, ça ditz, est une cagade
Où on n’est pas à la fête, fille ou goujat,
On en a notre sadoul avant qu’en la bourgade
Il vienne là nous jouer les fiers-à-bras…

On ne pastissera non plus ces agnelettes
Qu’hiver et vents frisquets à l’humeur aigrelette
Vont encasaner, les mégères de la maison,
Sottes, ramener à de plus saines raisons :
Las, ces ménagères, naines autant que vilaines
Vont leur mettre sus une cuirasse de laine
Cachant leurs poupes aux tétins qui bourgeonnaient prou
Sous leurs robes de coton - Que tentantes proues ! -
De peur que leur honneur, un matin, ne s’atchoule
Et ne fleurisse avant que le printemps leur patchoule.
On pourra plus bader à en perdre les yeux,
À vous remuer les sangs tous ces cadeaux des cieux.

La morte saison, ça ditz, est une cagade
Où on n’est pas à la fête, fille ou goujat,
On en a notre sadoul avant qu’en la bourgade
Il vienne là nous jouer les fiers-à-bras…

Oh, Pute vierge !… Froid qui pourrit la vie
Tire-toi de par les embarras !… Il m’est avis
Que tu ferais bien de t’escamper et vite
Pour que le joli printemps à venir s’invite,
Des milliasses de fois plus rebiscoulant
Que gel et glace qui nous laissent riboulant
Ici dedans. D’ailleurs, déjà, les garcellettes
Sont tant gémissantes, ces tendres drolettes,
Que génisses en gésine mais rêvent d’amour
Courtois pas d’un tripotier toujours
Prêt à tout tchaoupiner. Et sans vergogne.
On ne peut jamais s’en parer sans qu’on les cogne…

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