Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

samedi 9 mars 2013

LA PROMOTION DU CANARD

Petite fable affable

Dans un coin perdu du Minnesota
Un vieux canard, laquais de son état,
Vit à la cour, lui. Cela fait sa gloire
Bien que celle-ci soit - humiliation ! -
La basse-cour s’entend, vu sa fonction.
Mais l’avouer, Grands Dieux, serait déchoire.

Fort soumis, il se conforme à son rang
Dans tout ce qu’il dit, et fait, face aux Grands 
De ce monde - Oie, faisan, paon, coq,… - Service
Rapide, irréprochable et, pour l’aspect,
Port et tenue impeccables ; respect
Jusqu’à l’obséquiosité… Son seul vice !

Quand les larbins sont fange, il brille et luit :
Plus d’un maître l’aurait voulu pour lui.
Plutôt que de laisser croupir ce fidèle
Et loyal serviteur, on le promut
Valet en premier. Il en fut ému.
Le domestique en ferait son modèle.

Satisfaisant à plus d’un titre, on fit
De l’oiseau de ferme, car on s’y fie,
Un page qui, dès lors, change et pinaille.
Révérencieux envers qui le mandait,
Sec, froid et impoli pour commander :
Il traitait sa volaille en valetaille.

À Rome, l’esclave le plus docile
En changeant d’état, se faisait, dit-on,
Maître féroce ou, au moins, difficile.
Tout promu me rappelle ce dicton.

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