Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

mercredi 27 mars 2013

LE SANGLIER AFFAMÉ

Petite fable affable

Un sanglier, aussi goinfre que mufle,
Ayant la dent creuse, ce matin-là,
Trouve en clairière, gros comme un buffle,
Un amas de glands, festin de gala.
Il commence à bâfrer quand soudain il lorgne,
Près d’un taillis, que gît un autre tas
Que la charrette du charbonnier borgne
Fit choir au gré d’un cahot. En l’état,
Du maïs. C’était la plus belle aubaine
 Qui, ce jour, se soit à lui présentée.

Mais ses agapes entamées à peine,
Avisant la cahute désertée
Dudit bougnat, il se dit que, misère,
Il était trop près de ce prédateur.
Or, chance inespérée, ce pauvre hère
N’était pas céans ; notre explorateur
Décida de visiter le lieu où l’homme
Faisait sécher ses pommes pour l’hiver.

Notre sanglier avait tout en somme :
La tranquillité de ce lieu ouvert

Et là, non loin, les trois mets qu’il préfère.
À portée. Tout prêts à se laisser faire.
Mais par lequel commencer ? La question
Dès lors, ne ménage plus ses méninges :
Avant que le roi de la combustion
Ne revienne à son logis avec sa sphinge
Il voulait tout avaler, ou le plus,
Ou le meilleur, mais comment diable faire ?

Il demeura, comme un olibrius,
Une semaine à tourner cette affaire
Se torturant fort sans rien tortorer.
Quand le locataire de la chaumière
Revint à ses pénates adorées
L’autre était encore dans la clairière.
Faible et las. L’homme en fit des provisions
Sans balancer sur la belle occasion.

Qui, face à des choix, par trop tergiverse,
Perd ses opportunités de concert
Car le destin plus vite renverse
Le bon qu’il offre que le mal qu’il sert.

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