Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

mardi 7 avril 2015

LES MOUTONS HAUSSANT LE TON

Petite fable affable

Las et rompus de tant croquer le marmot,
N’espérant rien de la justice immanente,
Rarement imminente, des animaux
Du genre ovin, ont élu un nouveau maître
Et, bien sûr, comme on dit : « Ils se sont fait mettre ».
Or, sans manger le morceau, pour une fois,
Nos moutons se mutinent dans leur pâture :
Pour que les barrières tombent, il faut parfois
Que barricades s'élèvent !… Même en nature.
« Si notre résignation fait sa puissance,
Notre abnégation lui ferait trop d’aisance ! »
Ainsi s’exprime la furie des glandeurs
Qui piétinent et saccagent pré et herbe :
Ces bêlants ayant la folie des grandeurs
Moururent de faim, hauts de front et de verbe,
Ce fut le seul fruit de leur révolution.
Chez la plupart des bêtes comme des hommes,
Calme est léthargie, action et émotion
Sont fureurs* et donc pas meilleures en somme.


* Petit rappel d’Épicure (-342 ou -341 / -270).

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